vendredi, octobre 26, 2012

25 OCTOBRE 1983, L’INVASION DE GRENADE UNE DATE CLE POUR LA CARAÏBE





LA MANŒUVRE DE RONALD REAGAN POUR ENVAHIR GRENADE

La raison de l’interventionnisme américain est l'avènement au pouvoir Grenade d'un Conseil militaire révolutionnaire, à la fois marxiste et tourné vers la Caraïbe, dirigé par Maurice Bishop puis les relations que celui-ci entretient avec Cuba dérangent fortement la maison Blanche qui voit en outre la construction d'un aéroport à Point Saline d'un très mauvais œil.

Ils iront à dire à la population américaine qu'il s'agissait d'une super base militaire ennemie avec des armes pointées sur eux. C'est le premier mensonge sécuritaire utilisé dans l'histoire par les américains.

Prétextant donc la sécurité d'étudiants américains résidant à la Grenade ils ont fomenté la demande d'intervention.

Cela tombait à pic l’Amérique avait besoin de redorer son blason était en quête d’un succès flamboyant pour effacer l’affront du Viêt-Nam.

Pour ce faire et envahir Grenade, Ronald Reagan est passé par l’OECO (l'Organisation des États des Caraïbes orientales), la demande d’intervention militaire à Grenade est venue d’Eugenia Charles en personne, la dame de fer de la Dominique alors à la tête de l’OECO.

Le critique journaliste écrivain américain, William Blum écrivit à l’époque concernant la demande d’Eugénia Charles que «Même si les craintes étaient fondées, il s'agirait d'un principe jusque-là inconnue en droit international, à savoir que l'État A pourrait demander à l'état B à envahir état C en l'absence de tout acte agressif envers l'État A par l'Etat C. »

Des années plus tard suite aux Etats –Unis des documents déclassifiés ont révélés que la CIA avait rétribué madame Charles en paiement de sa demande de la somme de 100 000 dollars.

LE 25 OCTOBRE 1983 …L’ OPÉRATION FURY : L’ AMÉRIQUE ENVAHIE GRENADE

L’invasion sera favorisée par des évènements intérieurs dans l’ile. En 1983, Maurice Bishop le leader de la Révolution grenadienne, dit l’évêque s’est en butte à une vive opposition dans ses propres rangs et a dû partager le pouvoir avec Bernard Coard pro soviétique, plus «stalinien» et doctrinaire par opposition à la position de Maurice Bishop plus castriste dans son approche, Bishop estimait que pour parvenir à un développement pleinement autonome, les intérêts caribéens primaient par-dessus les politiques antagonistes des deux blocs.

En outre l’éducation du peuple pour Maurice Bishop était une donnée capitale pour le devenir de l’île, ainsi qu’une ré-attribution plus juste des richesses. Bishop fit de Bernard Coard vice premier ministre mais ce dernier était animé d’une jalousie dévorante à l’égard du visionnaire et très charismatique de Bishop.

Élément majeur, Coard avait avec lui l’armée qui lui était fidèle, ainsi le 13 octobre 1983 sous les ordres de Coard, l’armée déposa Bishop, le fit placé en résidence surveillée, mais une foule de partisans le libéra le 19 octobre. Quelques heures plus tard l’armée intervenant tira sur la foule, somma à Bishop et ses partisans de se rendre, ils furent arrêtés et fusillés dans la foulée ainsi que la femme de Maurice Bishop enceinte.

Maurice Bishop physiquement supprimé, le coup d’Etat réalisé, l’OPÉRATION FURY pouvait commencer.


Les opérations étaient placées sous la houlette du général américain Austin. Le 25 octobre 1983 l’offensive débuta à 5h du matin.

Après la débâcle et le bourbier vietnamien les gouvernants américains avaient soif d’une victoire éclatante, aussi cette invasion leur offrait une opportunité de choix. C’est ainsi que la super puissance américaine a envahie l’un des plus petit Etat de la planète.

Les rapports de forces étaient largement disproportionnés, d’un côté les USA forts de 7000 soldats, appuyés par 300 de l’OECO contre tout juste 1 500 soldats de Grenade aidés de 700 cubains en fait des spécialistes du génie civil plus que des chefs de guerre, à cela s’ajoutait une petite soixantaine de conseillers militaires venant pelle mêle de l’URSS, la Corée du Nord, l’Allemagne de l’Est, de la Libye et de la Bulgarie.

L’avantage était en toute logique nettement du côté des envahisseurs, aussi l’opération Fury aurait du être une simple formalité, il n’en fut rien car les habitants ont opposé une résistance héroïque, contraignant les américains à envoyer deux bataillons supplémentaires.

Néanmoins dominant le théâtre des opérations, à la fois sur terre, en mer et dans les airs, la coalition américaine vint à bout de l’opération Fury mais seulement une semaine après le début de l’offensive.

Parmi les pertes on compta 19 tués et 116 blessés côté américain et de l’autre 45 militaires grenadiens morts ainsi que, 358 blessés le nombre de 24 victimes a été annoncé pour la population civile mais à ce jour il n’y a pas de certitude réelle quand a ce chiffre.

Coté cubain les pertes on dénombra 24 morts et 59 blessés. Les prisonniers ont été comptabilisés à 638.

Coût de l’opération Fury 76 millions de dollars valeur d’époque soit 165 millions de dollars en valeur actuelle.

Mais l’invasion de l’île a eu une portée caribéenne des plus impopulaires.

En effet, cette résistance, image du pot de terre contre le pot de fer a retenti dans la caraïbe au lendemain du 25 comme un écho favorable au sein des populations des îles caribéennes.


En Martinique dans les rangs communistes on parla de Grenade comme le bourbier caribéen à l’impérialisme américain.

Car il faut rappeler que cette inimaginable vaillance des habitants de Grenade a fait figure de symbole, même si l’issue militaire ne semblait faire aucun doute, tant le déséquilibre des forces était sans commune mesure, sa résonance dans toute la Caraïbe à l’époque a été importante et synonyme d’une grande fierté populaire, contre toute attente les dirigeants caribéens s’étant engagés au côté des américains comme Eugénia Charles en particulier, ont depuis la traîtrise chevillée au corps.

Les peuples n’ont pas pardonné l’interventionnisme de ces dirigeants, aussi il est important d’avoir en mémoire cette histoire, car pendant cette semaine de l’Enfer pour Grenade, les peuples de la caraïbe ont vibrés dans l’inquiétude, à l’unisson dans leur soutien solidaire, se fiant à leurs bon sens, un exemple à ne jamais oublier … et a reproduire si besoin.

Emmanuelle Bramban

Photo du débarquement aérien. Sources: Les archives de l’université de Sherbrook Operation Urgent Fury , Ronald H Cole Epices et Poudre, Frédérique Morizot ed L'hamatan Cold War mystery plays out in Grenada,DAVID McFADDEN The Grenada Revolution online.com

dimanche, octobre 21, 2012

Qui était João da Cruz e Sousa?


João da Cruz e Sousa (né le 24 novembre 1861 à Nossa Senhora do Desterro, aujourd'hui Florianópolis - mort le 19 mars 1898 dans l'Estação do Sítio) fut un poète brésilien, l'un des précurseurs du symbolisme au Brésil.

Fils des ex-esclaves Guilherme da Cruz, maçon, et Carolina Eva da Conceição, João da Cruz a reçu une éducation distinguée sous la tutelle du Maréchal Guilherme Xavier de Sousa.

Le Maréchal Guilherme Xavier de Souza et sa femme n'avait pas d'enfants alors ils décidèrent de s'occuper de João comme si c'était leur fils.

En 1881, Cruz e Souza a administré le journal Tribune Populaire, où il a combattu l'esclavage et le préjugé racial.

En 1883, il a été récusé comme Promoteur de Justice, parce qu'il était noir.

En 1885, son premier livre a été publié, Tropos e Fantasias, en partenariat avec Virgílio Várzea. 5 ans après, il est allé à Rio de Janeiro, où il a travaillé comme archiviste dans la Estrada de Ferro Central do Brasil (Route de Fer Central du Brésil).

En 1893, il a publié Missal (prose poétique baudelairienne) et un livre de poésie appelé Broquéis.

C'était le début du Symbolisme au Brésil qui a duré jusqu'en 1922 (le démarrage du Modernisme à São Paulo). Cruz e Souza s'est marié en 1893 (l'année de publication de Missal et Broquéis) avec Gavita Gonçalves, (une femme noire comme lui). Ils ont eu quatre enfants qui sont morts prématurément à cause de la tuberculose.

"DES FUNÉRAILLES D’ÉTAT POUR LINCOLN ALEXANDER


L'ancien lieutenant-gouverneur de l'Ontario et premier député noir à la Chambre des communes, Lincoln Alexander, aura droit à des funérailles d'État à Hamilton la semaine proch...Afficher la suite DES FUNÉRAILLES D’ÉTAT POUR LINCOLN M. ALEXANDER

-Radio Canada-

L'ancien lieutenant-gouverneur de l'Ontario et premier député noir à la Chambre des communes, Lincoln Alexander, aura droit à des funérailles d'État à Hamilton la semaine prochaine.

La cérémonie aura lieu au théâtre Hamilton Place. S'il manque de places, le public pourra suivre le service funèbre en direct à l'amphithéâtre Copps Coliseum.

M. Alexander s'est éteint vendredi matin, à l'âge de 90 ans. Il avait été opéré l'hiver dernier, relativement à une embolie de l'aorte. Sa femme a précisé qu'il était mort dans son sommeil à l'hôpital.

L'actuel lieutenant-gouverneur de la province, David Onley, a annoncé la nouvelle publiquement, tout en offrant ses condoléances à la famille. « Il était, dit-il, un excellent Canadien et un grand homme ».

« C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Lincoln Alexander, un grand Canadien et un fier conservateur.» — Stephen Harper, premier ministre du Canada

Pour sa part, le premier ministre ontarien, Dalton McGuinty, est « profondément attristé ». Dans un communiqué, il a rendu hommage à M. Alexander. « Il a fait tomber des barrières, dit-il. Il a fait de l'Ontario une meilleure province ».

Les drapeaux sont en berne devant l'édifice de l'Assemblée législative de l'Ontario à Toronto.

UN « NÈGRE »

M. Alexander s'était fait élire pour la première fois dans la circonscription d'Hamilton Ouest, en 1968. À l'époque, on annonce sa victoire à la télévision en le qualifiant de « premier nègre » à être élu député aux Communes.

Né en Ontario, Lincoln Alexander a grandi dans le quartier dur de Harlem, à New York. Contre toute attente, il était revenu étudier au Canada pour devenir avocat.

Le titre de ses mémoires, écrites en 2006, "Go To School, You're A Little Black Boy" est la phrase que la mère d'Alexandre lui lançait souvent pendant son enfance.

"Ces mots, ses paroles, ont été au cœur de ce que j'ai accompli dans ma vie, dit-il. Ma mère a été la personne qui m'a encouragé à aller à l'école. Elle avait raison, bien sûr. Mon éducation a toujours été mon émancipation".

"Va à l'école, tu es un petit garçon noir" raconte la remarquable série d'événements qui ont conduit Alexandre à devenir l'un des chefs de file les plus novateurs et les plus influents du Canada.

Le livre retrace ses premières années à Toronto en tant qu'enfant de parents antillais de la classe ouvrière - sa mère était une femme de ménage et son père était un porteur de chemin de fer - jusqu'à nos jours.

Alexander écrit avec affection à propos de sa mère, qui était une simple femme de ménage, "mais ses connaissances et sa prévoyance transcendaient sa position dans la vie, elle savait que la défaite était facile à accepter, mais que le succès était possible et l'éducation le véhicule pour vous y conduire".

Lincoln Alexander a entre autres été ministre à Ottawa dans le gouvernement conservateur de Joe Clark, avant de démissionner en 1980 pour prendre la tête de la Commission ontarienne de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail.

Son parcours impressionnant a contribué à faire tomber les préjugés à l'endroit des personnes de minorités visibles. Il s'était, par ailleurs, directement pris part au débat épineux, il y a 10 ans, entourant des allégations de profilage racial à la police de Toronto. M. Alexander avait organisé un sommet de leaders communautaires.

Il était marié et avait un fils.

19/10/12

L'Afrique de René Vautier


Un reportage sur l'Afrique des années 50 par René Vautier, cette vidéo mérite d'être visionnée.

vendredi, octobre 12, 2012

ESCLAVAGE ET RÉPARATIONS 500 ans de désastre environnemental

Vendredi 12 Octobre à 18h-22h30 Bourse du Travail - Salle Ambroise Croizat à 3 rue du Château d'eau, Paris 10e

En écho à l'appel pour un DÉBAT NATIONAL sur les réparations liées à l'esclavage colonial, lancé par Louis-Georges TIN (à paraître le 12 octobre dans le Journal Le Monde), et en partenariat avec la CGT, le Mouvement International pour les Réparations et le magazine DOM-HEBDO organisent à la Bourse du Travail à Paris, le Vendredi 12 octobre 2012, de 18h à 22h30, une rencontre-débat sur l'esclavage et les réparations.

En présence notamment de Maître Claudette Duhamel, de Luc reinette et du Professeur Linn Washington

(Au terme de sept ans de procédures, la première assignation d'un État colonial en réparation a été jugée recevable en mai 2012)