dimanche, janvier 27, 2013

Charles L. Reason est né le 21 Juillet 1818 à New York.


Ses parents, Michiel et Elizabeth Reason, étaient des immigrants en provenance d'Haïti qui sont arrivés aux États-Unis peu de temps après la révolution haïtienne de 1793. Ses parents ont souligné l'importance de l'éducation, et très tôt le jeune Charles fît preuve d'une aptitude pour les mathématiques quand il était étudiant à l'École de New York African Free.

Reason a commencé sa carrière d'enseignant quand il avait 14 ans. Il a économiséce qu'il pouvait de son salaire de 25 $ par an de professeur afin de poursuivre sa propre formation avec des tuteurs. Militant politique et abolitionniste, Reason a joué un rôle de premier plan dans le mouvement de Convention Noir à New York. En 1837, il a rejoint Henry Highland Garnet, entre autres, dans le but d'obtenir le droit de vote pour les hommes africaines-américains et il a été plus tard l'un des co-auteurs de l'Appel à la Convention de New York Nègre de 1840 .

La philosophie d'éducation de Reason a été fondée sur l'hypothèse que l'éducation industrielle (les arts manuels) était un moyen essentiel à la liberté afro-américaine. Contrairement à Booker T. Washington, cependant, Reason a vu l'importance de l'éducation à la fois industrielle et classique et a même commencé une école normale (Université de formation des enseignants) à New York.

Lorsque le "Mission Collège" majoritairement blanc gratuit (plus tard rebaptisée New York Central College) a ouverit ses portes à Courtland County, New York, en 1849, il a admis les étudiants noirs et Reason fut embauché pour faire partie du corps professoral.

Ce faisant, Reason est devenu le premier Afro-Américain à enseigner dans un collège à prédominance blanche. L'ampleur de la nomination Reason peut être mesurée par rapport au fait que avant 1840 au plus une quinzaine d'étudiants noirs avaient pu s'inscrire dans les collèges blancs. Reason, qui était professeur de belles-lettres, de grec, de latin, le français et professeur adjoint de mathématiques au Collège Central, a été rejoint par deux autres chercheurs africains-américains en 1850, George B. Vashon et William Allen.

Après trois ans à Central College, Reason quitté pour assumer le poste de directeur du "Institute for Colored Youth" à Philadelphie. Fondé en 1837, il était l'une des meilleures écoles pour les Afro-Américains dans le pays. Reason augmenta l'effectif d'étudiants, a élargit les fonds desrtinés à la bibliothèque et fit en sorte que les élèves soient fréquentent les intellectuels africains-américains et les leaders de l'époque.

Reason demeura à cet Institut pendant trois ans et est ensuite retourna à New York, où il est devint un administrateur de l'école à New York. L'un des points forts de sa carrière comme éducateur à New York fut en 1873 lorsqu'il prit la tête du mouvement en lutte pour mettre fin à la ségrégation raciale dans les écoles publiques de la ville. Écrivain prolifique, Reason s'adonna au journalisme politique, ainsi qu'à la poésie. Ses poèmes les plus remarquables sont «Liberté», "The Voice Esprit" et "pensées silencieuses."

Charles L. Reason est décédé en 1893.

HISTOIRE DES AFRO-ARGENTINS OU CELLE D'UN GOMMAGE HISTORIQUE


" Pendant les XVIIIème et XIXème siècles, les Afro-argentins constituaient plus de la moitié de la population de certaines provinces et eurent une influence profonde sur la culture nationale. 

Rayés, oubliés injustement de l’histoire, les afro-argentins en plus de la traite ont traversé plusieurs épreuves, la population a fortement baissé à la fin du XIXème siècle dû aux épidémies dont la fièvre jaune qui s’est rapidement répandue parmi la communauté, le taux de mortalité infantile très élevé, les guerres et surtout les politiques de blanchiment qui ont favorisé des flux migratoires européens, ont fait que la communauté qui, en 1810, formait plus de 30 % de la population de Buenos Aires se limite à 0,3 % vers la fin du siècle. 

En 1871, Buenos Aires manquait de conditions de base de salubrité. L’épidémie de la fièvre jaune a cruellement frappé les Afro-argentins, qui ont été confinés et abandonnés à une extinction sure. 

Certains régimes quand même notamment celui de Juan Manuel de Rosas ont été favorables à la communauté afro-argentine. 

En 1883, le président raciste Domingo Sarmiento qui était décidé à exterminer la population noire de l’Argentine, prédisait qu’en vingt ans, il n’y aurait plus de noirs en Argentine, allant plus loin en disant que si un argentin voulait voir un noir, il devra aller au Brésil. 

Des hommes politiques et historiens parlaient de disparition à un moment où la communauté afro-argentine était encore là et aucune étude anthropologique, sociologique ou historique n'est arrivée à présenter les afro-argentins dans leur ensemble. Tous les moyens ont été utilisés, des génocides silencieux ont été mis en œuvre pour qu’il n’y ait plus aucun noir en Argentine. 

Dans toute l’Amérique Latine, l’Argentine est le pays où les noirs sont les moins visibles, dû à la migration européenne massive, que les hommes politiques à l’époque ont organisé pour un blanchiment de la population, pour se construire une identité nationale exclusivement blanche, ce qui a fait que les afro-argentins se sont peu à peu fondus dans le paysage et en plus du métissage se serait rajouter un phénomène de rejet, voire même parfois de honte parmi les afro-descendants. 

La majorité des afro-argentins sont dans la pauvreté, et les intellectuels parlent d’une nouvelle forme de génocide, car dans un pays où l’on produit des aliments pour plus de 300 millions de personnes, la pauvreté est inconcevable. Pour la première fois depuis cent treize ans, plusieurs Argentins ont pu, lors du dernier recensement le 27 octobre 2010, revendiquer leur ascendance africaine. 

Et avec la participation et travail de plusieurs associations mises sur pied par certains afro-argentins, les activistes espèrent que les afro-descendants dans ce pays auront un avenir bien meilleur, du point de vue social, mais aussi prennent plus conscience de leurs origines. "




LE TANGO, PATRIMOINE DE L'ARGENTINE, UNE DANSE AUX RACINES NOIRES


" L’un des styles musicaux qui a plus duré, tient ses influences africaines et est reconnu comme étant national est le tango. Le tango est né à Rio de la Plata parmi la communauté noire issue de l'esclavage qui représentait un poids important dans la société, à la fin du XIXème siècle. Tango est incontestablement un mot d’origine noire auquel, il est attribué plusieurs sens, par exemple, les esclaves appelaient tangos lieu dans lequel il faut être initié pour entrer et où se pratiquent des rituels et les tambours. Par antonomase, le terme aurait ensuite désigné les tambours eux-mêmes, puis la musique produite par ces tambours. Avant la fin du XIXe siècle, le tango ne renvoie pas encore à une forme musicale ou dansée définie, mais à des musiques et des danses très diverses pratiquées par les populations noires. Ces danses qui avaient lieu pendant des cérémonies organisées par les esclaves ont été interdites plusieurs fois par les autorités mais en vain. Malgré les influences européennes qui ont suivies, le nom est resté le même. Aujourd’hui le tango est la danse nationale en Argentine. " 


mardi, janvier 22, 2013

Il y a 167 ans, l'abolition de l'esclavage en Tunisie : les regards croisés de 3 chercheurs tunisiens



A l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage en Tunisie, trois chercheurs présentent un dossier sur cette question, en Tunisie et dans le monde :

• Mounira Chapoutot-Remadi, professeur d'histoire du moyen âge du monde arabe et musulman et vice-présidente de l'Association Nawarni, rappelle la profondeur historique de l'histoire de l'esclavage et axe son propos essentiellement sur son évolution en Tunisie jusqu'à son abolition le 23 janvier 1846 ;

• Stéphanie Pouessel, anthropologue et chercheure à l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, évoque ses retombées sur les mémoires plurielles dans la Tunisie d'aujourd'hui ;

• Ridha Tlili, historien chercheur, évoque quant à lui la traite négrière et le commerce triangulaire qui ont entrainé, pendant quatre siècles, la déportation de milliers d’Africains aux Amériques.

Nous tenons non seulement à rappeler à tous les Tunisiens, une page importante de l'histoire de notre pays et du monde et, par delà ce dossier, nous ambitionnons de demander l'inscription de cette date, qui fait honneur à nos ancêtres et nous remplit de fierté, dans notre calendrier national. C'est cette Tunisie, moderne, libre, tolérante, plurielle et riche de toute sa diversité, que nous aimons.


Mounira Chapoutot-Remadi
Coordinatrice du dossier

P.S : Une pièce sera donnée à Elteatro les 23-24 et 26 janvier, intitulée "Cherche Saadia désespérément".

Un devoir de mémoire : 
L'abolition de l'esclavage le 23 janvier 1846

Il est vrai que je suis fière de pourvoir dire et répéter à l'occasion, que mon pays a été le premier du monde arabe et musulman à abolir l'esclavage, le 23 janvier 1846.

Il est vrai que mon but aujourd'hui est de le rappeler à tous mes compatriotes afin d'inscrire cette date dans notre calendrier mémoriel national. Si le 2 décembre de chaque année correspond à la journée internationale de l'abolition de l'esclavage, le 23 janvier devrait être inscrit dans notre calendrier national.

L'esclavage est une institution vieille de plusieurs siècles et elle était générale dans l'Antiquité. Ce phénomène n'est donc pas lié à une religion ni à un espace géographique. La guerre et le commerce étaient les principales sources de l'esclavage. L'avènement des religions monothéistes allait, d'une certaine manière, contribuer à freiner sinon à diminuer le phénomène. Pour le christianisme comme pour l'islam, Il était interdit de réduire en esclavage, un coreligionnaire. L'émancipation de l'esclave était même un acte de piété recommandé en Islam. L'esclave femme devenue mère d'un garçon, Umm walad ne pouvait plus être vendue mais devait être affranchie.

Du point de vue de l'Islam, la division du monde en Dâr al-Islam, Dâr al-harb, allait permettre aux musulmans de continuer la traite pendant des siècles. C'est ainsi que des centaines de milliers de corps furent arrachés à leurs proches, vendus sur les marchés de la Méditerranée et de l'Asie. Leurs destinées furent diverses selon les époques, les pays, les fonctions qu'ils eurent à exercer. Les uns accédèrent aux fonctions les plus illustres, comme les sultans mamluks d’Égypte, les autres eurent beaucoup moins de chance, comme ceux qui furent astreints aux taches les plus dures. Certains également furent castrés et c'est comme eunuques qu'ils travaillèrent dans les palais des sultans. Ils furent affectés à la garde des harems et à l'éducation des jeunes esclaves. Les conditions de voyage étaient très dures et beaucoup mouraient en chemin avant d'atteindre leur destination finale.

Le vocabulaire arabe emploie une terminologie variée pour les désigner. L'esclave noir est appelé : 'abd, wasif, khadim, chouchen, hartani (pluriel Harratin) et akli en berbère ; l'esclave blanc : mamluk, 'ulj, saqlabi, rumi, jarkassi, turki, ... quand l'origine ethnique est précisée. Les taches domestiques étaient réservées aux noirs, les fonctions miliaires généralement aux autres.

Les flux étaient divers selon la géographie et les époques. Les sources arabes de la conquête décrivent et donnent des chiffres assez considérables d'esclaves berbères qui furent les premières victimes de ce trafic vers Damas et Bagdad. Malgré l'islamisation, le quint humain, takhmis, fut pratiqué sur les familles, provoquant une des plus grandes révoltes berbères en 740.

Une des premières expéditions de 'Uqba b. Nâfi' consista à aller capturer des esclaves au Fezzan. Très vite les Berbères eux-mêmes prirent en charge le commerce transsaharien et se chargèrent ainsi de la traite. Les Aghlabides se dotèrent d'une garde noire plus fidèle que l'armée arabe des conquérants qui fomentait de révoltes et était plus exigeante. Ils en employèrent d'autres dans l'agriculture et dans les grands domaines. Les dynasties suivantes continuèrent à s'appuyer sur ce commerce à la fois pour les besoins internes et externes.

Trois grands axes caravaniers sud-nord traversaient le Maghreb. Pour la Tunisie, la plupart des esclaves africains arrivait du Fezzan et du Bornou par Ghadamès et les autres empruntaient une deuxième route reliant Tombouctou au Djérid et à Gafsa, en passant par le Mzab. La Tunisie a été une zone de réception et de transit de ce trafic d'êtres humains. La traite a continué pendant des siècles. Beaucoup de ces hommes et de ces femmes se sont peu à peu fondus dans la population locale.

Un tournant important dans notre histoire a accéléré ce phénomène d'assimilation. Le règne d'Ahmed Bey (1837-1855) est resté dans notre mémoire comme la première entrée dans la modernité. Elle était certes dans l'air du temps aussi bien à Istanbul qu'au Caire. Des mesures semblables avaient été prises, mais l'originalité de notre pays, c'est d'avoir décrété avant tous les autres, l'abolition de l'esclavage le 23 janvier 1846.

Certes en examinant de près la situation de la Tunisie, 35 ans avant le Protectorat, on pourrait penser que ces mesures sont arrivées trop tard, qu'elles ont été commandées par la conjoncture internationale. La modernité plaquée, et non encore portée par la majorité de la population, n'était peut-être pas encore à l'ordre du jour. Certes, les lois ne font pas disparaître du jour au lendemain les lourdeurs des mentalités. Certes, la discrimination à l'égard de certains de nos compatriotes a du mal à disparaître.

Aujourd'hui, 167 ans se sont écoulés, nous devons retenir une chose importante. Oui nous sommes fiers d'être le premier pays musulman à avoir tourné la page de cet abominable commerce d'êtres humains et nous sommes fiers de notre diversité.


Mounira Chapoutot-Remadi
Professeur d'histoire, Université de Tunis
Vice-présidente de l'association Nawarni


Trace d’aujourd’hui :
jusqu’où reconnaitre les mémoires plurielles ?

La libération d’expression qui caractérise l’après-2011 est aussi celle qui invite les Tunisiens à se réapproprier leur histoire. Quand certains tiennent à souligner sa berbérité, d’autres reviennent à l’histoire islamique, ou ottomane quand l’histoire est vue par d’autres encore comme bourguibienne avant tout. Ses déclinaisons semblent infinies. Pour certains, il est temps aujourd’hui de soulever une partie de l’histoire transafricaine, celle qui a ramené des biens et des hommes. Une histoire de commerce d’hommes, la traite esclavagiste, qui fut abolie officiellement dans sa première version le 23 janvier 1846, mais qui laissa dans la société tunisienne des traces de subalternité, conscientes ou inconscientes, visibles jusqu’à nos jours.   

Mais soulever ce sujet longtemps tabou ou confiné aux marges d’une identité tunisienne et arabe appelée à être réconciliée n’est pas l’apanage des seuls historiens. Ce besoin émane d’une partie de la société en quête de reconnaissance, de respect et d’égalité. L’écho citoyen est de plus en plus grand (cf. la nouvelle association ADAM) et les créations artistiques se multiplient (théâtre, cinéma, etc.). Toutes soulignent un racisme encore présent dans la société tunisienne mais rappellent aussi des éléments endogènes prometteurs, comme la fierté d’une abolition de l’esclavagisme précoce, antérieure à la France et fruit d’une génération de penseurs modernistes à l’instar du réformateur Ibn Abou Dhiaf. L’islam y est souvent perçu comme levier de la libération, appelant à l’égalité des croyants devant la foi; le personnage de Bilel, esclave alors libéré par le prophète et premier muezzin du Messager, venant en attester. 

Au-delà des modalités propres au Nord de l’Afrique et au monde islamique, instituer la reconnaissance de la « date tunisienne » de l’abolition de l’esclavage, le 23 janvier, accole aux populations noires du Maghreb le modèle de la diaspora noire mondiale, essentiellement pensée jusque là comme transatlantique, c’est-à-dire partie d’Afrique en direction des Amériques, avec tout ce que cela a pu engendrer comme retour aux origines depuis le siècle dernier. Ce modèle propulseur d’identité -« noire », « post-esclavagiste » - est-il pertinent dans le monde arabe ? Les populations concernées trancheront.     

Le défi est grand, aujourd’hui en Tunisie, de ne pas politiser la question de l’héritage des populations noires et de la diversité culturelle en générale (en la réduisant à un argument anti-islamiste), ni même de la balkaniser en ethnicisant la cause, une cause d’abord nationale puis universelle. Elle appartient à tous et s’inscrit aujourd’hui, pour ceux qui s’efforcent d’élever le jour de l’abolition en jour de reconnaissance nationale, dans une lutte contre le racisme et toutes formes de discriminations ou de subordination moderne. Le désir de commémoration de cette date historique permet de transformer une histoire « négative », celle de la traite, en une histoire positivée, celle de la libération. Elle veut aussi rappeler l’histoire de milliers d’esclaves et panser les plaies des générations qui suivirent.  

L’enjeu est brûlant d’une actualité nationale, il en est de la représentation qu’une société se fait d’elle-même : comment est-il possible, dans le climat social et politique actuel en Tunisie, de penser des initiatives émanant de groupes particuliers fondés sur une langue ou une histoire « différente » sans être affilié à une volonté de séparatisme, de fitna ou de division de l’unité d’un pays jusque là entaché par un pouvoir mafieux puis scindé par l’espoir révolutionnaire  ?  


Stéphanie Pouessel, 
Anthropologue, chercheure à l’Institut de recherche 
sur le Maghreb contemporain, Tunis.


L’esclavage une si longue histoire

L’esclavage a une très longue histoire, puisque le commerce triangulaire a duré plus de quatre siècles. Les premiers navigateurs ont atteint le Cap Bojador en 1416 et les débuts des razzias ont laissé des traces qui remontent à 1441 sur le Rio de Oro. Depuis, les historiens avancent le chiffre de quinze millions de personnes qui auraient été victimes de la traite et de l’esclavage, mais si nous retenons l’estimation qui établit que pour un esclave arrivé aux Amériques, quatre ou cinq ont péri, dans les maisons de Zanzibar et pendant la traversée. Le chiffre pourrait alors s’élever d’une manière encore plus significative.

En 1791, une insurrection générale des esclaves éclate à Saint-Domingue (l’actuelle Haïti). Menés par Toussaint Louverture, les esclaves obtiennent la liberté politique en 1792. Et, en 1793, le commissaire civil Sonthonax proclame l’abolition de l’esclavage. Mais cette décision n’est pas encore confirmée par la Convention en 1794.  Exclu du Comité de Salut Public depuis six mois, animateur du club des Cordeliers, Danton rejoint Louis Dufay, colon et député de Saint-Domingue, pour obtenir cette confirmation. Fidèles à l’esprit de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, les membres de la Convention acclament la proposition. Rétabli par Bonaparte en mai 1802, l’esclavage et la traite ne seront définitivement abolis qu’en novembre 1848. 

Cependant, pour comprendre l’histoire de l’esclavage, le recours à la notion de panafricanisme est incontournable. Même si le panafricanisme est né avec la première conférence africaine en 1900, son histoire commence bien avant ; c’est depuis le 17ème siècle, que les africains de l’Afrique et de la diaspora, en rejetant toutes formes de racisme vis-à-vis des noirs, ont affirmé l’égalité des peuples et le droit des africains et des noirs à vivre dans la liberté et la dignité, comme les autres êtres humains. Les premiers écrits contre l’esclavagisme de Antony Amo en 1703, Ignatius Sancho en 1782 et Ottobah Cuguano en 1787, et encore de l’esclave afro-américain James Somerset en 1772, sont des textes fondateurs qui forment en quelque sorte la préhistoire de la lutte des Noirs dans le monde. Par ailleurs, après cette période fondatrice, le thème de l’indépendance du territoire africain occupé par les puissances coloniales apparut comme une perspective devant mettre fin au processus de domination de l’Afrique et de l’esclavage.

Par la suite, l’UNIA, Universal Negro Improvement Association and African Communities League, fondée  par Marcus Garvey (1887-1940) devint la plus connue parmi les mouvements africanistes. Son fondateur en 1914 était un noir caribéen immigré aux États-Unis et héritier des traditions de résistance de la Caraïbe. 
Rappelons pour finir la synthèse des  revendications panafricanistes de  1902 «  le problème du vingtième siècle est celui de la question de couleur, la question de savoir à quel point les différences ethniques, qui se manifestent principalement par la couleur de la peau et de la qualité des cheveux, peuvent justifier le refus opposé à plus de la moitié du genre humain, quant au partage intégral des droits et privilèges de la civilisation humaine. ». 

La loi Christiane Taubira du 21 mai 2001 qui reconnaît la trait négrière et l'esclavage comme un crime contre l'humanité puis la conférence  internationale de Durban en septembre 2001 contre l'intolérance et le racisme montrent qu'encore au début du XXIe siècle, la lutte contre le racisme et la discrimination sont une préoccupation mondiale.


Ridha Tlili, chercheur

jeudi, janvier 17, 2013

Raphaël Élizé.


J’ai publié en 2005 le livre "Noirs dans les camps nazis" qui évouqe le sort d’Africains et d’Antillais qui ont été déportés dans des camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale. Au nombre de ces hommes et de ces femmes, figure le Martiniquais Raphaël Élizé. Il a été le premier maire noir de France hexagonale après son élection en 1929 à la tête de Sablé-sur-Sarthe, la ville que dirigera par la suite François Fillon avant de devenir premier ministre. Raphaël Élizé a été, au moment de la guerre, destitué par les occupants nazis qui n’admettaient pas qu’un "homme de couleur", comme on disait à l’époque, puisse occuper une telle fonction politique. Mais loin de se laisser abattre, il s’était engagé dans la résistance, avant d’être dénoncé et arrêté en septembre 1943. Il a été alors envoyé à Buchenwald où il est mort le 9 février 1945, des suites de blessures après le bombardement du camp par les avions alliés. Une mort qu’il avait d’ailleurs curieusement appelée de ses vœux. Deux mois plus tôt, il avait en effet, devant ses compagnons d’infortune, lancé cette supplique prémonitoire: "Bon Dieu, qu'ils nous tuent tous, et que la terre soit débarrassée de ces sauvages !!" L’histoire de Raphaël Élizé m’avait émue et je lui avais consacré un chapitre de mon livre qui a permis, grâce au succès extraordinaire de "Noirs dans les camps nazis", à de nombreuses personnes de découvrir ce héros méconnu. C’est à ce modeste titre que j’ai reçu aujourd’hui un message de la Direction de la Poste de Martinique, avec cette phrase qui m’a particulièrement touchée: "Il m'a paru indispensable d'espérer votre collaboration, car c'est vous qui avez fait découvrir cet oublié de l'Histoire". Dans ce message, j’apprends surtout, avec bonheur, que la Poste va émettre, les 15 et 16 février prochains, un timbre en hommage à Raphaël Elizé. C’est une très belle initiative qui réjouira d’ailleurs sa famille, son île, et tous les hommes et femmes épris de liberté partout dans le monde. N’hésitez pas à vous procurer ce timbre et n’hésitez pas à chercher à connaitre l’étonnante histoire de Raphaël Elizé. Un grand Monsieur…

Serge Bilé

vendredi, janvier 11, 2013

Qui était André Aliker ?


Mort à 34 ans, il avait compris l'importance de la presse. Et demeure un personnage moderne. Portrait.

Né en 1900 au coeur de l'âge d'or du colonialisme et mort à trente-quatre ans, André Aliker est le fils d'ouvriers agricoles. C'est un personnage moderne aujourd'hui encore. Il est militant communiste du groupe Jean-Jaurès et un journaliste que la conviction de son travail pousse à se dépasser. André Aliker est l'animateur de Justice, qu'il a fondé. Il est l'homme-orchestre qui combine en lui la gérance, la rédaction, la correction et la diffusion de ce journal dans lequel il révèle ce qu'il découvre d'injustices, les dessous de sombres affaires de fraude et de corruption. Après enquête, il publie dans une édition spéciale du 11 juillet 1933 des pièces d'un dossier prouvant la culpabilité du béké Aubéry dans une affaire de fraude fiscale.

Victime de pressions et de menaces, André Aliker écrit à son frère, à Paris, que sa tête est mise à prix. Il est enlevé par deux inconnus le 1er janvier 1934 et, le 11 janvier, rejeté par la mer, son corps est retrouvé sur une plage de la commune de Schoelcher. Il avait été bâillonné et ligoté avant d'être jeté à l'eau. L'enquête remonte très vite à deux émigrés saint-luciens, Moffat et Mellon, ainsi qu'à une Martiniquaise, soupçonnée d'avoir acheté la corde qui ligotait la victime. Si la femme est rapidement mise hors de cause, les deux compères seront traduits devant la cour d'assises de Bordeaux avant d'être acquittés. Rien d'autre ne viendra plus troubler les affaires du béké Aubéry. Hormis la tentative de Marcel Aliker de venger son frère en tuant le béké. Mais, au moment ultime, le pistolet s'enraye. Arrêté, Marcel Aliker sera libéré après quelques mois de prison. Le drame Aliker a marqué, en Martinique, des générations entières de militants de gauche.

Pour les journalistes d'aujourd'hui, Aliker doit être un modèle. Dans les années trente, il avait compris l'importance de la presse. Il avançait de front dans les deux directions que lui conféraient sa double conscience de journaliste et de communiste. Mais il savait qu'à un moment sa fonction de journaliste primerait sur celle du militant. Qu'il devait être avant tout au service de la vérité. De ces valeurs qui, aujourd'hui, ne sont toujours pas démodées. Comme le souci d'investigation. Et de tout vérifier. Aliker était un personnage exemplaire. Qu'il soit mort comme il est mort, et maintenu dans des ténèbres pendant plus de soixante-quinze ans, est difficilement acceptable. Et le film de Guy Deslauriers, sur un scénario de Patrick Chamoiseau, avec Stomy Bugsy dans le rôle du journaliste, montre que le sujet dérange encore aux Antilles.

Fe. N.

QUAMINA & JACK GLADSTONE


Quamina était un charpentier, né et capturé en Afrique. Lui et son fils Jack Gladstone (qui portait le nom de son maître) ont mené la rébellion de Demerara de 1823, une des plus grandes révoltes d’esclaves dans les colonies britanniques. 

Selon les historiens, Quamina et sa mère étaient capturés en Afrique quand il était encore enfant vers le milieu du XVIIIème siècle; sa mère est morte dans les plantations en 1817. 

Quamina avait fait de son mieux pour apprendre à lire et écrire. Grâce à son intelligence, sa sagesse, et son amour pour le travail, il était respecté par plusieurs esclaves. 

Quamina a fait la rencontre d’une esclave qui a été libéré par son maître nommée Peggy avec qui il eut son fils Jack. Comme Quamina a été sous les ordres de plusieurs maîtres, nombreux le traitaient comme tout esclave, l’humiliaient, le battaient. Une fois il fut battu si fort, qu’il était paralysé et incapable de travailler pendant six semaines, des fois même qu’il ne soit en mesure de travailler, ses maîtres le forçaient à travailler. 

En 1822, quand Peggy est tombée sérieusement malade, on lui forçait toujours de travailler toute la journée, tous les jours et il lui était interdit de prendre ne fût-ce qu’une pause pour prendre soin de sa femme, un soir il rentra à la maison et la trouva morte. 

Après la mort de Peggy, Quamina était devenu très proche de son fils Jack qui avait grandi et aspirait à être un homme libre par tous les moyens nécessaires, préparant donc peu à peu la rébellion. 

Quamina respectait les ambitions de Jack au début mais pensait être logique en conseillant à son fils et aux autres esclaves de ne pas se rebeller violemment mais plutôt faire des grèves dans la non-violence. Jack était écouté par beaucoup d’esclaves, environ 10.000 ! Il les a poussés à se révolter contre leurs maîtres. 

Quamina par amour pour son fils a fini par joindre la cause. L’âge de Jack au moment de la rébellion est estimé à trente ans. La rébellion avait commencé dans la non-violence comme l’avait voulu Quamina, les propriétaires de plantations et leurs familles n’étaient pas tués, ni blessés mais emprisonnés. 

Après la défaite des esclaves dans une très sanglante bataille face aux forces britanniques à « Bachelor’s Adventure », Jack s’enfuit dans les bois, et une récompense était promise à celui qui capturait Jack, son père et environ 20 fugitifs. Jack et sa femme ont été capturés par un capitaine britannique le 6 septembre 1823, après 3 heures de chasse à l’homme. 

Quamina était toujours en fuite jusqu’à ce qu’il ne soit finalement capturé le 16 septembre. Il a été exécuté et son cadavre fut suspendu par des chaînes dans une place publique non loin de la plantation où il travaillait avant la rébellion. Jack et sa femme furent jugés et déportés à Sainte-Lucie. 

Quamina est considéré comme un héros national en Guyane, des avenues à Georgetown portent son nom et un monument a été érigé en son honneur entre les rues Quamina et Carmichael, à Georgetown.

jeudi, janvier 10, 2013

‎--- BUSSA ---


Bussa était un barbadien qui a mené la plus grande révolte d’esclaves en 1816 connu sous le nom de rébellion de Bussa. Bussa est né en Afrique de l’ouest, et il est dit qu’il était soit Igbo ou Akan. Il a été capturé, vendu à des britanniques puis amené à la Barbade vers la fin du XVIème siècle. Il n’y a pas beaucoup d’archives restées à son sujet, vu que les maîtres ne prenaient pas la peine de garder des détails de leurs esclaves. Les archives montrent qu’il travaillait en tant que garde, dans la plantation d’un certain Bayley à Saint Philip peu avant la rébellion. Sa position en tant que garde de plantations lui aurait donné certains privilèges, plus de liberté par rapport aux autres esclaves et lui aurait permis de planifier facilement la rébellion. La rébellion de Bussa a commencé le 12 avril 1816. Elle a été parmi les trois grandes révoltes d’esclaves qui ont eu un impact comme tel sur le public aux Antilles britanniques dans les années qui ont précédé l’émancipation. La rébellion de Bussa a été suivie par la rébellion de Demerara en Guyane et par une plus grande rébellion en Jamaïque de 1831-1832. Les rébellions d’esclaves dans les Antilles britanniques étaient réparties en deux catégories, en fonction de leurs buts, de leur ampleur et du peuple qui se révoltait, il y avait celles qui étaient organisés au tout début par des esclaves venus d’Afrique qui s’organisaient en fonction de leurs ethnies et de leurs traditions, et les deuxièmes rébellions qui étaient organisées par les créoles (peuples nés dans les colonies) et très peu d’africains. Donc vu que Bussa était né en Afrique mais la majorité de ces adeptes étaient créoles, sa rébellion était classée dans la deuxième catégorie.

La rébellion de Bussa a été planifiée par lui-même, et plusieurs de ses collaborateurs dont Washington Franklin, Nanny Grigg, et plusieurs artisans et domestiques. La rébellion était planifiée dans certaines plantations sucrières y compris la plantation de Bayley où elle a commencé. Vers février 1816, il était décidé que la rébellion ait lieu en avril de la même année. Bussa a dirigé tous les combattants pour la liberté, le mardi 16 avril. Il a commandé plus de quatre cents combattants et a perdu la vie durant la bataille. Ses troupes ont continué la guerre jusqu’à ce qu’elles ne soient battues par les forces armées britanniques. La rébellion n’a pas eu l’impact souhaité mais eu un effet considérable sur l’avenir de la Barbade.

Bussa reste populaire et une figure emblématique dans l’histoire de Barbade. En 1985, soit 169 ans après sa rébellion, la statue de Bussa, appelée aussi la statue de l’Emancipation, a été dévoilée au grand public à Haggat Hall à Saint Michael (sur la photo). Par une loi votée au Parlement, Bussa a été nommé parmi les dix héros nationaux de la Barbade, en étant, par ordre chronologique, le tout premier.

mercredi, janvier 09, 2013

L’ORGASME CHEZ LES ÉGYPTIENS ET DANS LE MONDE ANTIQUE




« Dans l’Egypte ancienne on croyait que l'énergie sexuelle et que l'orgasme était la clé de la vie éternelle, et qu'il était intimement lié avec le système des chakras.

Un chakra est un vortex d'énergie reliée au domaine de l'énergie humaine tout entière, et le Chakra du Cœur Universel est le cinquième des chakras. (Il ya aussi un système de huit chakras; Dans ce système, le chakra du coeur est le numéro quatre) Le système égyptien a jugé que l'orgasme était intimement lié à cette organisation du cinquième Chakra du Cœur ou universelle, nous allons vous expliquer la connexion éternelle de la vie. 

Beaucoup de personnes dans le monde sont ignorants au sujet de ce qui arrive à leur énergie sexuelle après avoir eu un orgasme. Généralement, l'énergie se déplace jusqu'à la colonne vertébrale et sur la partie supérieure de la tête directement dans le huitième chakra ou treizième (chakra même système différent). 

Dans quelques rares cas, l'énergie sexuelle est libérée dans le dos dans le centre caché sous les pieds, le point opposé à celui ci-dessus la tête. Dans les deux cas, l'énergie sexuelle - concentre l'énergie vitale appelée Prana dans l'hindouisme - est dissipée et perdue. Il est semblable au déchargement d’une batterie en un fil de terre. Il n'est plus dans la batterie et donc il est allé pour toujours. C'est ce que dans le monde et les systèmes tantrique, dont je suis au courant, de croire que l'orgasme conduit un peu plus près de la mort, parce qu'une personne perd son énergie vitale dans l'orgasme et se fait plus faible.

Mais les Égyptiens trouvé il y a longtemps qu'il n'a pas à être de cette façon.

C'est pour cette raison que les hindous et tibétains systèmes Tantra demander le mâle pour éviter l'éjaculation. Au lieu de cela, ils parlent de ces tubes minuscules invisibles où, quand un étudiant apprend à contrôler l'orgasme et l'écoulement de leur énergie sexuelle, le sperme migre plus jusqu'au deux centres de ces systèmes, ainsi que le système taoïste chinois Tantra, sont tout d'abord préoccupés par le flux d'énergie sexuelle, parfois appelé'' les courants sexuels.'' Ils s'occupent principalement de ce qui se passe dans l'énergie sexuelle est déplacé avant l'orgasme, mais ils ont tous des points de vues totalement différents de cette énergie par rapport à la conception Égyptienne antique.

Les égyptiens croyaient que l'orgasme est sain et nécessaire, y compris la libération des spermatozoïdes chez les hommes, mais que les courants d'énergie sexuelle doivent être contrôlés dans une procédure profondément ésotérique qui ne ressemble à aucun autre système. Ils croyaient que si cette énergie est contrôlée, alors que l'orgasme humain devient une source infinie d'énergie pranique qui n'est pas perdue.

Ils croient que l'ensemble de la Mer-Ka-Ba ou Lightbody (le domaine de l'énergie environnante et s'interpénètrent dans le corps) bénéficie de cette libération sexuelle. Ils croient même que dans de bonnes conditions l'orgasme mènera directement à la vie éternelle, et que l'ankh est la clé. »

Source : “The Ankh and the orgasm taken” de Drunvalo vue sur Voces Armoricas Xoomj

mardi, janvier 08, 2013

‎8 janvier 1912. Naissance de l'ANC.


Le Congrès national africain (ou ANC pour African National Congress en anglais) est un parti politique d’Afrique du Sud membre de l'Internationale socialiste. Fondé en 1912, à Bloemfontein pour défendre les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche, il fut déclaré hors-la-loi par le Parti national pendant l’apartheid en 1960. Il est à nouveau légalisé le 2 février 1990 alors que l'apartheid est aboli en juin 1991.

En 1994, les premières élections multiraciales ont lieu permettant à Nelson Mandela d'être élu président de la République sud-africaine. Depuis, l'ANC domine largement la vie politique sud africaine (60-70 % des voix aux différentes élections générales de 1994, 1999, 2004 et 2009).

Son chef actuel est Jacob Zuma et son quartier général est installé dans la Chief Albert Luthuli House, immeuble de vingt-deux étages situé à Johannesburg et qui portait auparavant le nom de Shell House.

En 1960, l'ANC et les organisations noires sont interdites après le massacre de Sharpeville. Nelson Mandela fonde Umkhonto we Sizwe, « le fer de lance de la Nation », aile militaire de l'ANC, chargé d'effectuer des actions de sabotage. Le chef de l'ANC, Albert Luthuli (photo), obtient en fin d'année le Prix Nobel de la paix.

lundi, janvier 07, 2013

HOUPHOUET-BOIGNY VU PAR FRANTZ FANON


M. Houphouët-Boigny s’est fait le commis-voyageur du colonialisme français et il n’a pas craint de se rendre aux Nations unies pour y défendre la thèse française. 

Lorsqu’un colonisé comme M.Houphouët-Boigny, oublieux du racisme des colons, de la misère de son peuple, de l’exploitation éhontée de son pays en arrive à ne pas participer à la pulsation libératrice qui soulève les peuples opprimés et que, en son nom, tous pouvoirs sont donnés aux Bigeard et autres Massu, nous ne devons pas hésiter à affirmer qu’il s’agit ici de trahison, de complicité et d’incitation au meurtre.


(POUR LA REVOLUTION AFRICAINE (FRANTZ FANON); P.135 et 136)

mercredi, janvier 02, 2013

1ER JANVIER : ANNIVERSAIRE DE DEUX FAITS MAJEURS DANS L'HISTOIRE DE LA DIASPORA NOIRE: L’INDÉPENDANCE D’HAÏTI PROCLAMÉE PAR JEAN-JACQUES DESSALINES et LA PROCLAMATION D’ÉMANCIPATION SIGNÉE PAR LE PRÉSIDENT ABRAHAM LINCOLN


- Le dimanche 1er janvier 1804, Jean-Jacques Dessalines proclame l'indépendance de l'île de Saint-Domingue au terme d'une longue et meurtrière guerre de libération. L'ancienne colonie française devient le premier État noir des Temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques (après les États-Unis). Elle adopte pour l'occasion le nom que lui donnaient les Indiens Taïnos avant l'arrivée de Christophe Colomb : Haïti. 



- Le 1er janvier 1863, le président américain Abraham Lincoln signe la Proclamation d’Émancipation libérant les esclaves dans les états rebelles. Cette proclamation marque la rupture avec la politique de strict respect de la Constitution suivie par le président depuis son élection, et qui tendait, tout en utilisant la force pour maintenir l'Union, à proposer un compromis aux rebelles afin de rétablir la paix. 


Lire le texte de la proclamation : projet Avalon de l'université Yale. Traduction française tirée des Archives diplomatiques d'Amyot, 1863, I, p. 438. 

http://mjp.univ-perp.fr/textes/lincoln5.htm