Une occasion de saluer les personnes déportées durant la Seconde Guerre mondiale, notamment les personnes déportées à raison de leur couleur de peau, les personnes déportées à raison de leur homosexualité réelle ou supposée et les personnes lesbiennes et trans déportées comme «asociales».
Une occasion de se réjouir que le triangle rose (marquant les personnes déportées à raison de leur homosexualité réelle ou supposée) et le triangle noir (marquant les personnes déportées comme «asociales») figurent, après des années d'un dialogue souvent tendu entre le monde déporté et les associations LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans), sur les oriflammes déployées au Mémorial de la déportation, île de la Cité - aux côtés des autres insignes imposés par le régime nazi aux personnes déportées.
Une occasion de se réjouir qu'un drapeau français frappé de ces triangles rose et noir soit présent, porté par les Oublié(e)s de la Mémoire, association civile homosexuelle du devoir de mémoire, aux côtés des autres drapeaux français portés par les autres associations participant au souvenir de la déportation et frappés de leurs divers insignes.
Une occasion, cependant, de regretter que la mémoire des personnes déportées à raison de leur couleur de peau reste si méconnue et si peu célébrée [1].
Une occasion, enfin, de regretter que le «message des déportés», rédigé comme chaque année par les principales organisations participant au souvenir de la déportation avant d'être lu à travers la France au cours de cette journée, persiste à ne pas citer les différents motifs de déportation. Un tel geste, souhaité notamment par la Fédération française des Centres LGBT et par les Oublié(e)s de la Mémoire dans un appel du 15 mars 2005 [10], scellerait la réconciliation entre le monde déporté et les personnes LGBT, réconciliation initiée à la suite de cet appel avec notamment la participation d'un représentant des Oublié(e)s de la Mémoire au dépôt de la gerbe unique dans la crypte du Mémorial de la déportation, à Paris, le dimanche 24 avril 2005 [3].
Pour ces raisons, Tjenbé Rèd, association noire & métisse LGBT, propose aux associations noires & métisses de réfléchir aux moyens d'assurer la meilleure mémoire des personnes déportées à raison de leur couleur de peau durant la Seconde Guerre mondiale ; aux associations LGBT, d'accorder un nouvel examen aux revendications formulées dans le cadre de l'appel du 15 mars 2005 [2-11].
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Pour la commission Citoyenneté de Tjenbé Rèd,
Mouvement civique pour l'action & la réflexion
sur les questions noires, métisses & LGBT
en France ultramarine & hexagonale,
le président, David Auerbach Chiffrin