lundi, mai 29, 2006

Esclaves et Colonies

LUNDI 29 MAI

Esclaves et Colonies (1/5)

D'un marché à l'autre, les fers aux pieds

Au hasard des lectures, on tombe sur un chiffre ou plutôt sur une proposition de deux chiffres et un abîme s'ouvre devant vous. Il s'agit du nombre d'esclaves noirs emmenés aux Amériques et aux Antilles au cours des siècles d'esclavage. Selon les historiens, le nombre varie de six à cinquante millions. Pourquoi une telle différence ? Il est rattaché au mode de calcul, les uns ne comptabilisant que les esclaves arrivés à destination, les autres tentant d'affiner leur estimation en tenant compte de tous ceux et celles qui, pour bien des raisons, auront péri avant, soit sur le sol africain au moment des rafles, soit en mer au moment de la traversée sur les bateaux négriers.

Le coup d’envoi de ce commerce sera donné par les monarques espagnols, qui accorderont en 1501 la permission à leurs colons des Caraïbes d'importer des esclaves noirs. Dès lors, les grandes puissances de l’époque, l’Angleterre, le Portugal et la France en tête, suivis de l’Espagne, de la Hollande et du Danemark, vont intensifier la traite négrière à travers un réseau maritime triangulaire.


Entretiens

Pour ouvrir cette semaine consacrée à l'esclavage, nous vous proposons d'entendre en nouvelle diffusion l'entretien que Jacques Mouriquand a eu il y a quelques mois auprès de Thomas David, professeur-assistant à l'Institut d'Histoire Economique et Sociale de l'Université de Lausanne et co-auteur d'un ouvrage collectif paru aux éditions Antipodes à Lausanne La Suisse et l'esclavage des Noirs. En quoi la Suisse peut-elle avoir été impliquée dans cette affaire ? Et tout d'abord un premier point de repère ? De quelle époque s'agit-il ?



Notre deuxième entretien est avec Marcel Dorigny, docteur ès lettres et maître de conférence au département d'histoire de l'université Paris VIII, spécialiste des colonies sous l'Ancien Régime, de l'esclavage et des abolitionnismes. Marcel Dorigny est également rédacteur en chef de la revue Dix-huitième siècle et vice-président de l'Association pour l'étude de la colonisation européenne 1750-1850. Il est l’auteur de : Société des amis des Noirs, 1788-1799 : Contribution a l'histoire de l'abolition de l'esclavage (Unesco, 1998)
Le comité pour la Mémoire de l’Esclavage Archives de l'UNESCO traitant de l'Esclavage

MARDI 30 MAI

Esclaves et colonies (2/5)

D'un marché à l'autre, les fers aux pieds

Perles Noires XVème siècle, à l'aube des grandes découvertes géographiques, les pays d'Europe s'apprêtent à faire un immense bond en avant. La production marchande va croissant, la pénurie de matières premières, de métaux précieux grandit. Les négociants rêvent d'établir des contacts directs avec les marchés d'épices, sans passer par la Méditerranée. Des îles fantastiques, bourrées d'or et d'argent, vers lesquelles il semble facile de frayer une route, apparaissent sur les cartes. La navigation connaît un essor sans précédent, on fait des projets. On se prend à rêver d'atteindre les Indes par mer, en contournant l'Afrique par le sud et en traversant l'Océan Indien.


MERCREDI 31 MAI

Esclaves et colonies (3/5)

D'un marché à l'autre, les fers aux pieds

Un affranchissement en impasseA l'époque coloniale, il y a près de 800 plantations en Haïti. Un demi-million d'esclaves travaillent dans les champs de canne à sucre. Saint-Domingue est alors la colonie la plus prospère du Nouveau Monde. Elle fournit les trois-quarts de la production mondiale de sucre.
Pierre-Dominique Toussaint Louverture (1743 – 1803), esclave affranchi à 33 ans, a été le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne. Il est devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque). A quoi ressemblait une plantation coloniale ? A-t-on quelques chances d'en trouver trace ici en Haïti, lors même qu'il y a peu de temps, elles emplissaient le paysage ?
JEUDI 1er JUIN

Esclaves et colonies (4/5)

D'un marché à l'autre, les fers aux pieds

L’AbolitionnisteDès le XVIème siècle, pour exploiter les immenses richesses du nouveau monde, il faut de la main d’œuvre. Les bateaux quittent les ports européens chargés de marchandise à bon marché, bibeloterie mais aussi alcool et armes. En Afrique, celles-ci sont échangées à des potentats locaux, échangées contre des hommes. Mais combien peut valoir un esclave ? A quelle circonstance peut-on relier le phénomène de l'esclavage ? Pourquoi spécifiquement l'Afrique ?
Au cœur du Panthéon repose un homme sur la tombe duquel François Mitterand ira déposer une rose symbolique ? Quel est cet homme et quel aura été son combat ?

VENDREDI 2 JUIN

Esclaves et colonies (5/5)

D'un marché à l'autre, les fers aux pieds

Une mission colonialeDe l'esclavagisme au colonialisme. Quinze années après le décret d'abolition, la France entre prend des missions en Afrique. Les hommes envoyés là-bas découvrent un terrain, des coutumes, des règles qui leur sont inconnues, contre lesquelles ils se révoltent ou devant lesquelles ils doivent s'incliner. Le rapport entre l'Europe et l'Afrique se modifie sensiblement. C'est le temps premier de la mise en place de futures plates-formes économiques. Un temps où il faut inventer, prendre les marques et les repères pour ceux qui suivront. C'est aujourd'hui l'un de ces périples en terre africaine que nous retracerons.

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