La plupart des palestiniens noirs sont désignés par leurs compatriotes non-noirs par le mot "abed" (qui signifie littéralement « esclave »). Ce terme est évidemment péjoratif, stigmatisant et réducteur car les Sumr ne sont pas tous descendants d'esclaves. La majorité des Palestiniens noirs évitent le terme abed, et se désignent plutôt par le terme "sumr" (qui signifie "peau noire" dans le langage palestinien). Les palestiniens n'ayant pas d'origines africaines se désignent comme blancs, mais uniquement pour se différencier des Palestiniens noirs d'origine Africaine.
La particularité des Sumr est que la majorité d'entre eux ne s'identifient pas à des Africains car ils ne connaissent pas leurs origines exactes.
La particularité des Sumr est que la majorité d'entre eux ne s'identifient pas à des Africains car ils ne connaissent pas leurs origines exactes.
Pour les Sumr, la fierté nationale qui accompagne une forte identité palestinienne implique le rejet de leur identité africaine. De plus, l'Afrique noire qui est vue par les Palestiniens à la télévision, est perçue comme une région vaste et lointaine, rongée par la famine et l'extrême pauvreté. Le peu d'information écrite sur la migration la plus récente des Sumr dont les origines sont connues indique qu'ils sont venus à Jérusalem comme pèlerins ou travailleurs pendant le mandat
britannique sur la Palestine (1917-1948). Ils sont venus surtout du Sénégal, du Tchad, du Nigeria et du Soudan.
Certains d'entres eux sont arrivés comme membres de « l'Armée du Salut », dont le but était de libérer les régions dominées par les Israëliens. Leur contribution à la résistance contre Israël est largement reconnue par le reste de la population. Après la défaite de cette armée, et sa retraite en Egypte, quelques uns d'entres eux sont rentrés dans leur pays d'origine, alors que d'autres ont préféré rester en Palestine. Leurs descendants directs forment une partie de la communauté des Sumr.
La majorité des Sumr eux sont des descendants d'esclaves ramenés dans la region à l'époque du régime ottoman voire bien avant.
La politique esclavagiste de l'époque avait un système social et politique à trois étages. Les sheikhs des bédouin originel de la région de Samran.
Les hamran, des familles à l'origine felaheen " fermiers
paysans" qui avaient besoin de protection et/ou de terres des familles Samran. Les abeds, esclaves noirs étaient à la base de la structure sociopolitique et n'avaient pas les mêmes droits et le même statut que les personnes libres. Certains enfants noirs, esclaves étaient éduqués avec les autres enfants libres de la famille. Lorsque les enfants avaient grandi, leur maîtres arrangeaient leur mariage. Les Sumr ne pouvaient pas épouser des Blancs, même si ceux-ci étaient aussi esclaves. Comme il y avait peu de noirs, les mariages signifiaient souvent pour la fille qu'elle devait quitter la maison de la famille de son maître. Le début de l'ère britannique en Palestine sonnait la fin de l'esclavage, les sumr encore esclaves pouvaient choisir de tenter leur chance et devenir libres, ou alors rester attachés à la famille du maître qui leur arrangeait alors un mariage.
Dans la société palestinienne actuelle, une grande partie des Sumr vivent dans la précarité et sont socialement désavantagés par rapport aux autres palestiniens (rares sont les Sumr ayant eu l'opportunité de se hisser au rang de leader en Palestine). L'histoire de ce peuple est également en perdition car la plupart des jeunes ne connaissent rien ou peu de leur histoire par manque d'information et manque de volonté des aînés à vouloir la transmettre.
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