mardi, juin 23, 2020

Concernant Maxette Pirbakas



Depuis 48h, sur les réseaux sociaux, je ne cesse de lire des messages expliquant que Mme Maxette Pirbakas est d’origine indienne et que, par conséquent, ses ancêtres n’ont pas connu l’esclavage. Cet argument me choque profondément car il ne tient pas la route une seule seconde.

Premièrement, quand on est dans un processus de construction d’un pays, on ne peut pas tolérer que chaque composante commence à faire cavalier seul, allant jusqu’à prendre position contre d’autres composantes. L’objectif doit être l’unité dans toute sa diversité.

Deuxièmement, les suprématistes blancs américains, français (Comme le Rassemblement National) ou autres n’ont aucune espèce de considération pour les minorités non-blanches, quelles qu’elles soient. Nous sommes la cible de leur racisme, que nous soyons d’origine africaine, indienne, arabe, chinoise, juive ou autres. En clair, nous sommes logés à la même enseigne que nous le voulions ou non. Par conséquent, cela ne sert à rien d’essayer de plaire à nos ennemis naturels et séculaires qui nous ont définitivement catégorisés comme des êtres inférieurs.

Troisièmement, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le frère Younous Omarjee, député réunionnais, qui a porté jusqu’au bout ce projet de reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, est lui-même d’origine indienne. Donc tout comme Mme Maxette Pirbakas, ses ancêtres n’ont pas subi l’esclavage. Et cela ne l’a pas empêché d’être à l’origine de ce texte historique.

Quatrièmement, il faut savoir que la situation des indiens arrivés en Guadeloupe après l’esclavage était très loin d’être enviable comme certains semblent le penser. Certes, ils n’avaient pas un statut d’esclaves. Mais ils étaient maltraités, déconsidérés, humiliés et Il a fallu que des hommes comme Henri Sidambarom se battent inlassablement contre les autorités de l’époque pour que les droits des indiens soient finalement respectés. Donc n’ayons pas la mémoire courte !
Cinquièmement, ma propre famille (SONGO) est arrivée en Guadeloupe après l’abolition de l’esclavage comme les MASSEMBO, les N’DIAYE...etc, en provenance du Congo. Si je suivais le raisonnement stupide de Mme Pirbakas, je serais en droit de considérer que l’esclavage ne me concerne pas. Mais il se trouve qu’après plus de 150 ans de présence en Guadeloupe, ma famille s’est mélangée à toutes les composantes ethnico-raciales de l’île et s'est enrichie de nouvelles cultures. A tel point que beaucoup de membres de ma famille ne s’appellent même plus SONGO mais portent d’autres noms. J’ai du sang africain, européen, Cubain, INDIEN...etc. Je suis donc à la croisée de tous les éléments qui constituent la Culture guadeloupéenne que j’ai toujours défendue médiatiquement de toutes mes forces.

En faisant ce choix idéologique, Mme Maxette Pirbakas a sali son patronyme et sa communauté d’origine. Elle nous a humiliés, nous les guadeloupéens car personne ne comprend comment la Guadeloupe a pu engendrer un tel personnage. Cette femme restera dans la poubelle de l’Histoire. Ceci dit, je me réjouis que le texte soit adopté de façon majoritaire, définitive et sans aucune ambiguïté malgré la désapprobation du Rassemblement National de Maxette Pirbakas.

Mme Maxette Pirbakas apprendra, à ses dépens, que rien ne peut arrêter la marche inexorable de l’Histoire. Ce n'est qu'une question de temps. Quand le Rassemblement National aura bien utilisée cette écervelée pour démontrer que ce parti n’a rien de raciste, elle sera lamentablement débarquée. A ce moment-là, elle se souviendra qu’elle est guadeloupéenne et que la Guadeloupe a une histoire.

Pour ma part, Mme Maxette Pirbakas n’appartient même pas à notre passé.
Elle n’est que l’incarnation d’une forme d’insignifiance !!!

Ortez Songo

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