mercredi, décembre 19, 2012

Le mystère autour de la mort du pharaon Ramsès III s'éclaircit



IRIB- Après 3.000 ans, la lumière est faite sur la "conspiration du harem", qui a coûté la vie au pharaon Ramsès III. Selon une nouvelle série d'analyses, celui-ci a été égorgé.

Grâce à une analyse aux rayons X et à des tests ADN, des chercheurs ont pu lever le voile sur la mort de Ramsès III : le pharaon a eu la gorge tranchée. La "conspiration du harem", comme elle a été appelée, a été organisée par des membres du harem du pharaon comme en atteste des documents d'époque, en particulier le "Papyrus judiciaire" conservé à Turin et qui relate une tentative de coup d'État de la reine Tiyi, l'une des épouses de Ramsès III.
Il y a 3.000 ans, Tiyi souhaitait voir son fils Pentaour monter sur le trône alors que l'héritier légitime de Ramsès III était le fils d'Isis, sa première épouse. La reine Tiyi espérait ainsi mettre à profit l'hostilité croissante du peuple à l'égard du pharaon, qui vivait dans le luxe, alors que les ouvriers n'étaient plus payés et que la famine menaçait. Ce mécontentement donnera d'ailleurs la première grève de l'histoire, rapporte l'AFP. Pour mettre au point son complot, Tiyi, bien que cloîtrée dans son harem, est parvenue à entrer en contact avec des gens à l'extérieur, impliquant ainsi des militaires et même un prêtre.

Une importante blessure à la gorge révélée

Les détails exacts ne seront probablement jamais précisément connus mais, d'après des documents officiels de l'époque, la tentative de coup d'État a échoué en 1156 av. J.-C et une trentaine de coupables ont été condamnés. En revanche, les textes restent flous sur la mort de Ramsès III, alors âgé d'environ 65 ans. La question restait ainsi posée : le pharaon a-t-il été assassiné par les sbires de Tiyi et de Pentaour ou a-t-il été blessé avant de mourir quelques jours plus tard ?

Pour y répondre, le spécialiste allemand des momies, Albert Zink, s'est intéressé à la dépouille de Ramsès III. Avec l'aide d'autres experts, dont Zahi Hawass, ancien responsable du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, il a passé la momie à la tomographie assistée par ordinateur. L'autopsie numérique a ainsi permis de révéler une importante blessure à la gorge, sous le larynx, qui était jusque-là passée inaperçue. "La blessure fait environ 70 mm de large et s'étend jusqu'aux os [ ... ] La trachée a été coupée net" à l'aide d'un couteau tranchant ou d'une lame similaire, précise l'étude, publiée par le British Medical Journal.

"L'étendue et la profondeur de la plaie indiquent qu'elle a provoqué la mort immédiate de Ramsès III", révèlent donc les chercheurs. Plus surprenant encore, l'imagerie médicale en 3D a identifié un corps étranger enfoncé dans la plaie : une amulette en pierre. Il s'agit de "l'Oeil d'Horus", auxquels les Égyptiens prêtaient des pouvoirs de guérison. "La gorge tranchée et l'amulette prouvent clairement que le pharaon a bien été assassiné", indique Albert Zink dans un communiqué repris par l'AFP.

La momie de Pentaour retrouvée ?

Mais ce n'est pas tout puisque les experts se sont également intéressés à la momie d'un homme de 18 à 20 ans retrouvée en compagnie de celle de Ramsès III. Celle-ci était enveloppée dans des peaux de chèvre, une matière "rituellement impure". Il s'agirait probablement de Pentaour le parricide, contraint au suicide. Les peaux de chèvre l'auraient privé d'une vie après la mort, suprême humiliation dans l'Égypte antique.

L'analyse ADN a révélé que cette momie est bien celle d'un fils de Ramsès III mais pour être sûr qu'il s'agit bien de Pentaour, il faudrait disposer de l'ADN de la reine Tiyi, dont la momie n'a jamais été retrouvée.

lundi, décembre 17, 2012

La traite déclarée comme illégitime et immorale



Après avoir rappelé comment l’Église avait été silencieuse, complice et avait intégré l’esclavage et comment il avait attisé les conflits en Afrique, la troisième partie de l’article de Reynolds Michel explique comment la traite et l’esclavage furent condamnés.

Fernando Rebello (1546-1608) partage le point de vue de son confrère Luis de Molina sur le caractère injuste de la réduction des Noirs en esclavage. Car pour lui, les marchands mentent en déclarant que les Noirs qu’ils vendent ont été réduits en esclavage de manière licite. Dans un ouvrage publié à Lyon en 1608, il déclare que la traite des Noirs en Afrique est illicite et immorale. En conséquence, les esclaves embarqués injustement doivent retrouver la liberté. Il va jusqu’à dire qu’ils doivent être indemnisés. En outre, ceux qui, s’étant rendu compte de l’injustice de l’origine de leur esclavage, ne les ont pas relâchés sont un état de péché mortel.
D’autre part, avec Enrique de Villalobos, il met en cause une certaine logique chrétienne qui justifie l’esclavage sous couvert d’évangélisation. Si tel est le but, quelle est la légitimité de les maintenir en esclavage lorsqu’ils sont baptisés ? Comme l’Eglise ne peut accueillir en son sein que des hommes libres — la libération des esclaves baptisés était alors la règle en Europe — maintenir les Noirs baptisés en esclavage constitue une faute grave. Fernando Rebello ose prendre comme élément de comparaison l’islam qui accorde la liberté à tout esclave qui se convertit à la foi musulmane.
Il s’est également opposé au baptême donné aux Noirs avant leur embarquement sur les navires négriers. Car une fois débarqués, les maîtres, qui se disent pourtant chrétiens, ne cherchent nullement à les éduquer dans cette foi qu’on leur a imposée, mais a les faire travailler jusqu’à l’épuisement. C’est là une grave offense à la religion.
C’est la raison pour laquelle le jésuite Diego de Avendano (1594-1688) refuse l’absolution aux détenteurs d’esclaves qui ne cherchent pas à éduquer leurs Noirs selon les principes catholiques (1).
Une place à part doit être faite à Fernando Oliveira (1507-1580), dominicain portugais en rupture avec son ordre. Même s’il raisonne également dans le cadre de la « guerre juste », guerre légitimée par des causes très précises, établies par les théologiens-juristes de l’École de Salamanque, donc ne remettant pas en cause l’esclavage sous certaines conditions, Fernando Oliveira, homme de lettres, grammairien et spécialiste d’art nautique, a une position plus tranchée sur la traite des Noirs qu’il condamne radicalement. La traite est une affaire de commerce qui n’a absolument rien à voir avec la « guerre juste ». D’où sa condamnation de l’esclavage qui en découle, un esclavage par transaction mercantile qui « n’a aucune cause raisonnable pour ce qui nous concerne, car ils ne nous offensent pas, ils ne nous doivent rien, et nous n’avons pas de cause juste pour leur faire la guerre. Sans guerre juste, nous ne pouvons pas les capturer ni les acheter à des gens auxquels ils n’appartiennent pas ».
L’être humain libre et pacifique ne peut pas être l’objet d’un commerce« comme qui achète et vend des animaux ». Et il s’emploie à répondre à certaines objections : « ce n’est pas une bonne excuse de dire qu’ils se vendent les uns les autres, car il est assurément coupable celui qui achète ce qui est vendu à tort et les lois humaines de notre pays et d’autres le condamnent, parce que s’il y avait pas d’acheteurs, il n’y aurait pas de mauvais vendeurs et les voleurs ne voleraient pas pour vendre. De sorte que nous leur donnons l’occasion de se tromper les uns les autres, de se voler, de se faire violence et de se vendre en allant les acheter. (…) C’est nous qui avons été les inventeurs d’un commerce aussi pervers, jamais pratiqué ni mentionné parmi les hommes » (2).

Ces théoriciens membres de diverses congrégations ont eu la chance de se rendre en Amérique et de côtoyer la réalité de l’esclavage. Ils découvrent sur le terrain un autre type d’esclavage et l’horrible réalité de la traite : des Noirs bestialisés et martyrisés et des milliers de morts. Ils estiment en conséquence que la plupart des justifications classiques ne peuvent s’appliquer à cette nouvelle réalité. Malgré leur grande prudence, ils finissent par alerter les consciences :

- en dénonçant l’hypocrisie des négriers qui se cachent derrière le motif religieux d’évangélisation pour se livrer à leur trafic ;

- en alertant les autorités sur les traitements infâmes que les maîtres infligent aux esclaves ;

- en contestant la légitimité de la traite ;

- et en désapprouvant l’esclavage tel qu’il est pratiqué.
Ces prises de position ne pouvaient pas ne pas avoir un certain impact sur un certain nombre de missionnaires et de théoriciens chrétiens en les poussant à aller plus loin dans leur condamnation de la traite et de l’esclavage.
(à suivre)
Reynolds Michel
(1) LE BRET Marie, Arguments et pratique de l’anti-esclavagisme catholique dans l’Amérique latine coloniale (XVe-XVIIIe siècles), Colloque 2010, Institut Albert le Grand, IRCOM, pages 18 à 25 pour toutes références sur les Théologiens - juristes de l’Ecole de Salamanque et autres. Également QUENUM Alphone, op.cit, pages 105à 111.
(2) Ibid.

source

vendredi, octobre 26, 2012

25 OCTOBRE 1983, L’INVASION DE GRENADE UNE DATE CLE POUR LA CARAÏBE





LA MANŒUVRE DE RONALD REAGAN POUR ENVAHIR GRENADE

La raison de l’interventionnisme américain est l'avènement au pouvoir Grenade d'un Conseil militaire révolutionnaire, à la fois marxiste et tourné vers la Caraïbe, dirigé par Maurice Bishop puis les relations que celui-ci entretient avec Cuba dérangent fortement la maison Blanche qui voit en outre la construction d'un aéroport à Point Saline d'un très mauvais œil.

Ils iront à dire à la population américaine qu'il s'agissait d'une super base militaire ennemie avec des armes pointées sur eux. C'est le premier mensonge sécuritaire utilisé dans l'histoire par les américains.

Prétextant donc la sécurité d'étudiants américains résidant à la Grenade ils ont fomenté la demande d'intervention.

Cela tombait à pic l’Amérique avait besoin de redorer son blason était en quête d’un succès flamboyant pour effacer l’affront du Viêt-Nam.

Pour ce faire et envahir Grenade, Ronald Reagan est passé par l’OECO (l'Organisation des États des Caraïbes orientales), la demande d’intervention militaire à Grenade est venue d’Eugenia Charles en personne, la dame de fer de la Dominique alors à la tête de l’OECO.

Le critique journaliste écrivain américain, William Blum écrivit à l’époque concernant la demande d’Eugénia Charles que «Même si les craintes étaient fondées, il s'agirait d'un principe jusque-là inconnue en droit international, à savoir que l'État A pourrait demander à l'état B à envahir état C en l'absence de tout acte agressif envers l'État A par l'Etat C. »

Des années plus tard suite aux Etats –Unis des documents déclassifiés ont révélés que la CIA avait rétribué madame Charles en paiement de sa demande de la somme de 100 000 dollars.

LE 25 OCTOBRE 1983 …L’ OPÉRATION FURY : L’ AMÉRIQUE ENVAHIE GRENADE

L’invasion sera favorisée par des évènements intérieurs dans l’ile. En 1983, Maurice Bishop le leader de la Révolution grenadienne, dit l’évêque s’est en butte à une vive opposition dans ses propres rangs et a dû partager le pouvoir avec Bernard Coard pro soviétique, plus «stalinien» et doctrinaire par opposition à la position de Maurice Bishop plus castriste dans son approche, Bishop estimait que pour parvenir à un développement pleinement autonome, les intérêts caribéens primaient par-dessus les politiques antagonistes des deux blocs.

En outre l’éducation du peuple pour Maurice Bishop était une donnée capitale pour le devenir de l’île, ainsi qu’une ré-attribution plus juste des richesses. Bishop fit de Bernard Coard vice premier ministre mais ce dernier était animé d’une jalousie dévorante à l’égard du visionnaire et très charismatique de Bishop.

Élément majeur, Coard avait avec lui l’armée qui lui était fidèle, ainsi le 13 octobre 1983 sous les ordres de Coard, l’armée déposa Bishop, le fit placé en résidence surveillée, mais une foule de partisans le libéra le 19 octobre. Quelques heures plus tard l’armée intervenant tira sur la foule, somma à Bishop et ses partisans de se rendre, ils furent arrêtés et fusillés dans la foulée ainsi que la femme de Maurice Bishop enceinte.

Maurice Bishop physiquement supprimé, le coup d’Etat réalisé, l’OPÉRATION FURY pouvait commencer.


Les opérations étaient placées sous la houlette du général américain Austin. Le 25 octobre 1983 l’offensive débuta à 5h du matin.

Après la débâcle et le bourbier vietnamien les gouvernants américains avaient soif d’une victoire éclatante, aussi cette invasion leur offrait une opportunité de choix. C’est ainsi que la super puissance américaine a envahie l’un des plus petit Etat de la planète.

Les rapports de forces étaient largement disproportionnés, d’un côté les USA forts de 7000 soldats, appuyés par 300 de l’OECO contre tout juste 1 500 soldats de Grenade aidés de 700 cubains en fait des spécialistes du génie civil plus que des chefs de guerre, à cela s’ajoutait une petite soixantaine de conseillers militaires venant pelle mêle de l’URSS, la Corée du Nord, l’Allemagne de l’Est, de la Libye et de la Bulgarie.

L’avantage était en toute logique nettement du côté des envahisseurs, aussi l’opération Fury aurait du être une simple formalité, il n’en fut rien car les habitants ont opposé une résistance héroïque, contraignant les américains à envoyer deux bataillons supplémentaires.

Néanmoins dominant le théâtre des opérations, à la fois sur terre, en mer et dans les airs, la coalition américaine vint à bout de l’opération Fury mais seulement une semaine après le début de l’offensive.

Parmi les pertes on compta 19 tués et 116 blessés côté américain et de l’autre 45 militaires grenadiens morts ainsi que, 358 blessés le nombre de 24 victimes a été annoncé pour la population civile mais à ce jour il n’y a pas de certitude réelle quand a ce chiffre.

Coté cubain les pertes on dénombra 24 morts et 59 blessés. Les prisonniers ont été comptabilisés à 638.

Coût de l’opération Fury 76 millions de dollars valeur d’époque soit 165 millions de dollars en valeur actuelle.

Mais l’invasion de l’île a eu une portée caribéenne des plus impopulaires.

En effet, cette résistance, image du pot de terre contre le pot de fer a retenti dans la caraïbe au lendemain du 25 comme un écho favorable au sein des populations des îles caribéennes.


En Martinique dans les rangs communistes on parla de Grenade comme le bourbier caribéen à l’impérialisme américain.

Car il faut rappeler que cette inimaginable vaillance des habitants de Grenade a fait figure de symbole, même si l’issue militaire ne semblait faire aucun doute, tant le déséquilibre des forces était sans commune mesure, sa résonance dans toute la Caraïbe à l’époque a été importante et synonyme d’une grande fierté populaire, contre toute attente les dirigeants caribéens s’étant engagés au côté des américains comme Eugénia Charles en particulier, ont depuis la traîtrise chevillée au corps.

Les peuples n’ont pas pardonné l’interventionnisme de ces dirigeants, aussi il est important d’avoir en mémoire cette histoire, car pendant cette semaine de l’Enfer pour Grenade, les peuples de la caraïbe ont vibrés dans l’inquiétude, à l’unisson dans leur soutien solidaire, se fiant à leurs bon sens, un exemple à ne jamais oublier … et a reproduire si besoin.

Emmanuelle Bramban

Photo du débarquement aérien. Sources: Les archives de l’université de Sherbrook Operation Urgent Fury , Ronald H Cole Epices et Poudre, Frédérique Morizot ed L'hamatan Cold War mystery plays out in Grenada,DAVID McFADDEN The Grenada Revolution online.com

dimanche, octobre 21, 2012

Qui était João da Cruz e Sousa?


João da Cruz e Sousa (né le 24 novembre 1861 à Nossa Senhora do Desterro, aujourd'hui Florianópolis - mort le 19 mars 1898 dans l'Estação do Sítio) fut un poète brésilien, l'un des précurseurs du symbolisme au Brésil.

Fils des ex-esclaves Guilherme da Cruz, maçon, et Carolina Eva da Conceição, João da Cruz a reçu une éducation distinguée sous la tutelle du Maréchal Guilherme Xavier de Sousa.

Le Maréchal Guilherme Xavier de Souza et sa femme n'avait pas d'enfants alors ils décidèrent de s'occuper de João comme si c'était leur fils.

En 1881, Cruz e Souza a administré le journal Tribune Populaire, où il a combattu l'esclavage et le préjugé racial.

En 1883, il a été récusé comme Promoteur de Justice, parce qu'il était noir.

En 1885, son premier livre a été publié, Tropos e Fantasias, en partenariat avec Virgílio Várzea. 5 ans après, il est allé à Rio de Janeiro, où il a travaillé comme archiviste dans la Estrada de Ferro Central do Brasil (Route de Fer Central du Brésil).

En 1893, il a publié Missal (prose poétique baudelairienne) et un livre de poésie appelé Broquéis.

C'était le début du Symbolisme au Brésil qui a duré jusqu'en 1922 (le démarrage du Modernisme à São Paulo). Cruz e Souza s'est marié en 1893 (l'année de publication de Missal et Broquéis) avec Gavita Gonçalves, (une femme noire comme lui). Ils ont eu quatre enfants qui sont morts prématurément à cause de la tuberculose.

"DES FUNÉRAILLES D’ÉTAT POUR LINCOLN ALEXANDER


L'ancien lieutenant-gouverneur de l'Ontario et premier député noir à la Chambre des communes, Lincoln Alexander, aura droit à des funérailles d'État à Hamilton la semaine proch...Afficher la suite DES FUNÉRAILLES D’ÉTAT POUR LINCOLN M. ALEXANDER

-Radio Canada-

L'ancien lieutenant-gouverneur de l'Ontario et premier député noir à la Chambre des communes, Lincoln Alexander, aura droit à des funérailles d'État à Hamilton la semaine prochaine.

La cérémonie aura lieu au théâtre Hamilton Place. S'il manque de places, le public pourra suivre le service funèbre en direct à l'amphithéâtre Copps Coliseum.

M. Alexander s'est éteint vendredi matin, à l'âge de 90 ans. Il avait été opéré l'hiver dernier, relativement à une embolie de l'aorte. Sa femme a précisé qu'il était mort dans son sommeil à l'hôpital.

L'actuel lieutenant-gouverneur de la province, David Onley, a annoncé la nouvelle publiquement, tout en offrant ses condoléances à la famille. « Il était, dit-il, un excellent Canadien et un grand homme ».

« C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Lincoln Alexander, un grand Canadien et un fier conservateur.» — Stephen Harper, premier ministre du Canada

Pour sa part, le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, est « profondément attristé ». Dans un communiqué, il a rendu hommage à M. Alexander. « Il a fait tomber des barrières, dit-il. Il a fait de l'Ontario une meilleure province ».

Les drapeaux sont en berne devant l'édifice de l'Assemblée législative de l'Ontario à Toronto.

UN « NÈGRE »

M. Alexander s'était fait élire pour la première fois dans la circonscription d'Hamilton Ouest, en 1968. À l'époque, on annonce sa victoire à la télévision en le qualifiant de « premier nègre » à être élu député aux Communes.

Né en Ontario, Lincoln Alexander a grandi dans le quartier dur de Harlem, à New York. Contre toute attente, il était revenu étudier au Canada pour devenir avocat.

Le titre de ses mémoires, écrites en 2006, "Go To School, You're A Little Black Boy" est la phrase que la mère d'Alexandre lui lançait souvent pendant son enfance.

"Ces mots, ses paroles, ont été au cœur de ce que j'ai accompli dans ma vie, dit-il. Ma mère a été la personne qui m'a encouragé à aller à l'école. Elle avait raison, bien sûr. Mon éducation a toujours été mon émancipation".

"Va à l'école, tu es un petit garçon noir" raconte la remarquable série d'événements qui ont conduit Alexandre à devenir l'un des chefs de file les plus novateurs et les plus influents du Canada.

Le livre retrace ses premières années à Toronto en tant qu'enfant de parents antillais de la classe ouvrière - sa mère était une femme de ménage et son père était un porteur de chemin de fer - jusqu'à nos jours.

Alexander écrit avec affection à propos de sa mère, qui était une simple femme de ménage, "mais ses connaissances et sa prévoyance transcendaient sa position dans la vie, elle savait que la défaite était facile à accepter, mais que le succès était possible et l'éducation le véhicule pour vous y conduire".

Lincoln Alexander a entre autres été ministre à Ottawa dans le gouvernement conservateur de Joe Clark, avant de démissionner en 1980 pour prendre la tête de la Commission ontarienne de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail.

Son parcours impressionnant a contribué à faire tomber les préjugés à l'endroit des personnes de minorités visibles. Il s'était, par ailleurs, directement pris part au débat épineux, il y a 10 ans, entourant des allégations de profilage racial à la police de Toronto. M. Alexander avait organisé un sommet de leaders communautaires.

Il était marié et avait un fils.

19/10/12

L'Afrique de René Vautier


Un reportage sur l'Afrique des années 50 par René Vautier, cette vidéo mérite d'être visionnée.

vendredi, octobre 12, 2012

ESCLAVAGE ET RÉPARATIONS 500 ans de désastre environnemental

Vendredi 12 Octobre à 18h-22h30 Bourse du Travail - Salle Ambroise Croizat à 3 rue du Château d'eau, Paris 10e

En écho à l'appel pour un DÉBAT NATIONAL sur les réparations liées à l'esclavage colonial, lancé par Louis-Georges TIN (à paraître le 12 octobre dans le Journal Le Monde), et en partenariat avec la CGT, le Mouvement International pour les Réparations et le magazine DOM-HEBDO organisent à la Bourse du Travail à Paris, le Vendredi 12 octobre 2012, de 18h à 22h30, une rencontre-débat sur l'esclavage et les réparations.

En présence notamment de Maître Claudette Duhamel, de Luc reinette et du Professeur Linn Washington

(Au terme de sept ans de procédures, la première assignation d'un État colonial en réparation a été jugée recevable en mai 2012)

samedi, septembre 15, 2012

Les Calbanons, système de domination créé par le maître, lieux de vie des engagés

Sainte-Suzanne, terre d’esclaves mais aussi terre d’engagés. Après la période de l’esclavage, les gros propriétaires ont plus que jamais besoin de main d’œuvre et de bras pour cultiver la terre et travailler sur les exploitations agricoles. Se développe alors une nouvelle forme d’esclavage. Il s’agit de l’engagisme.


Les travailleurs recrutés sont, pour la plupart d’entre eux, des engagés indiens. Ces derniers sont logés dans des camps ou dans des kalbanons (il en existe toujours à Jacques Bel Air, Bellevue, Bagatelle…) ce sont des petites cases en dur de fortune, sans confort, sans intimité.

Selon les recherches effectuées par l’historien Réunionnais Sudel Fuma, 389 esclaves ont vécu dans les kalbanons de Bel Air avant de laisser leur place dès 1848 à 397 engagés. Toute une famille habitait dans une seule pièce d’environ 13 m2.

La vie dans les kalbanons était très pénible marquée par un taux de masculinité très élevé (80% d’hommes et 20% de femmes), la promiscuité, la prostitution, autant de facteurs, qui réunis, débouchaient parfois sur des crimes passionnels, selon l’historien Sudel Fuma.

Maurice GIRONCEL rejoint Paul VERGES lorsqu’il déclare que « Les kalbanons étaient un système concentrationnaire créé par le maître. C’était donc un instrument de l’esclavage. Il faut aussi se rappeler que, dans cet univers carcéral, en perpétuant un rituel culturel venu de leur pays d’origine tel que le maloya, le servis kabaré, les esclaves ont su résister. Nous devons lutter contre cette volonté délibérée qui consiste à occulter cette page de notre histoire et en même temps à dissimuler les instruments liés à l’esclavage. Il est scandaleux, qu’aujourd’hui encore, on n’ait pas retrouvé une seule chaîne d’esclave. Il est donc urgent de mettre en place une véritable politique de protection de tous les kalbanons ».

Ces kalbanons font partie intégrante de l’histoire de Sainte Suzanne et de notre pays. Menacés à un moment de destruction par le propriétaire, ils ont pu être finalement conservés sous l’impulsion du Grather, soutenu par la municipalité. L’objectif est de faire de ces vestiges du passé des lieux de mémoires, des lieux chargés d’histoire qui permettent à tous de se remémorer ces traces d’eux-mêmes.

vendredi, août 10, 2012

VOICI LA VRAIE CARTE DE L´AFRIQUE CACHÉE AUX AFRICAINS DEPUIS 600 ANS


Afin que nul ne l´ignore plus.

La carte géographique officielle du monde est celle réalisée en 1569 selon la projection dite de Mercator (du nom de son auteur, le Belge Gerardus Mercator), est une carte fausse. Lorsqu’il a fallu trancher pour utiliser par exemple la carte géographique de Gall ou celle de Peter plus proche de la réalité, et corrigeant les erreurs de Mercator, le gouvernement américain a choisi la carte erronée et pour cause : c’est celle qui fait la part belle à l’Occident et endommage les pays non occidentaux, comme l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie. Sur les cartes officielles utilisées partout dans le monde y compris en Afrique, voici quelques exemples de malignités :

Le Groenland apparait plus grand que l’Afrique alors que cette dernière est 15 fois plus grande dans la réalité. Le Cameroun semble avoir la même grandeur que la Suisse alors qu’en réalité, le Cameroun est 11,5 fois plus grand que la Suisse qui avec ses 41.277 km2 n’atteint pas la dimension de l’une des 10 provinces du Cameroun (475.000 km2) La Finlande et tous les pays scandinaves semblent plus grands que l’Inde alors qu’en réalité, l’Inde avec ses 3.287.263 km² (2,3% des terres émergées) est 10 fois plus grande que la Finlande avec ses 338.424 km2 (0,23% des terres émergées) L’Allemagne semble le double du Mozambique, alors que dans la réalité, l’Allemagne avec ses 357.114 km² est moins de la moitié du Mozambique qui a 801.590 km2 La Belgique semble plus grande que le Sénégal. Mais en réalité, le Sénégal avec ses 196.722 km² est presque 6 fois et demi supérieur à la Belgique qui n’a que 30.528 km².

La France semble avoir la même dimension que le Mali. Pourtant, dans la réalité, avec ses 1.241.238 km², le Mali a une superficie double de celle de la France qui n’en compte que 640.294 km².

L’Europe semble plus grande que la Chine alors qu’en réalité, avec ses 9.596.961 km2 la Chine est presque le double de toute l’Europe d’est en ouest et représente 6,4% des terres.

L’Afrique est un très grand continent, avec ses 30.418.873 km², représentant les 6% de la terre et 20,3% des terres émergées. Alors que les 46 pays de l’Europe totalisent une superficie de 5.917.619 km², c’est-à-dire que l’Europe entière, du Portugal à l’Ukraine est 4,4 fois plus petite que l’Afrique. Pourtant, dans l’imaginaire collectif, les Africains sont convaincus d’être 10 fois plus petits que l’Europe, de disposer moins d’espace vital que les Européens, ce qui n’est pas vrai du tout, comme nous venons de le voir. Voilà pourquoi en plus d’un climat très favorable, c’est à l’Afrique de nourrir l’Europe et d’en tirer un profit conséquent et non l’inverse.

CONSEQUENCES POUR L'AFRIQUE

Grâce à cette carte à première vue anodine, l'Europe a réussi à installer dans la tête des africains une acceptation de leur supposée supériorité. L'enfant africain qui regarde une carte géographique sur laquelle l'Europe est au dessus et l'Afrique en dessous, intériorise l'infériorité africaine vis-à-vis de l'Europe. Parce qu'il est naturel que l'instinct de cet enfant le pousse à comprendre que l'aspiration d'une personne c'est de grandir et grandir veut dire partir du bas vers le haut, grandir veut dire quitter la marche sur les 4 pattes pour se mettre debout, grandir veut aussi dire, partir de ce Sud prétendument pauvre, démuni, meurtri en bas vers le nord en haut, symbole de réussite et du bien-être.

Pour défendre un continent, il faut l'aimer et pour aimer l'Afrique, il faut avoir la capacité intellectuelle de mettre comme priorité la déconstruction du conditionnement mental dans lequel presque toute la population se trouve.

Lorsque j'étais étudiant en Italie, en 1987, j'avais réalisé un test avec mes camarades italiens. J'avais pris une carte du monde que j'avais retournée et réinscrit les noms des pays à l'endroit, sur la carte renversée. Tous m'ont dit que ce n'était pas normal et quand je leur faisais remarquer que la terre était ronde, presque tous sans réfléchir me répondaient que "mais l'Afrique ne peut pas être au dessus de l'Europe" et lorsque je demandais "pourquoi ?" la réponse était tout aussi surprenante "parce que l'Afrique est plus pauvre". Ce qui veut dire que pour un jeune européen, avoir une carte du monde où l'Europe est placée au-dessus de l'Afrique est une confirmation de sa conviction profonde selon laquelle, la forte Europe ne peut que dominer la pauvre Afrique et donc avoir son trophée même sur la carte géographique et être mise en haut et l'Afrique en dessous.

Quelques années plus tard, lorsque j'ai créé ma première entreprise en République Populaire de Chine, en 1998, j'ai fait une découverte qui, à première vue, n'avait rien de spécial, mais à force d'y penser m'a été tout aussi bouleversante. Et c'est que la carte géographique que nous utilisions n'avait rien à voir avec celle utilisée en Europe. Elle avait été revisitée avec la Chine au centre du globe terrestre et tout le reste autour, de simples satellites. Et lorsque j'ai tenté de demander à mes collaborateurs chinois s'ils ne croyaient pas que cette carte était un peu bizarre, ils m'ont candidement répondu que c'est le contraire qui aurait été bizarre parce que selon eux, la Chine était au centre du globe terrestre, à équidistance de l'Afrique et l'Europe à gauche et les deux Amériques à droite. J'ai passé 10 ans en terre chinoise pour comprendre que ma prétendue bizarrerie de la carte géographique montrait l'importance des symboles, même les plus insignifiants, dans la construction mentale de la fierté d'un peuple. Donner la fierté à un peuple n'est pas le résultat d'un simple slogan répété plusieurs fois, mais un sérieux travail de géostratégie pour comprendre en quoi nous sommes le souffre-douleur d'un autre peuple et en quoi nous sommes le paravent du bonheur et de la fierté d'un autre peuple. Ensuite nous devons prendre les décisions qui s'imposent pour, d'abord, démonter le pessimisme que l'autre nous a imprimé, avant même de mettre sur pied les mécanismes devant porter à la noblesse tout un peuple. La pédagogie de cette déconstruction peut se révéler salutaire dans la prise de conscience effective, dès lors que les bénéficiaires sont associés à tous les niveaux du démontage, parce que convaincus du bien fondé de leur naïveté.

QUELLES LEÇONS POUR L’AFRIQUE ?

Il y a 25 ans que j’ai adopté Giordano Bruno, philosophe de la renaissance italienne, comme mon maître à penser. Ses écrits m’ont permis de grandir intellectuellement, son courage d’assumer ses actes m’a convaincu d’oser aller contre la vague, pour faire accéder l’Afrique à un lendemain juste ; sa persévérance à transmettre ses connaissances contre vents et marrées m’a insufflé l’audace morale d’affronter la compromission de la médiocrité généralisée pour communiquer aux jeunes les facettes cachées d’un monde construit sur le mensonge. Pour accéder à la connaissance au XVème siècle, il fallait se faire prêtre. Bruno l’a fait. Mais dans sa chambre d’étudiant, d’emblée, il enlève toutes les images de saints, recevant les foudres de l’administration ecclésiastique. Il fait pire : il conteste la virginité de Marie, il fustige la Sainte Trinité, base doctrinale de l’Eglise catholique. Ce qui n’empêchera pas qu’il soit ordonné prêtre en 1573 . Il fait alors semblant d’être un dominicain modèle, mais parallèlement, il se cultive, il lit tout, surtout les textes interdits par l’Eglise, il retient beaucoup. Pour arriver à sa lucidité dans la critique, il a rencontré un homme qui l’a aussi façonné, Giordano Crispo, son maître en métaphysique, à qui, il rendra un hommage exceptionnel : il va se défaire de son prénom chrétien de Filippo pour adopter définitivement celui son maître Crispo, devenant ainsi Giordano Bruno et non plus Filippo Bruno. A la lecture de sa sentence, d’être brûlé vif sur le bûcher, il va déclarer : « Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à la recevoir ». En effet, un autre italien qui a 36 ans au moment des faits prendra le flambeau de la rébellion scientifique et intellectuelle : Galilée, à partir des travaux de Bruno, osant soutenir que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse. « Et pourtant elle tourne » dira-t-il à sa condamnation à vie à 70 ans en 1633 .

Au XXIème siècle, l’Afrique se trouve dans la même situation idéologique de l’Europe du XVIème siècle. Le système dominant a fait de l’Afrique une victime désignée. Et la propagande distillée contre l’Afrique prend des chemins insoupçonnables. La renaissance africaine viendra des Bruno, de beaucoup de Bruno, capables de se former et se cultiver à outrance, hors des sentiers tracés par le système dominant et sans limite pour avoir enfin l’intelligence d’entrer en dissidence, d’entrer en rébellion culturelle et indiquer la vraie voie du progrès humain en Afrique et non ce cirque permanent de la mesquinerie intellectuelle et de l’insuffisance morale.

Lorsqu’en Afrique, dans toute l’Afrique sans aucune exception, des enseignants transmettent aux jeunes les informations fausses d’une carte géographique faite sur mesure pour empêcher l’émergence d’une fierté africaine et sud-américaine, ils commettent une faute grave sur le plan de l’éthique avant même de l’être sur le plan historique.

Lorsqu’un enseignant dit à ses élèves et étudiants que l’Afrique est un continent pauvre alors même qu’il sait que ce n’est pas vrai en absolu, il participe à transmettre le virus de la destruction de la fierté africaine, en faisant le jeu d’aider d’autres peuples endettés, très endettés à continuer à revigorer leur population en s’autoproclamant pays riches, pays développés, pays démocratiques etc… alors que tous ces mots sont tout aussi relatifs qu’ insignifiants.

Jean-Paul Pougala

N.B : Des accords très positifs ont été conclus avec des Ministères de l’éducation de certains pays africains pour introduire dès septembre 2012 prochain dans les écoles primaires et secondaires de ces pays, une carte du monde de la projection de Gall-Peters et retournée pour donner au continent africain la place qu’il mérite même dans une discipline en apparence anodine comme la géographie. Pour les autres, elle sera très probablement livrée avec le Tome 2 de ce Manuel de Géstratégie africaine.

VIDÉO DE PRÉSENTATION

 

VIDÉO DÉBAT: 


jeudi, août 02, 2012

Origine du nom Baie des Flamands à Fort de France (les Flamands étant les officiers et soldats hollandais )



Par son ordonnance du 10 juin 1670, Colbert, ministre de Louis XIV, interdit aux puissances étrangères de faire du commerce avec les Antilles (on n'est jamais si bien servi que par soi-même.) La Martinique, qui n'a eu à repousser jusqu'alors que 2 tentatives d'invasion de la part des Anglais en 1666 et 1667 va être vraiment en danger. Dès 1672, un millier d'hommes de troupe y restent en permanence et l'on accélère la construction du Fort St Louis.

La guerre éclate entre la France et la Hollande le 7 avril 1672, et le 8 juin 1674, l'amiral hollandais Michel Adrien Ruyter se lance à la conquête de la Martinique à la tête d'une armada composée de 18 vaisseaux de ligne, d'une vingtaine de flûtes (navires affectés au transport des troupes et du matériel) et de 6 brûlots (bâtiments chargés de matières inflammables et explosives destinées à incendier les navires ennemis.)



Le 19 juillet 1674, la flotte hollandaise est aperçue aux Anses d'Arlets, mais sa progression vers Fort Royal est ralentie par le manque de vent. Cela a peut-être sauvé la Martinique, car les Français, pris par surprise, ont eu une journée pour s'organiser. 

Pour bloquer les vaisseaux ennemis, le Marquis de Baas, gouverneur général de la Martinique, fait couler plusieurs navires à l'entrée de la Baie du Carénage, et réunit une troupe de 161 hommes, composée des marins du vaisseau royal "les Jeux", de miliciens venus de St Pierre et de Fort-Royal, et de quelques colons, dont le plus célèbre est Guillaume d'Orange, qui a naguère combattu les Caraïbes aux côtés de Du Parquet. 

Le 20 juillet, la brise matinale pousse les navires hollandais vers la Baie de Fort-Royal. Comme ils ne peuvent approcher, l'amiral Ruyter fait tirer au canon sur la savane envahie de roseaux qui s'étend sur la gauche du Fort pour couper toute résistance de ce côté-là et fait débarquer 4.000 hommes sur le rivage.
 
Côté Français, on fait défiler les 161 hommes disponibles sur le chemin de ronde, pour faire croire à une garnison plus importante. La ruse fonctionne, et les officiers hollandais, estimant que leurs hommes affaiblis par 40 jours de mer ont besoin de repos avant de se lancer à l'assaut d'un fort aussi bien défendu, leurs donnent quartier libre pour la journée. Les soldats hollandais trouvent les entrepôts du port ouverts comme par hasard et se jettent sur les barriques de rhum... 

Un peu plus tard, les officiers flamands, ne connaissant pas encore l'alcootest, envoient à l'assaut des hommes ayant plus de 0.5 grammes d'alcool par litre de sang. C'est un carnage. Sous le feu croisé des Français embusqués derrière les palissades du Fort, des canons du Fort et de ceux du vaisseau royal "les Jeux" ancré dans la Baie du Carénage, les Hollandais laissent 1500 hommes à terre, morts ou ivres-morts. 

Dans les rangs français, on déplore seulement 6 tués, dont le Marquis d'Orange. Cette bataille restera à jamais gravée dans la mémoire collective sous le nom de "Bataille du Rhum".

mardi, juillet 31, 2012

Underwater Sculpture Honoring Africans Thrown Overboard...during the slave trade ....(3 centuries !)

This is located in the Caribbean Sea off the coast of Grenada under water... Pass it along so more people will know about this wonderful work of art in honor of those who perished so tragically. Artist, Jason De Caires Taylor. 




Underwater sculpture, in Grenada, in honor of our African Ancestors who were thrown overboard the slave ships during the Middle Passage of the African Holocaust. 

--Artist, Jason DeCaires Taylor

jeudi, juin 28, 2012

Indemniser les planteurs pour abolir l'esclavage ? Thèse de Frédérique Mauvois

Frédérique Mauvois est lauréate du Prix de thèse spécial du Sénat pour son travail intitulé : « Indemniser les planteurs, pour abolir l’esclavage ? Entre économie, éthique et politique : une étude des débats parlementaires britanniques et français (1788-1848) dans une perspective comparée. IEP Paris, faculté de lettres de Lausanne sous la codirection d’Olivier Grenouilleau et Bouda Etemad.» Son prix de 9 000 euros (dont 6000 pour une édition chez Dalloz) lui a été remis mardi soir au Sénat par le président Bel. suite

dimanche, juin 10, 2012

R.I.P PETE COSEY (9 octobre 1943 - 30 mai 2012)


Tribute to Pete Cosey - décédé le 30 mai à l'âge de 68 ans. Guitariste légendaire de Chicago le plus souvent associé à Miles Davis avec qui il a joué entre 1973 et 1975. Miles aimait le son électrique de Cosey proche de Jimi hendrix. Mais cette estampille musicale n'a nullement arrêté le grand musicien de jazz. Depuis de nombreuses années déjà, Cosey était guitariste maison pour Chess Records qui lui offrit l'occasion de jouer avec de nombreux artistes de renom comme Howlin 'Wolf , Muddy Waters et Etta James. Après sa séparation d'avec Miles Davis en 1975, Pete osey a continué à travailler, mais avec des artistes beaucoup moins médiatisée que ceux avec qui il fut associé lors de ses premières années.




Collectif James Baldwin

vendredi, juin 01, 2012

JETES DANS LES OUBLIETTES DE L’HISTOIRE


School of Francois de Troy (Toulouse) Portrait of A “Mulatto” Aristocrat in Armor France (c. 1680-1730) Oil on Canvas, 82.5 x 64.5 cm. via Christies
Son allure et sa tenue, tout comme le fait qu’il ait eu l’occasion et les moyens de se faire réaliser ce magnifique portrait, montrent d’évidence qu’il s’agissait d’un dignitaire de haut rang...

Pourtant, nous ne savons strictement rien de cet homme, ni son nom, ni de quelle origine était-il, ni quelle était sa fonction, ni même l’époque exacte qui fut la sienne, et s’il n’y avait eu la survivance de ce tableau, comme de nombreux autres pour en établir ainsi le témoignage, nous demeurerions encore totalement dans l’ignorance du fait que de nombreux hommes dits “de couleur”, ont animé depuis toujours, les différentes cours européennes.

Mais si les portraits ont survécu, par le fait que les tableaux possèdent par eux-mêmes de la valeur, il n’en fut pas de même de la mémoire de tous ces illustres, qui ne pouvaient compter que sur le bon vouloir de ceux qui les suivent, pour en entretenir le souvenir. Car, il vint une époque où parler de la valeur de certains nègres ou métis, s’inscrivait trop en faux, contre la propagande nécessaire pour que soit maintenue, malgré une contestation naissante, la déportation esclavagiste, et justifiées ensuite, les entreprises colonialistes.

C’est ainsi que, contrairement à ceux qui pensent que la conscience humaine poursuit immanquablement sa marche graduelle vers le progrès, celle-ci peut à certaines époques, comme cela semble hélas être le cas, pour notre époque actuelle, subir une terrible régression. Ce fut le cas, de la seconde partie du 17e siècle, à la fin du 19e siècle, période contenant pourtant celle dite des “lumières”, où allait se constituer graduellement et par ces nécessités, le “mythe du nègre”, comme n’étant qu’un animal, tout juste d’un niveau supérieur à celui du singe. Il fallait donc que les valeurs de nègres connues des époques anciennes, furent oubliées...

Bien sûr, malgré tout le zèle que mirent certains comme Gobineau et bien d’autres, tout au long du 19e siècle, dans la prétention scientifique de leurs théories racistes, les penseurs dans leur ensemble, n’allèrent quant même pas jusqu’à déclarer le nègre inférieur, mais considéraient tout simplement que leurs sociétés avaient été tenues à l’écart du train de l’histoire, et qu’il appartenait dès lors aux nations occidentales, de venir les atteler à nouveau à celui-ci.

Il sera très difficile, compte tenu de ce qu’en auront été les conséquences dramatiques, dans la redoutable époque coloniale, de faire admettre que cet argument possédait cependant, un fond de vérité, même si cela ne pouvait justifier bien sûr, les massacres et les atrocités, dont il fut le prétexte.

C’est d’ailleurs ce même argument qui fut repris, mais pour le coup, carrément hors de propos, et selon une formulation totalement maladroite, parce qu’elle ne concernait pas une période particulière de l’Histoire, mais prétendait en rendre compte dans son intégralité, en devenant fausse par le fait, il y a seulement quelques années, par un président de la république qui de toute évidence, répugnait à ouvrir les livres de cette Histoire à laquelle il faisait ainsi référence.

Il aura fallu rien de moins que deux guerres mondiales, une première où l’orgueilleuse métropole a du faire un appel désespéré à ces citoyens de seconde catégorie, afin de son salut, et une seconde où, si promptement et piteusement vaincue sur son propre territoire, elle n’a du de pouvoir s’assoir à la table des vainqueurs, que parce qu’elle avait pu reconstituer une armée à partir de son empire, grâce au ralliement d’un de ses illustres représentants, le gouverneur Eboué, pour que l’état d’esprit change enfin dans ce pays.

C’est ainsi que la quatrième république verra la reconnaissance de la valeur de nombreuses personnalités africaines ou antillaises, auxquelles seront confiées de hautes responsabilités politiques. Ceci, au point qu’un de ces nègres, monsieur Gaston Monnerville, s’en viendra occuper pour une longue période de vingt et une années, la fonction de président du Sénat, ce qui en fera durant tout ce temps, le second personnage par ordre hiérarchique, de l’état français...

Imagine-t-on ceci aujourd’hui, où une femme noire, simplement ministre de la justice, constitue déjà l’occasion d’un vacarme ahurissant ?

Malheureusement cette reconnaissance tardive, n’allait suffire, ni à faire oublier, ni même à mettre simplement fin, comme en Algérie, à toutes les outrances de la colonisation, et à la mentalité si détestable des colons, qui allaient fatalement condamner l’empire. De plus, les conséquences dramatiques de la chute de celui-ci, allaient raviver un racisme qu’on espérait sur le déclin. Non pas tant celui des particuliers, que les nombreuses fréquentations et même, alliances conjugales, dans un monde désormais ouvert, mettent à l’abri de ses excès, mais un effroyable “racisme d’état”, devenu quasiment institutionnel. Ceci, tant il se montre absolument indispensable pour la conquête de larges franges de l’électorat, par la “magie” que constitue l’explication simple qu’il permet de donner, à tous les problèmes qui affectent cette société.

Ainsi, le mythe du nègre de race inférieure, a-t-il été de façon rentable, remplacé par celui de “l’immigré”, fauteur congénital de délinquance, en faisant des défaites de celui-ci, non pas une conséquence de son mode de vie déplorable, ce qui engage la responsabilité des autorités, mais tout simplement une conséquence incurable de ses gènes...

Dans cet état que d’aucun de ceux qu’il protège encore, pour combien de temps, nul d’ailleurs ne le sait, ne veut reconnaitre qu’il est bel et bien devenu tout simplement un état raciste, il serait totalement illusoire d’espérer qu’il fasse sienne, la lourde charge de placer tous ses enfants sur un pied d’égalité, dans les meilleures conditions possibles, afin de leur réussite.

Car ceci implique que soit urgemment restauré le “narcissisme” nécessaire à chacun, pour qu’il puisse déjà, au moins s’accepter tel qu’il est, étant bien entendu qu’il ne saurait fonctionner convenablement sans cela.

Ceci imposerait à cet état, non seulement de renoncer aux discours les plus rentables d’un point de vue électoral, mais de plus, de procéder à la réhabilitation historique, de ceux dont il méprise aujourd’hui les semblables.

Ce sont donc de vaillants militants, qui s’emploient avec ferveur, à sortir des oubliettes de l’histoire, tous les exemples de brillantes réussites, permettant à ceux de la même catégorie d’hommes que ceux-là, de ne pas désespérer de leur nature, de ne plus se sentir orphelins d’excellence, et de tenter donc celle-ci, en toute confiance, et avec détermination.

Qu’on ne s’y trompe pas, c’est de la réussite de cette réhabilitation que dépendra, pour tous les citoyens de ce pays, quels qu’ils soient, la réussite de toute cette société, si celle-ci doit y parvenir, c'est à dire si ces citoyens désirent y parvenir.

Car, cette réussite nécessite que les uns et les autres puisse enfin s’agréer, ce qui ne peut se faire, que pour autant que les premiers s’acceptent déjà, tels qu'ils sont, et soient fiers d'être ce qu'ils sont, et que les seconds, au vu de vérités enfin réhabilitées, les reconnaissent comme ce qu'ils sont, c'est à dire leurs égaux...

Paris, le 1er juin 2012 
Richard Pulvar

jeudi, mai 31, 2012

La Mauresse de Moret, prochain livre de serge Bilé


Voilà !! C’est fini !! J’ai mis du temps mais j’ai enfin terminé mon livre sur la "Mauresse de Moret", cette religieuse noire que l’on disait être la fille cachée de Louis XIV. J’ai écumé toutes les archives françaises possibles pour percer enfin ce mystère. Ça a été un travail vraiment passionnant. Le livre sortira en novembre prochain. En attendant, je vous en offre un extrait: 

"Moret, le mercredi 30 Septembre 1695. C’est le grand jour, de ceux qu’on ne savoure qu’une seule fois dans sa vie. Dans quelques heures, à 31 ans, la Mauresse va, sous le nom de Louise-Marie de sainte Thérèse, jeter ses habits de novice pour prendre le voile enfin. 

Il y a quelques semaines, elle avait demandé que le roi, en personne, soit présent à sa prise d'habit, irritant ainsi madame de Maintenon, qui n’avait pas manqué de le déplorer dans une lettre adressée à la supérieure de la religieuse noire:

"Je donnerai un de ces jours le voile à une Mauresse, qui désire que toute la cour assiste à la cérémonie. J’ai proposé de le faire à portes fermées mais on nous a dit que ce serait un cas de nullité à ces vœux solennels. Il fallait se résoudre à voir rire le peuple". Les désirs de la Mauresse étant des ordres, toute la cour, Louis XIV en tête, est bel et bien là, pour l'entendre prononcer ses vœux perpétuels. 

"Moi, sœur Louise-Marie de sainte Thérèse, je promets stabilité, conversion de vie et obéissance jusqu’à la mort selon la règle de saint Benoît, devant Dieu et tous ses saints, en ce monastère de Notre-Dame-des-Anges, construit en l’honneur de la bienheureuse Marie, Mère de Dieu et toujours Vierge".

Serge Bilé

mercredi, mai 30, 2012

Non à l'esclavage en Mauritanie


Mauritanie: 7 militants anti-esclavagistes, qui avaient brûlé fin avril des livres religieux musulmans, ont été inculpés d'atteinte à la sécurité de l'Etat et écroués. Le plus connu d’entre eux s’appelle Biram Ould Dah Ould Abeid. Il est lui même descendant d'esclaves. Il est accusé d'avoir ordonné et organisé cette incinération, reprochant aux auteurs de ces ouvrages d'avoir justifié la pratique de l'esclavage au nom de l'islam. Selon lui, l'incinération visait à "débarrasser la Mauritanie d'ouvrages musulmans dépassés qui incarnent et soutiennent la légalité de la pratique de l'esclavage". Ce geste public avait provoqué des manifestations de colère de milliers de Mauritaniens à travers le pays, certains exigeant "vengeance" contre ces militants anti-esclavagistes. Ces derniers n’ont cessé de dénoncer, ces derniers mois, plusieurs cas d'esclavage en Mauritanie où cette pratique n'est officiellement interdite que depuis 1981.

S. Bilé

lundi, mai 28, 2012

27 MAI 1848…ABOLITION DE L’ESCLAVAGE EN GUADELOUPE, une abolition inéluctable et contrôlée.


Le 27 mai 1848 en Guadeloupe est la résultante d’un long processus conflictuel, de massacres et d’exil, notamment lors de la première abolition de l’esclavage de 1794, une abolition que n’a pas connu la Martinique étant passée sous domination anglaise. La guillotine et la terreur ayant fonctionné à plein régime en Guadeloupe lors de la révolution française sous le gouvernement de Victor Hugues 1794-1798. Toutefois, l’esclavage sera restauré par Napoléon en 1802.

A la veille de l’abolition de 1848, la Guadeloupe est animée par plusieurs forces antagonistes qui s’affrontent et se confrontent. Tout d’abord, chez les planteurs, une volonté émancipatrice est à l’œuvre chez certains colons, les partisans de l’abrogation de l’esclavage, une dynamique qui entre en collision avec la position des autres planteurs s’arc-boutant sur la défense du système esclavagiste et de leurs privilèges.

Les tenants du système esclavagiste par le biais de leurs organes de presse comme : L’avenir de la Guadeloupe, le Commercial se livrent à de la propagande en propageant leur idéologie esclavagiste qui consiste à présenter l’esclavage comme un bienfait pour les esclaves. Ils s’opposent aux réformes assouplissant et humanisant le régime de l’esclavage, d’ailleurs ils ne voient pas se profiler la future abolition ou refusent de le voir.

En réaction au front abolitionniste, les esclavagistes ayant prééminence au Conseil Colonial durcissent le régime, faisant preuve d’une cruauté, dont on aurait du mal à s’imaginer. 

Depuis les lois réformistes de 1830, les esclaves sont sous la protection directe des magistrats-contrôleurs, mais à l’aube de l’abolition, les châtiments corporels perpétrés sur les esclaves sont de plus en plus abominables, sans que nullement les maîtres ne soient inquiétés par la justice.

Les annales judiciaires guadeloupéennes regorgent de faits particulièrement bien détaillés, faisant état de sévices corporels des maîtres sur leurs esclaves, allant jusqu’à la mort de l’esclave.

En dépit des lois, les maîtres sont protégés par la justice coloniale collusoire et complice, une justice supposée protéger les esclaves.

Dans les faits, très peu de peines sont appliquées et celles appliquées sont d’une légèreté outrancière contre les propriétaires d’esclaves. 

Cette situation est connue en métropole et donne du grain à moudre aux abolitionnistes français tels que Victor Schoelcher, Lamartine, Victor Hugo, Ledru-Rollin, ils s’en prévalent dans leurs argumentaires dénonçant ce système esclavagiste moribond et mortifère. Des arguments qui ont un impact très fort puisqu’ils contribuèrent fortement au décret du 27 avril 1848.

Les libres de couleurs subissent les contrecoups de la radicalisation des planteurs, désormais, ils se voient refuser l’entrée de certains cafés, on refuse de les servir. De nombreux incidents éclatent, dont celui du 1 mai 1846 à Pointe à Pitre où suite à l’altercation avec quatre libres de couleur, les cafés sont devenus des clubs privés, d’autres se sont mués en Cercle. La ségrégation sévit dans l’île et exacerbe les tensions.

En revanche, d’autres planteurs sentant le vent tourner vendent à tour de bras leurs esclaves dans l’île de Porto Rico ou dans les autres colonies proches de la Guadeloupe, afin d’en tirer un bénéfice tant qu’ils le peuvent encore.

Car, face au durcissement des planteurs et des exactions envers les esclaves, ces derniers résistent, les cas de marronage se multiplient, ce qui est rapporté également à Victor Schoelcher, constituant un autre argument décisif dans le plaidoyer abolitionniste.

Nombres sont les esclaves qui n’hésitent plus à braver leurs maîtres, allant jusqu’à les tuer en affrontement physique ou par empoisonnement par exemple. 

On dénombre des cas d’empoisonnement de planteurs, de leur famille ainsi que de leurs esclaves domestiques, de leurs animaux en représailles aux mauvais traitements. Des incendies de cases à bagasses, de champs de cannes ou de locaux administratifs s’accroissent entre 1847 et 1848.

De plus, les esclaves ont vent des thèses abolitionnistes en France, ce qui les galvanisent d’autant plus dans leur lutte quotidienne et le marronage s’accentuent, de même que les fuites d’esclaves vers les autres îles voisines de la Guadeloupe. 

De réels réseaux clandestins se sont créés pour acheminer les esclaves hors de Guadeloupe, avec des passeurs qui monnaient à prix fort la traversée. On les appelle les Embaucheurs, ce sont des libres de couleurs propriétaires d’embarcations ou des marins pêcheurs.

Ces afflux massifs d’esclaves guadeloupéens créent des déséquilibres dans les îles voisines, ce qui préoccupe les autorités coloniales de ces colonies.

Ainsi, en mai 1848 la colonie guadeloupéenne est une vraie poudrière qui menace à tout instant d’exploser à l’instar de la Soufrière, ce d’autant que les esclaves savent qu’un décret d’abolition a été pris, qu’ils attendent et qu’ils ne voient toujours pas venir.

L’arrivée dans l’île du gouverneur Layrle sera un autre facteur qui contribuera à l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe.

Ce gouverneur au fait de l’état des choses dans la colonie souffle le chaud et le froid. Aux esclaves, il leurs martèle qu’ils doivent être patients, que leurs bons maîtres à demander pour eux la liberté et qu’une fois libres, ils devront continuer à travailler, car c’est à cause d’eux, ayant mal fait usage de leur liberté de 1794, que l’on a été contraint de les remettre en esclavage en 1802.




Tandis qu’il culpabilise les esclaves, aux colons, il les exhorte à préparer l’émancipation des esclaves afin d’organiser le travail libre pour qu’ils ne soient pas perdant dans l’histoire.

Peu à peu, du côté des planteurs, on saisit que si une émancipation devait survenir, il était essentiel de tout contrôler afin de pérenniser leur domination économique et politique.

Ainsi, quand la Martinique se libère de l’asservissement esclavagiste le 22 mai et que le décret du gouverneur Rostolan est proclamé le 23 mai, cette abolition sert d’accélérateur, l’histoire s’emballe, dès lors en Guadeloupe, il est certain aux yeux de tous, que l’abolition est incontournable.

Le gouverneur Layrle pour contenir toute insurrection décrète l’état de siège dans la colonie et presse le Conseil Colonial d’abonder en son sens, puis dans la foulée, le gouverneur Layrle décrète l’abolition le 27 mai, après avis unanime du Conseil privé, ce que son homologue Rostolan n’a pas eu loisir de faire.

L’émancipation des esclaves qui s’ensuit, se fait de façon très cadrée au profit du pouvoir colonial, le 29 mai 1848, une fête républicaine de l’émancipation est organisée à Basse-Terre, une messe est célébrée à l’Eglise de St François en présence du gouverneur et de l’ensemble du corps des autorités coloniales, civiles et militaires, ainsi que les colons.

Un arbre de la liberté est planté à côté duquel jouxte un drapeau tricolore, que les esclaves ont confectionné. 

Dans ces célébrations le facteur ou l’image de l'esclave-résistant est complètement gommé, à dessein.

Contrairement à la Martinique, l’abolition en Guadeloupe a été un bouleversement régulé en quelque sorte, par le pouvoir colonial, les colons quant à eux, ont opté pour une décision opportune dans un souci stratégique de survie, ils ont su au pied levé préparer à leur avantage le changement de régime. 
Indéniablement l’abolition de l’esclavage du 27 mai 1848 en Guadeloupe est un aboutissement maîtrisé, le fruit d’un processus inéluctable.

Différents facteurs ont permis que cette abolition se fasse, à la fois dans et à l’extérieur de l’île, avec une interaction des uns sur les autres, les esclaves même si contrairement à ceux de la Martinique n’ont pas fait une révolte, il n’en demeure pas moins, que les esclaves guadeloupéens ont été acteurs de leur émancipation.



Emmanuelle  Bramban