mercredi, avril 30, 2014

Le génocide des Bamilekés (Cameroun)


Entre 1962 et 1964, la France déploya des engins de la mort particulièrement impressionnants pour une lâche mission d'extermination des populations civiles sans défense en pays Bamileké, dans l'Ouest Cameroun. Chars de guerre, hélicoptères de combat et autres gaz toxiques furent mis à contribution pour raser la région.

Max Bardet est un ancien officier du corps expéditionnaire et pilote d'hélicoptère qui a pris part active aux bombardements.

C'est avec fierté, qu'il s'en souvient:

« En deux ans, l'armée régulière a pris le pays Bamileké du Sud jusqu'au Nord et l'a complètement ravagé. Ils ont massacré de 300 000 à 400 000 personnes. Un vrai génocide !

Ils ont pratiquement anéanti la race. Sagaies contre armes automatiques, les bamilékés n'avaient aucune chance.

A la fin de la guerre j'ai fait une prospection d'un mois avec un administrateur général du nom de Coudret. Ce n'est pas possible tous ces villages morts, où sont les habitants? Les villages avaient été rasés un peu comme Atilla.

(...)

On faisait plaisir au président Ahidjo parce qu'il fallait que le Cameroun garde ses liens avec la France »

Acteur et témoin de cette macabre scène, le pilote génocidaire utilise bien les expressions génocide, race anéantie, villages rasés, un peu comme Attila, le chef des Huns qui envahit les empire d'Orient et d'Occident au Ve siècle. Mais combien ya t-il eu de victimes entre 1955 et 1962? Combien y en a t-il eu entre 1964 et 1971? Selon l'auteur Kago Lélé, les chiffres tournent entre 800 000 et 1 million dans la région des hauts plateaux

Sources:
- Le Cameroun: Autopsie d'une exception plurielle en Afrique" par Kengne Fodouop, L'harmattan, ISBN 978-2-296-12271-0
- Max Bardet et Nina Thellier, O.K. Cargo !, Grasset, 1988

vendredi, avril 25, 2014

COMMÉMORATION DE L'ESCLAVAGE : FRONT NATIONAL, LA DÉRIVE ANTIRÉPUBLICAINE !

Après les déclarations racistes de l'extrême-droite française contre la Garde des Sceaux qui avaient suscité une vague d'indignation et entraîné la marche antiraciste du 30 novembre 2013, voilà que le Front national récidive. Franck Briffaut, nouveau maire (FN) de Villers-Cotterêts, a déclaré le 17 avril à L'Express, qu'il n'organisera pas de commémorations de l'abolition de l'esclavage, rompant ainsi avec une démarche initiée dans sa ville depuis 2006. Pour M. Briffaut, ces commémorations servent à culpabiliser la France à des fins de récupérations politiques, et n'ont aucune sincérité. Il estime que la France na pas à se sentir coupable car, dit-il, « nous n'avons rien inventé » et l'esclavage existe encore en Afrique.

Rappelons à cet élu du Front national quelques faits :
Depuis la marche silencieuse du 23 mai 1998, les originaires d'Outre-mer honorent la mémoire de leurs aïeux esclaves tous les 23 mai. Il s'agit d'une démarche essentielle pour la construction citoyenne des descendants d'esclaves. En s'y engageant, ils renouent avec leurs aïeux, rompent avec l'errance identitaire et abandonnent leurs ressentiments au profit de la réconciliation. C'est pourquoi le gouvernement a inscrit le 23 mai au calendrier républicain. Par ailleurs, depuis la loi Taubira qui reconnaît la traite négrière et l'esclavage colonial comme un crime contre l'humanité, la République commémore l'abolition de l'esclavage le 10 mai. Elle honore ici l'avènement de la Deuxième République qui, à la différence de la monarchie, a immédiatement aboli l'esclavage quelle considérait comme un crime de « lèse humanité ». Il existe donc aujourd’hui deux dates honorant la mémoire de l'esclavage : l'une célèbre la République et l'autre la démarche citoyenne des descendants d'esclaves. Ne pas célébrer ces deux dates est une atteinte aux idéaux républicains : liberté, égalité et fraternité.

Les propos de M. Briffaut sont dangereux. Car derrière les accusations de « culpabilisation de la République » se cache l'extrême-droitisation dans laquelle le FN veut entraîner notre société. Aujourd'hui l'on s'attaque aux commémorations de l'esclavage, demain à celles de la Shoah.

Après-demain, ceux qui en sont les acteurs seront traités d'étrangers et d'anti-Français.

Nous dénonçons ces propos antirépublicains qui portent en eux le germe de la division.

Nous demandons au Président de la République que ce soit enfin un décret et non une simple circulaire qui soit le cadre légal des commémorations de l'esclavage.

Nous prions le gouvernement de rappeler le maire de Villers-Cotterêts à l'ordre afin qu'il organise les commémorations des 10 et 23 mai.

Nous demandons aux élus de la République d'organiser dans leurs villes les célébrations des 10 et 23 mai en renforçant leur caractère populaire et fraternel.

Nous appelons les humanistes, les démocrates, les républicains à participer massivement à ces commémorations.
Restons vigilants !

Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), Conseil représentatif des Français doutre-mer (Crefom), Ligue des droits de lHomme, Mrap, SOS Racisme

mardi, avril 01, 2014

CONTRE L'OUBLI


Ce jour-là (17/03/1911): En 1911, un rapport historique présenté par un enquêteur irlandais Roger Casement a constaté que plus de 30.000 populations autochtones Amazon ont été réduits en esclavage, torturés, violés et affamés en seulement 12 ans pendant le boom du caoutchouc.

R. Casement a été envoyé par le gouvernement britannique pour enquêter sur les crimes commis par le géant de caoutchouc Colombie-enregistré : la Société de l'Amazonie péruvienne. Il a constaté, «Les crimes reprochés contre beaucoup d'hommes maintenus à l'emploi de l'Amazonie péruvienne Société sont de la forme la plus atroce, y compris l'assassinat, le viol, et la flagellation constante".

Les agents de la société ont enrôlé des dizaines de tribus indigènes dans l'ouest Amazonien pour recueillir du caoutchouc sauvage pour les marchés européens et américains.

En quelques décennies, la plupart des tribus ont été complètement anéanties.


On This Day (3/17/1911): In 1911 a historic report submitted by Irish investigator Roger Casement found that over 30,000 Amazon indigenous people were enslaved, tortured, raped and starved in just 12 years during the rubber boom. R. Casement was sent by the British government to investigate crimes committed by British-registered rubber giant, the Peruvian Amazon Company. He found, “The crimes charged against many men now in the employ of the Peruvian Amazon Company are of the most atrocious kind, including murder, violation, and constant flogging”. Agents of the company rounded up dozens of indigenous tribes in the western Amazon to collect wild rubber for the European and American markets. In a few short decades many of the tribes were completely wiped out.