vendredi, mai 25, 2012

Stéphanie St-Clair : chef de gang



Stéphanie St. Clair (1886-1969) est née à la Martinique. Elle a immigré aux États-Unis par Marseille en 1912. Elle fut connue à Manhattan comme Queenie, mais les habitants de Harlem s'adressaient à elle par respect comme Madame St. Clair. Elle devint affilié avec le gang des 40 voleurs, mais il ne lui fallu pas longtemps avant qu'elle prenne son propre chemin et dirige l'un des jeux les plus en vogues dans la ville.
Après la grande dépression et la fin de la prohibition, les gangsters blancs ont vu leurs profits décroître nettement et ils décidèrent d'aller plus présent sur la scène du jeu à Harlem, afin de compenser leurs pertes. Dutch Schultz y fit une entrée musclée, tuant certains des responsables du jeu en place. St. Clair et son homme de main Ellsworth Johnson refusèrent de se laisser faire par Schultz, mais la vague de violence les épuisait. St. Clair se plaignit aux autorités locales de harcèlement par la police new-yorkaise (NYPD), et comme ils n'en tenaient pas compte, elle publia des avertissements dans les journaux de Harlem, accusant des officiers de la police de corruption. La police répliqua en l'arrêtant pour des motifs forgés de toutes pièces, en réponse de quoi elle témoigna à la commission Seabury qui démit plus d'une douzaine d'officiers.
Cependant, la guerre des territoires continuait et son homme de main Ellsworth Johnson se rapprocha de Lucky Luciano, lui proposant de renforcer l'influence de la mafia en supervisant les bookmakers et jeux à Harlem. Il tenta de persuader Stéphanie St. Clair de le joindre dans cette voie, ce qu'elle refusa; Johnson fit de son mieux pour protéger son ancien patron jusqu'à ce qu'ils réalisent tous deux que cela ne pouvait plus durer ainsi, et ils conclûrent une trêve avec Schultz. St. Clair fut autorisé à vivre tant qu'elle payait la taxe aux italiens.
Schultz fut tué sur les ordres de Lucky Luciano en 1935. St. Clair n'avait rien à voir avec ce meurtre mais on se souvient d'elle pour avoir envoyé un télégramme à son lit d'hôpital: "As ye sow, so shall ye reap" (on récolte ce qu'on a semé). Cet incident fit les gros-titres à travers le pays.

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