dimanche, avril 27, 2008

Paris rend hommage aux pères de l'abolition -

1848-2008 : la République française abolissait l'esclavage il y a 160 ans. C'était un 27 avril. Pour célébrer l'événement la Ville de Paris organise un cycle de projections sur les pères de l'abolitionnisme et les grandes figures de l'Outre-mer. Des combattants de la liberté nommés Victor Schoelcher, Toussaint Louverture ou Félix Ebouë. Mais qui étaient-ils ?

C'était le combat de sa vie. Parti vendre de la porcelaine pour le compte de son père, un jeune homme découvre en 1830 l'horreur de la traite des noirs en Caraïbe. Revenu en France, Victor Schoelchler n'a plus qu'une idée fixe : «se battre pour faire disparaître l'esclavage», explique Jean-Claude Cadenet, délégué à l'Outre-mer de la Ville de Paris. Le décret tant espéré est publié le 27 avril 1848 par la République française : l'abolition définitive de l'esclavage sur tous les territoires français. Cette histoire, et celle des pères de l'abolitionnisme, la délégation à l'Outre-mer veut la faire partager aux Parisiens. Du 20 au 23 mai, vous pourrez découvrir des films consacrés à Victor Schoelcher, Toussaint Louverture, esclave affranchi, général de l’armée française puis père de l'indépendance d'Haïti, ou encore au Guyanais Félix Ebouë, lui-même petit-fils d'esclave : il refuse le rattachement du Tchad à Vichy, et est l'un des premiers à rallier la France libre et le général de Gaulle.


«Les valeurs diffusées par l'abolition de l'escalavage fondent notre citoyenneté»

Pourquoi cet hommage ? «Il faut donner une vision globale de l'Histoire de l'esclavage, en rappelant les noms de ceux qui se sont battus avant et après pour l'égalité des droits», explique Jean-Claude Cadenet. Des parcours et des histoires souvent méconnus par les jeunes générations : «Les valeurs diffusées par l'abolition de l'escalavage fondent notre citoyenneté, poursuit Jean-Claude Cadenet, ce sont des valeurs fortes héritées des Lumières». C'est à Paris que naît la Société des amis des noirs... en 1788. La France joue alors un rôle majeur dans le commerce triangulaire entre l'Afrique et les Amériques. Bordeaux, Nantes, Le Havre : les ports négriers sont actifs dans l'Hexagone. Quelques défenseurs de l'affranchissement des esclaves développent leurs idées dans la ville capitale. En 1792, l'Assemblée nationale accorde la pleine citoyenneté «aux libres de couleur» et la Convention abolit même l'esclavage une première fois le 4 février 1794. Mais Napoléon le rétablit dès 1802. Certains le pensent : la République commence pleinement avec l'abolition de l'esclavage de 1848.


Cette histoire mouvementée est aussi celle des "nèg marrons" (nègres marrons) : ces esclaves rebelles en lutte contre les esclavagistes. "Marronés" (échappés), ils se replient dans des montagnes inacessibles et constituent des groupes de résistances très organisés, notamment aux Antilles, à la Réunion ou en Guyane. Laverdure, Maffak, Boucman... Ces noms, inconnus du grand public, ont pourtant porté le combat pour la liberté. Depuis le XVIIIe siècle.


Quatre films du 20 au 23 mai

20 mai


20h : L’arbre de la liberté
Auditorium de la Ville de Paris – 5, rue de Lobau (4e) – métro Hôtel de Ville


21 mai


20h : 1802, l’épopée Guadeloupéenne
Bourse du travail – 85, rue Charlot (3e) – métro République


22 mai


20h : Victor Schoelcher, un homme contre l’esclavage
Auditorium de la Ville de Paris – 5, rue de Lobau (4e) – métro Hôtel de Ville


23 mai


20h/Soirée de cloture consacrée à Félix Eboué- Félix Eboué, le visionnaire
Bourse du travail – 85, rue Charlot (3e) – métro République


Renseignements et réservation : 01 42 76 67 10

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