L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
lundi, août 15, 2011
Les monnaies historiques, pré coloniales.
Contrairement à certains préjugés, le troc était peu fréquent en Afrique de l'ouest ou trois types de monnaies avaient été mises au point : locale, régionale et internationale.
Les cauris ont historiquement été utilisés comme monnaie dans le pays, avant l'arrivée des colonisateurs, et étaient d'usage interrégional. Leur importance était telle qu'elle a conduit à des expressions encore utilisées : ainsi les Yoruba du Nigéria et les Fon du Bénin désignent ils les billets de 1000 franc CFA par un mot qui signifie « un sac de cauris ». Lors de la création de sa monnaie nationale en 1972, la Guinée avait aussi choisi le terme de cauri pour désigner une subdivision du syli : un syli était divisé en 100 cauris. Les cauris ont donné lieu à la création de banques de dépot tout a fait analogues aux banques « modernes ». Il s'agissait d'une monnaie très fiable car inimitable.
Cauri utilisé en tant que monnaie
Les « manilles » avaient cours dans toute la lagune de Grand-Bassam et dans celle de Lahou. Elles constituaient la seule monnaie d'échange dans cette région recélant très peu d'or. Elles étaient fabriquées en Angleterre (Birmingham et Liverpool) et à Nantes. C'est le lieutenant-gouverneur de Côte d'Ivoire qui mit fin à la circulation des manilles en Côte d'Ivoire par son arrêté du 5 octobre 19149. Les Gouros, du centre du pays, utilisaient eux une monnaie en fer nommée « sombé » ou « bro », monnaie également interdite par l'arrêté du 5 octobre 1914. Les Baoulés ont longtemps utilisé les poids en or et la poudre d'or comme unités monétaires. Dans certaines régions du pays, on utilisait également comme unité monétaire les pagnes indigo dont la valeur croissait avec l'intensité du bleu.
Bien que prohibée, en principe, la monnaie anglaise avait cours dans les régions de l'est du pays, frontalière du Ghana, jusqu'au début du xxe siècle. Il était d'ailleurs autorisé de l'utiliser pour acquitter l'impôt de capitation, impôt lié à l'existence de la personne, donc indépendant de ses revenus, et aboli en France par la révolution de 1789, qui avait été instauré en 1901 et qui devait théoriquement être perçu en argent à partir de 1903. Le trésor public français encaissait ainsi des livres sterling et des shillings que par ailleurs il prohibait. Les autorités françaises organisèrent plusieurs opérations de retrait de cette monnaie dans le pays avant d'en interdire formellement la circulation vers 1910.
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