L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
mercredi, avril 07, 2010
Mémoires des esclavages : le projet fou de Max
Max Relouzat, une vie d'engagement et un projet fou baptisé Mémoires des esclavages.
Une sculpture monumentale dressée sur le littoral atlantique. Le projet de Max Relouzat prend forme. Il pèse 20 tonnes...
L'idée germait dans l'esprit de Max Relouzat depuis une dizaine d'années. Elle est née lors de la coupe du monde de football en 98. « Je voyais les enfants de la diversité hisser haut l'étendard de la République et en même temps, en tant que président de SOS racisme, je recevais des jeunes métisses qui avaient des problèmes pour trouver du travail ».
Puis, il y a eu une rencontre décisive avec Aimé Césaire en 2006 à Fort de France « C'est lui qui m'a inspiré le nom de Mémoires des esclavages. » Il y eut aussi le Rwanda, puis la crise, et la déclaration du président Nicolas Sarkozy : «L'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire... » Ce fut le déclencheur, il fallait un projet pour toutes les générations, un lieu de rencontre, d'échanges de fraternité quelque part sur le littoral atlantique, un lieu de mémoire, un marqueur de l'histoire, celle d'hier et d'aujourd'hui, pour commémorer tous les esclavages.
« Une volonté populaire »
Max réalisa une belle maquette pour une élégante sculpture « Ce fut une libération. Pour moi, dans ma famille, il ne fallait pas parler de l'esclavage. Chez les blancs, aussi, c'était pareil ». Le thème du masque lui fut évident : « Dans nos carnavals, l'utilisation du masque permettait de se moquer des blancs », d'exorciser aussi toutes les angoisses, les peurs, les humiliations. Ce sont donc deux masques, l'un blanc et l'autre noir mis dos à dos, qui forment cette sculpture qui fera 10 m de haut et pèsera près de 20 tonnes « Cela demande de grandes compétences techniques, elle doit résister à des vents de 150 km/h. Marc Morvan la réalisera et c'est Véronique Brod qui assure les photographies, la médiatisation du projet ».
Plus de 100 personnes, mais aussi associations, municipalités, entreprises ont déjà souscrit à ce projet à travers la vente d'estampes numérotées de 1 à 150, puis plus tard d'affiches à 10 €, représentant la maquette de la sculpture. Le montant de ce projet sera entre 80 000 et 100 000 euros. « Nous voulons faire une oeuvre qui soit l'émanation d'une volonté populaire ». La sculpture sera achevée et inaugurée le 10 mai 2011. Mais dès le 10 mai 2010, un rassemblement est prévu sur le pont Sainte-Catherine entre 11 h et 12 h pour commémorer la loi du 21 mai 2001 sur la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Le soir même, les estampes seront remises aux souscripteurs.
Contact : association Mémoires des esclavages, 02 98 53 78 32.
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