M. Louis Borno reçut de la Banque Nationale de la République d’Haïti copie d’une note que le Chef de l’Occupation avait adressée a cet établissement : « En vertu des pouvoirs dont je suis investi sous l’autorité de la loi martiale, je requiers que vous donniez immédiatement les instructions nécessaires afin qu’aucun fonds déposé au crédit du Gouvernement haïtien ou sujet à son contrôle dans votre banque ou dans ses succursales en Haïti ne soit tiré que
sur mon ordre. » De cette façon, le colonel Russell faisait main basse sur tous les revenus – même sur ceux provenant des taxes intérieures que la convention réservait expressément au gouvernement – afin d’acculer le ministère
à une capitulation humiliante. Il écrivit, d’autre part, au Président de la République une lettre arrogante dans laquelle, invoquant encore la loi martiale, il disait : « J’ai la ferme conviction que les objets que le Gouvernement des Etats-Unis désire que le Gouvernement haïtien accomplisse comprennent la dépense de ses fonds sous le contrôle du conseiller financier, et le fait de n'avoir pas voté le budget national a prolongé d’une manière indue le moment ou ce contrôle aurait du passer entre ses mains. Je crois en outre qu’il est d’importance vitale pour le Gouvernement d’Haïti de mettre
immédiatement en vigueur les lois de finances telles qu’elles sont présentées par le conseiller financier, et je ne saurais trop fortement vous engager à le faire. Jusqu’au moment ou les mesures expédientes auront été prises, je crois
qu’il est de mon devoir d’empêcher le débours des fonds des contributions intérieures et j'ai à vous informer qu’a cette date j’’ai ordonné au directeur de la Banque Nationale de la République d’Haïti de ne pas dépenser des fonds du Gouvernement en sa possession, excepté sur mon ordre. ».
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