mercredi, novembre 28, 2018

Pourquoi le Parlement Européen doit voter la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.


« Et le silence se fait profond comme un coffre-fort ! ». Aimé Césaire

Convaincus que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, commis à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes, dans l’océan Indien ainsi qu’en Europe au détriment des populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes fut un crime contre les droits des gens. 

Affirmant que ce crime contre le droit des gens a eu pour conséquence :

a) Le meurtre de membres d’un groupe ;
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique ou mentale ;
d) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ;
Doit être qualifié de génocide, conformément à l’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 novembre 1948.

Convaincus que la traite négrière transatlantique, ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, commis à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes, dans l’océan Indien, ainsi qu’en Europe au détriment des populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes ; a laissé des traces ineffaçables dans la mémoire des descendants de ce crime contre le droit des gens, ainsi que dans celle de l’humanité toute entière, car à l’origine du racisme et de la bestialisation de l’Homme.

Réaffirmant que ce crime de génocide a eu des effets destructeurs sur nos sociétés et sur l’humanité, car étant à l’origine de la hiérarchisation des êtres humains, de la théorisation de supériorité raciale, doctrine ayant débouché sur toutes les atrocités et ignominies du 19 e et 20 e siècle : génocide des Tasmaniens, des aborigènes, colonisation, génocide des Arméniens, Shoah, etc.

Considérant que la responsabilité de certains Etats occidentaux n’est pas à démontrer.

Invite le parlement européen à voter la déclaration tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, déposée par les députés européens, Bernard LEHIDEUX et Marielle de SARNEZ.

Tony Mardaye
www.collectifdom.com 
Vendredi 29 Avril 2005

SOJOURNER TRUTH, fervente défenseur de la cause abolitionniste et du mouvement de droits des femmes


LE 26 NOVEMBRE 1883, décédait chez elle à Battle Creek, dans le Michigan, SOJOURNER TRUTH, fervente défenseur de la cause abolitionniste et du mouvement de droits des femmes.

Sojourner Truth est née esclave sous le nom d’Isabelle Baumfree autour de 1787, à Ulster County, New York. Son père James Baumfree était un esclave capturé au Ghana et sa mère, Elizabeth, connue aussi sous le nom de Mau-Mau Bet, était fille d’esclaves venus de Guinée. La famille Baumfree composée des parents et de leurs treize enfants appartenait au Colonel Hardenbergh. Après la mort de celui-ci et de son fils, les Baumfree furent séparés lors de la vente de la propriété Hardenbergh.

Agée de neuf ans, la petite fille connue alors sous le nom de Belle (la future Sojourner) fut vendue avec un troupeau de moutons pour $100 à John Neely, un homme violent.

Revendue deux fois en deux ans, elle devient la propriété de John Dumont à West Park, New York, chez qui elle apprendra l’Anglais.

En 1815, elle rencontre un homme esclave, Robert, dont elle a une fille, Diana ; mais le propriétaire de Robert, John Dumont, interdit leur union et l’enfant devient sa propriété. Belle et Robert sont séparés.

En 1817, Dumont force Belle à épouser un esclave, Thomas, avec lequel elle aura un fils, Peter, et deux filles, Elizabeth et Sophia.

L’état de New York abolit l’esclavage le 4 juillet 1827 mais dès 1826, Belle s’était échappée avec Sophia. Apprenant que Peter, alors âgé de 5 ans, avait été vendu à un propriétaire du sud, elle porte plainte au tribunal et obtient le retour de son fils. C’est le premier procès dans lequel une femme noire remporte dans un tribunal américain une victoire contre un homme blanc.

Le 1er juin 1843, Isabelle Baumfree change son nom et devient Sojourner Truth. Profondément religieuse, elle veut affirmer ainsi son rôle de voyageuse (Sojourner) qui montre aux gens la voie de la vérité (Truth). Pendant quinze ans, elle travaille à New York comme femme de ménage, puis devient prêcheur pentecôtiste. Interpellée lors d’une réunion par la foule qui lui demande si elle est femme ou homme, elle ouvre sa chemise et leur montre sa poitrine.

Un tournant s’opère quand elle rejoint une communauté utopiste à Northampton, Massachusetts. C’est là qu’elle rencontre William Lloyd Garrison, Frederick Douglass, Olive Gilbert et David Ruggles. Elle participe aux débats sur l’esclavage et est la première à faire le lien entre l’oppression des femmes et celle des esclaves. Elle devient membre du Northampton Association of Education and Industry, du Massachusetts, une association fondée par des abolitionnistes.

Sojouner Truth parcourt les États-Unis pour dénoncer l’esclavage, intervenant souvent avec Frederick Douglass et Harriet Tubman. En 1863, elle prononce un discours contre le racisme « Dieu n’aime-t-il pas autant les enfants de couleur que les enfants blancs ? » Elle se bat contre toutes les violations des droits humains. Elle s’élève contre un projet de loi qui veut alors établir la peine de mort au Michigan, faisant appel à la clémence de Dieu pour tous les pêcheurs.

En 1850, William Garrison publie les mémoires de Sojourner Truth sous le titre The Narrative of Sojourner Truth : A Northern Slave. Elle les a dictées ne sachant ni lire ni écrire.

En 1851, elle intervient à la première National Women’s Rights Convention qui se tient à Worcester, Massachusetts. Elle y prononce son plus fameux discours «Ne suis-je pas une femme?» (Ain’t I a Woman ?) (à lire ici )

Truth ne sépare pas la défense des droits des femmes des droits civiques pour tous. Consciente que la question de « priorités » (droits des femmes ou droits des noirs ?) divise et affaiblit le mouvement, elle s’écrie « Je pense que tant que les Noirs du sud et les femmes du Nord continueront chacun à parler de droits, les hommes blancs vont s’en tirer ».

Pendant la guerre de Sécession, Truth participe activement aux campagnes de recrutement de soldats noirs dans les troupes de l’Union. Elle contribue au National Freedman’s Relief Association et rencontre le président Lincoln.

En 1865, Truth entame une campagne contre la ségrégation des tramways à Washington en montant dans ceux destinés aux blancs.

Dans la dernière partie de sa vie, Truth milite activement pour l’accès des Noirs à la propriété privée, notamment à la terre, car elle est convaincue que cet accès assurera l’autonomie des Africains-Américains.

Infatigable, elle se prononce contre la peine de mort, milite pour la réforme des prisons, et continue à se battre pour l’émancipation des Africains-Américains.

Elle retourna dans le Michigan en 1867 et mourut à son domicile de Battle Creek (Michigan), le 26 novembre 1883. Elle fut enterrée dans le cimetière de Oak Hill dans la localité de Battle Creek.

En 1983, elle fut intégrée au tableau d'honneur des femmes les plus importantes du Michigan.

En 1997, le robot de la mission sonde spatiale de la NASA Mars Pathfinder fut baptisé "Sojourner", en la mémoire de l'abolitionniste Sojourner Truth.

source

PRIX DE THÈSE DU COMITÉ NATIONAL POUR LA MÉMOIRE ET L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE 2018- 2019


Descriptif : - Appel à candidatures pour le prix 2018-2019

Depuis 2005, un prix récompense une thèse en sciences sociales et humaines portant sur l’histoire de la traite, de l’esclavage et des abolitions à l’époque coloniale ou sur ses conséquences dans le monde actuel.

Descriptif :

- Appel à candidatures pour le prix 2018-2019

Les docteurs ayant soutenu leur thèse entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2018 sont invités à se porter candidats pour le prix CNMHE-2019 doté de 7 000 €.

Depuis 2005, un prix récompense une thèse en sciences sociales et humaines portant sur l’histoire de la traite, de l’esclavage et des abolitions à l’époque coloniale ou sur ses conséquences dans le monde actuel.

Règlement du prix du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage :

Article premier - Le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) décerne un prix annuel pour une thèse dans la mesure où une des candidatures au moins répond à ses critères d’exigence. Ce prix récompense une thèse de doctorat en langue française présentant un caractère novateur, qui contribue à une meilleure connaissance de la traite négrière, du système esclavagiste, des processus d’abolition et de la mise en place de sociétés post-esclavagistes dans le monde Atlantique et dans l’océan Indien, de la fin du XVe siècle jusqu’à la période contemporaine. Les thèses de différentes disciplines (article 2), rédigées en langue française, achevées, et soutenues, que ce soit dans une université française ou étrangère, peuvent prétendre au prix sous réserve de respecter toutes les conditions (thèse entièrement rédigée en français, sujet correspondant aux critères, respect des dates de soutenance, dossier complet adressé dans les temps au CNMHE). Ce prix aide à la publication de la thèse récompensée.

Article 2 – Domaine Les thèses soumises peuvent adopter différentes approches (théorique, empirique, comparatiste ou méthodologique) et relever d’une ou plusieurs disciplines dans le champ des sciences humaines et sociales (histoire, droit, sciences politiques, anthropologie, littérature, art, philosophie...)

Article 3 – Calendrier du prix 2019
Le prix du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, attribué pour la première fois en 2005, est décerné chaque année dans la mesure où une thèse répond aux critères et aux exigences fixés par le comité. Les candidats qui ont soutenu leur thèse entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2018 et qui souhaitent se porter candidat pour le prix de thèse du CNMHE 2019 sont invités à faire parvenir leur dossier à l’attention du Secrétaire général du CNMHE au ministère des Outre-mer (voir annexe du règlement). Pour concourir au prix 2019 du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, la date limite pour le dépôt de candidature est fixée au 31 janvier 2019.

Article 4 – Dossiers de candidatures et étapes de la sélection des thèses Dans un premier temps, le 31 janvier 2019 au plus tard, les candidats doivent adresser au Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, les documents suivants sous format numérique (envoi par la poste sur une clé USB ou envoi par courriel à l’adresse suivante: sg.cnmhe@gmail.com 
le texte complet de la thèse et ses annexes en pdf ; un résumé de dix pages maximum ; un curriculum vitae ; la copie du document administratif attestant la soutenance ; la copie du rapport du jury de thèse. Avec leur lettre de candidature, les docteurs sont invités à faire part de leurs coordonnées complètes pour pouvoir être joints : copie d’une pièce d’identité ; adresse(s) postale(s) personnelle et/ou professionnelle ; adresse(s) électronique(s) ; coordonnées téléphoniques.

Au cours du mois de février 2019, la liste des thèses retenues pour le prix 2019 sera publiée sur le site internet du CNMHE (www.cnmhe.fr). Les candidats sélectionnés pour l’attribution du prix seront informés par le CNMHE et invités à adresser un exemplaire papier de leur thèse au plus tard le 28 février 2019. Faute de respecter cette condition, leur candidature sera annulée. Le jury du prix composé par les personnalités qualifiées composant le CNMHE désigne le lauréat par un vote au terme des étapes de sélection. Le jury peut inviter à titre consultatif des personnes travaillant dans le monde de l’édition. Le prix de thèse 2019 du CNMHE sera rendu public par le président du CNMHE.

Article 5 – Rôle, composition et fonctionnement des différentes commissions pour l’attribution du prix de thèse du CNMHE L’enregistrement des candidatures pour le prix de thèse est effectué par le secrétariat général du CNMHE dès lors que le dossier est complet et respecte les délais fixés dans les articles 3 et 4. Le jury chargé de transmettre aux membres du Comité les avis sur les thèses présentés et d’identifier les plus remarquables pour l’attribution du prix (en fonction de leur originalité, de leur nouveauté et de l’intérêt du sujet, du renouvellement des connaissances, de leur rigueur sur le plan scientifique, de la qualité de l’écriture…) est composé de membres du CNMHE auxquels peuvent être associés, sur proposition des membres du comité, des personnalités extérieures (chercheurs et universitaires français et étrangers). La composition de ce jury sera rendue publique sur le site du CNMHE. La ou les thèses retenue(s) par ce jury d’évaluation seront transmises au CNMHE, dans la mesure où les documents nécessaires à ce stade auront été adressés par les candidats comme indiqué dans l’article 4. Pour attribuer le prix, le CNMHE délibère en séance plénière. Chaque thèse retenue pour cette étape est évaluée par deux rapports circonstanciés rédigés par deux membres du jury d’évaluation présentant ses qualités générales et sa pertinence pour le prix.

Article 6 – Modalité d’attribution du prix par le CNMHE Le président du CNMHE préside le jury d’attribution du prix avec voix délibérative. La décision d’attribution du prix de thèse du CNMHE revient à ses seuls membres ; il est décerné à la majorité absolue des personnalités qualifiées composant le Comité avec voix délibérative du président. Tous les membres du CNMHE sont invités à se prononcer pour l’attribution du prix dans le cadre d’une séance plénière exceptionnelle et peuvent, en cas d’absence, donner procuration à un membre présent et faire connaître leur choix par voie électronique au Comité. Le prix n’est attribué qu’une fois la majorité absolue acquise parmi les membres du CNMHE ayant décidé de prendre part au vote, avec voix délibérative du président. Les membres du CNMHE se réservent la possibilité de partager entre deux candidats. Le CNMHE est également en droit de ne pas décerner de prix s’il juge que les thèses présentées ne correspondent pas à ses critères d’exigence. Le CNMHE se donne la possibilité d’attribuer des mentions spéciales.

Article 7 - Le prix de thèse du CNMHE Le prix du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage est doté par le ministère des Outre-mer d’une somme de 7000 € (sept mille euros). Le montant du prix doit servir pour moitié à l’édition de la thèse. Le logo du CNMHE devra apparaître sur la quatrième de couverture du livre. Le lauréat s’engage à porter mention de ce prix dans son curriculum vitae ainsi que dans les communications liées à cette thèse.

Article 8 - Remise du prix de thèse du CNMHE L’attribution du prix de thèse du CNMHE est officialisée par une lettre du ministre des Outre-mer, rendue publique sur le site internet du comité et donne lieu à une cérémonie en présence du Ministre des Outre-mer, du président du CNMHE et de ses membres.

CNMHE, Paris, le 27 novembre 2018.

Adresser le dossier de candidature par voie électronique à l’attention du Secrétaire général du CNMHE à l’adresse suivante : sg.cnmhe@gmail.com

ou par voie postale à

Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage Prix de thèse du CNMHE 2019 Ministère des Outre-mer 27, rue Oudinot, 75358 Paris 07 SP

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Les lauréats du prix de thèse du Comité depuis 2005

2018 THIEBAUT Rafaël « Traite des esclaves et commerce néerlandais et français à Madagascar (XVIIe–XVIIIe siècles) »sous la direction de M. Bertrand Hirsch et M. Ulbe Bosma. l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à la Vrije Universiteit Amsterdam, 2017.

2017 AUGUSTIN Jean Ronald « Mémoire de l’esclavage en Haïti. Entrecroisement des mémoires et enjeux de la patrimonialisation », sous la direction de Laurier TURGEON, 2015, Université de Laval.

2015 décerné en 2016 : BOYER-ROSSOL Klara « Entre les deux rives du canal de Mozambique : Histoire et Mémoires des Makoa de l’Ouest de Madagascar. XIXe-XXe siècles" », sous la direction de Faranirina RAJAONAH, 2015, Université Paris Diderot.

2014 décerné en 2015 : Marie HARDY, Le monde du café à la Martinique du début du XVIIIe siècle aux années 1860. 2014, Université des Antilles et de la Guyane, sous la direction de Danielle BEGOT Delide JOSEPH, Genèse d’« une idée avantageuse d’Haïti » : Sociohistoire de l’engagement des intellectuels haïtiens, 1801-1860. sous la direction de Myriam COTTIAS, 2014, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)

2013 décerné en 2014 - Manuel Covo, Commerce empire et révolutions dans le monde atlantique. La colonie de Saint-Domingue entre métropole et Etats-Unis ca.1778-ca.1804, sous la direction de François WEIL, 2013, EHESS Renaud HOURCADE Thèse La mémoire de l’esclavage dans les anciens ports négriers européens. Une sociologie des politiques mémorielles à Nantes, Bordeaux et Liverpool, sous la direction de Christian LE-BART, 2013, Université Rennes I

2012 décerné en 2013 – Céline FLORY La liberté forcée. Politiques impériales et expériences de travail dans l’Atlantique du XIXe siècle », sous la direction de Myriam COTTIAS, 2011, EHESS.

2011 décerné en 2012 – Frédéric CHARLIN Homo servilis ». Contribution à l’étude de la condition juridique de l’esclave dans les colonies françaises (1635-1848), sous la direction de M. Martial MATHIEU, 2009, Université de Grenoble. Alejandro GOMEZ : Le syndrome de Saint-Domingue : Perceptions et représentations de la Révolution haïtienne dans le Monde Atlantique, 1790-1886, sous la direction de Frédérique LANGUE, 2010, EHESS. 2010 décerné en 2011 – Jean MOOMOU Les Boni de l’âge d’or et du grand « takari » 1860-1969, temps de crise et temps d’espoir, sous la direction de Bernard VINCENT, 2009, EHESS. 2009 – Pas de lauréat 2008 – Natacha BONNET Seigneurs et planteurs entre ouest atlantique et Antilles : quatre familles du 18e siècle, sous la direction de Guy SAUPIN, 2007, Université de Nantes. 2007 – Antonio de ALMEIDA MENDES Une histoire transcontinentale et transnationale de la traite moderne entre Atlantique et Méditerranée (XVe- XVIIe siècles) sous la direction de Bernard VINCENT, 2006, EHESS. 2006 – Audrey CAROTENUTO Les résistances serviles dans la société coloniale de l’Ile Bourbon (1750-1848), sous la direction de Colette DUBOIS, Université de Provence. 2005 – Hubert GERBEAU L’esclavage et son ombre à Bourbon (XIXe-XXe siècles), sous la direction de Gérard CHASTAGNARET, Université d’Aix-en-Provence

vendredi, novembre 23, 2018

D’où vient la tradition du Black-Friday ?


Thanksgiving est une fête d’action de grâce, traditionnelle et familiale, célébrée aux Etats-Unis le 4ème jeudi de novembre en souvenir de la toute première récolte obtenue grâce à l’aide des Autochtones (« Indiens »). De nos jours, c’est pour rendre grâce pour tous les bienfaits observés pendant l’année. C’est l’occasion d’un bon repas entre parents et amis, fort souvent autour d’une dinde. Cette fête marque le début de la dernière ligne droite avant Noël.

Black-Friday est donc fixé au lendemain de cette journée de ripailles et de festoiements passée en famille, la veille du week-end. Black Friday se serait imposé de lui-même au lendemain de la seconde guerre mondiale à cause du matébis (absentéisme) record dont faisaient preuve les salariés. 

Le patronat l’a dès lors appelé « vendredi noir », jugeant qu’il était impossible de travailler ce jour-là avec les trois-quarts de ses effectifs en moins. Mais le terme est resté marginal et c’est seulement au début des années 60 qu’il aurait été largement divulgué, lié cette fois-ci à la foire de Philadelphie (fixée au lendemain de Thanksgiving), avec là aussi un record en termes d’embouteillages et de situations bililik. 

Actuellement, le succès de ce jour partout dans le monde est dû à certains sites de ventes en ligne (Amazone, ou la Fnac par exemple) qui ont commencé à commercialiser en solde des produits high tech il y a 4 ou 5 ans. Hyper-marchés et autres commerces tentent de s’engouffrer dans la brèche en cette année 2018 (Génipa, Mac Donald, Sebastiano etc.)

Côté histoire pure, Black Friday est lié en tout et pour tout à cette fameuse journée noire du 24 septembre 1869 (krach boursier lié à l’or), aucune chronique n’en parle en d’autres termes, malgré toutes les recherches que j’ai pu faire. 

Au passage sachez que même les plus grands historiens noirs américains abondent dans ce sens. Certains personnes extrapoleraient sur un vendredi où les maîtres bradaient des noirs (esclaves). Cela est du à un hoax lancé depuis les Etats-Unis en 2013. 

Aux Antilles par exemple, on bradait les esclaves le dimanche après la messe, malgré l’interdiction des autorités, ou n’importe quel jour de la semaine quand le bateau avait un urgent besoin de lever l’ancre et qu’il lui restait du « stock ». 

De toutes les façons, chaque grande ville avait un acheteur attitré qui prenait les « invendus ». Il y avait un enclos non loin du mouillage pour St Pierre et deux entrepôts à Fort-Royal, près de Pointe Simon, pour l’occasion.

Sur ce, je vous souhaite à toutes et à tous de réaliser de bonnes affaires, sans état d’âme aucun. Une sincère et bonne journée également à ceux qui doutent, et croient au sacrilège en achetant en ce jour qu’ils pensent funeste et déshonorant. 

Pour ma part, tous les jours sont funestes dès que l'on me parle des ancêtres esclaves.
Josépha Luce