L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
vendredi, juin 25, 2010
Guillaume Grou, amateur nantais
Guillaume Grou, amateur nantais, né le 1er août 1698, acquit la charge de conseiller secrétaire du Roi, juge consul en 1748. Il meurt en 1774 laissant une fortune considérable, bénéfice de la déportation des Négro-africains. Il fut inhumé à la Bouteillerie, cimetière situé dans le centre ville de Nantes, il se trouve juste à côté du Jardin Botanique.
Dam Joulin, Le Breton-la Vallée, Garneray, et tant d’autres en France ont pris part au trafic de la chaire humaine et de la déportation des Négros Africains vers les Amériques. « Je ne vois plus un beau Nègre sans chercher à évaluer son prix, et à l’estimer, non pour les services qu’il peut rendre mais pour le prix qu’on peut en tirer à l’encan. » François Arago l’un des plus farouche anti-abolitionniste, s’est battu, jusqu’en 1848 pour que la servitude des Négros-Africain dans les colonies françaises soit une manne économique pour la France. Le 15 février 1739, un navire Français de Nantes sous la conduite du capitaine M. Bégaud venait de faire kidnapper 71 Nègres. Il y avait aussi le navire, l’Union de Bordeaux, dont le capitaine M. Mesnard second capitaine de Bégaud, venait faire le plein de Nègres.
En France, qui sont les trafiquants de la Déportation ? Haëntjens, Mosneron du Pin, Levesque, Roy, Fouché Duc d’Otrante, Daniel de Kervegan, Tiercelin, Drouin, Salleron et Van Neunen, Viot Grou, tous des nobles ou anoblis par cette fructueuse activée qui bénéficie d’une large subvention gouvernementale. Ils voient rapidement la nécessité de créer des sociétés où Beaumarchais et bien d’autres, tel Voltaire, ne craignent pas de prendre des parts. Nantes sera alors le premier port du trafic en France.
Extrait du journal de bord d’un navire de déportés dans les champs de travaux forcés dans les colonies Françaises.
Charles le Breton la Vallée à bord de la frégate du Roi, le Rernard de Nantes.
« Vendredi 15 mai 1750, dix heures, ma chaloupe n’est pas encore revenue. Sur le pont, les Nègres complotent de tuer tous les blancs à bord. Me chaloupe revenant une demi-heure plus tard laisse quatre hommes au rivage pour couper du bois pour mettre en cale. Le meneur de la révolte commande de tomber sur moi pour me tuer. Deux Nègres quartiers-maîtres me saisissent à la gorge. J’ai recours à ma force et ils lâchent prise; en même temps, je me fais apporter des armes et feu sur ces misérables ! Ils s’embarquent tous dans ma chaloupe. Tirant plusieurs coups d’espingoles, de fusils et de pistolets sur eux, ils ne peuvent se sauver. Quelques-uns se jettent à la mer. Les canots du Suvest, de l’Aimable et du Londres Pool courent dessus et les prennent. Trois sont noyées. Ce sont trois beaux mâles captifs. Après avoir corrigé ceux du bord, j’apprends que c’étaient eux les meneurs de la révolte : je n’ai aucune peine à le croire, car les canots voulant les sauver, ils se sont laissé couler à fond.
Pour sanctionner pareil incident, je mets les fers aux pieds et aux mains de tous les captifs, de deux en deux avec les colliers à chaîne. Pour les femmes, n’étant point prévenues de cette révolte, elles se retirent toutes dans leurs entreponts. Les Nègres jettent à l’eau les deux enfants servant à la chambre. Je les sauve le long du bord; Ils me disent avoir été jetés par ce qu’ils ont refusé de donner des armes…/… »
12 mai 1739. Nous appareillons de la rade de Rio Gambie après avoir fait notre eau, c’est à dire juste ce qu’il nous faut pour nous rendre au lieu de notre transite. Nous laissons à Rio Gambie le navire, l’Africain de la Rochelle, qui a pour capitaine Mr Villemarais. Il y fait son eau. Il va également partir, ayant finit son kidnapping de Nègres. Nous partons avec trois cent vingt six déportés et avec Mr Temuro et Gallote du navire le Hardi de la Rochelle.
18 juillet 1750 (journal de bord) armateur de Nantes, Mr Taillasson commandant le Prince Henry. « Mon lieutenant me ramène, un couple de Nègre et un enfant, et me fait savoir qu’il a du utiliser son arme face à ce Nègres peu coopérant et faire feu sur le deuxième enfant laissé pour mort, l’autre plus agile et rapide a fuit dans la brousse ».
En 1799, le trafic de kidnapping des Nègres sur le continent africain se multiplie en catimini. Desaix lui-même pendant la dictature des français en Égypte s’est fait acheteur de déportés Négros-africains. Sa lettre au lieutenant général des armés, Belliard, ne laisse aucun doute.
2 juillet 1799. « Le général en chef désire bien vivement, mon Général, avoir 2000 Nègres de quinze à seize ans pour recruter ses troupes ». Il s’adresse à moi pour cet objet. « Ne pourriez-vous pas voir si les caravanes (déportation, kidnapping par les arabes) de Senaar qui arrivent dans ce moment n’en auraient pas ? Il faudrait dit Desaix, les retenir tous et les acheter », « les hommes seront achetés par nous. » « J’engage Donzelot à voir si par Kosseir on n’en aurait pas aussi des arabes et des éthiopiens; ces derniers étant chrétiens, seraient excellents et bien dévoués. Écrivez à Eppler d’acheter à quelque prix que se soit tous les hommes, un grand nombre arriveront de son côté; nous les payerons; Il ne faut pas que les habitants en aient un seul. »
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