samedi, juin 20, 2020

Les chefs caraïbes en Martinique


"Ne t'avance pas trop en disant que notre regard est sélectif, en prenant comme corollaire par exemple le fait que l'on ait très peu de trace des chefs caraïbes.


On a plus de traces des chefs caraïbes que tu ne le penses, mais les Caraïbes qui ont laissé des traces étaient eux-mêmes des chefs « corrompus ». Plus que nous encore. 

Les Caraïbes ne juraient que par la France, si bien que leurs vrais noms se perdaient au fur et à mesure dans les méandres de l'oubli à cause de leur fatuité à s'acculturer à tout ce qui venait du « compère » français.

Arlet était frère de Pilote, beaucoup le savent, mais peu savent que Pilote avaient des cousins notamment Capo, qui migra sur différents sites en Martinique, ou encore Navire, qui était préposé au ravitaillement en eau des gros bateaux de passage, près de sa case à l’embouchure de la Rivière Case Navire, tout ceci contre 2 ou 3 assiettes et cuillères.

Beaucoup ont oublié que François, Robert et encore Louis, habitaient trois villages proches qui sont maintenant peuplés de Franciscains, Robertins et Trinitéens. 


D’autres peinent à croire qu’un grand chef (commune du François) se fit appeler Le Simon, kidonk le « pêcheur », parce qu’il aimait à se prendre pour Pierre, le plus grand dans la bible après Jésus. 

Salomon fut grand d’entre les grands dans l’ancien testament. Quand on passe le cap Salomon, on ne pense même pas à ce grand chef caraïbe. Le père Labat nous parle du Caraïbe La Rose. Qui se soucie, à Pointe La Rose, du Caraïbe qui laissa son nom au lieu ? 

Je passe sous silence Capitaine Nicolas, je vais lui consacrer un post et en profiter pour pour démystifier un peu les histoires autour de "Coffre à mort" et du "Tombeau des Caraïbes".

Il n'y a qu'un seul Caraïbe qui tint jusqu’au bout à son nom originel, refusant toute sa vie à ne pas se teindre à la couleur française, et en cela il mérite d’être mis au panthéon des valeureux autochtones non corrompus, c’est Macabou."


Josapha Luce 

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