dimanche, décembre 26, 2010

Léopold BISSOL



Né le 6 octobre 1889 au Robert (Martinique). Décédé le 18 septembre 1982 à Fort-de-France (Martinique) Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Martinique) Député de la Martinique de 1946 à 1958


Léopold Bissol est né le 6 octobre 1889 à la Augrain, commune du Robert (chef-lieu de canton sur la côte Nord de la Martinique). Il est de père inconnu, sa mère, Nelcine Nelsina Bissol, étant cultivatrice. A l'âge de deux ans, il perd celle-ci dans un cyclone qui ravagea la Martinique en 1891. Après le certificat d'études primaires, Léopold Bissol entre au cours complémentaire de Fort-de-France (Martinique), puis devient artisan ébéniste. Ses activités professionnelles s'accompagnent, à partir de 1922, d'une importante action syndicale auprès des ouvriers agricoles, et, plus tard, il déclarera notamment à ce sujet : « syndicaliste, j'ai formé plusieurs syndicats, et éveillé ceux qui étaient en sommeil en 1936 ». De fait, Léopold Bissol est pratiquement considéré comme le fondateur du parti communiste martiniquais. Il sera également conseiller des prud'hommes pendant une douzaine d'années.

Proche du parti communiste, Léopold Bissol aura rapidement des responsabilités politiques importantes aux niveaux régional et local. Elu conseiller municipal, puis conseiller général de Fort-de-France en 1937, il participe activement à la Résistance pendant la guerre, et reçoit la médaille de la Résistance. En 1945, il est élu au conseil municipal de Fort-de-France, et nommé adjoint au maire de la ville. Il sera par la suite conseiller municipal de Rivière-Pilote, dans l'intérieur, et, à partir du 24 avril 1955, conseiller général de Vauclin (sur la côte Nord de l'île). Il dirige en outre l'hebdomadaire Justice.

Le 21 octobre 1945, aux élections pour la Première Assemblée nationale Constituante, il est élu au deuxième tour député communiste de la 2e circonscription de la Martinique, avec 8 185 voix sur 14 825 suffrages exprimés (mais 47 418 inscrits). Membre de la Commission des territoires d'outre-mer, il dépose notamment, le 17 janvier 1946, une proposition de loi demandant que la Guadeloupe et la Martinique soient départements français, et intervient largement dans la discussion qui s'y rapporte : « l'Assemblée (...) aura, j'en suis sûr, le mérite de réaliser les souhaits formulés par Victor Schoelcher depuis 1848 (...). Que ce soit en 1870-1871, en 1914-1918, en 1939-1945, les fils et les filles des vieilles colonies ont toujours eu un élan spontané, volontaire vers la France envahie et meurtrie. Pas un bourg des Antilles qui n'ait payé son lourd tribut à la lutte de la France contre les invasions ennemies... » La loi d'assimilation est votée à l'unanimité le 19 mars 1946.

Le 2 juin 1946, Léopold Bissol, candidat communiste dans la même circonscription de la Martinique, recueille au deuxième tour 9 100 voix sur 17 295 suffrages exprimés (47 858 inscrits), et devient membre de la seconde Assemblée nationale Constituante. Il siège à nouveau à la Commission des territoires d'outre-mer.

Lors des élections du 18 novembre 1946 pour la première législature, Léopold Bissol figure en seconde position sur la liste présentée par le parti communiste dans le département de la Martinique. Cette liste, conduite par le maire de Fort-de-France, Aimé Césaire, réunit 34 659 voix sur 55 007 suffrages exprimés (119 467 inscrits), et remporte deux des trois sièges à pourvoir. Léopold Bissol devient donc député de la Martinique pour la première législature. L'élection ne pourra cependant être validée que le 22 mai suivant, le 5e bureau déposant un rapport tendant à l'annulation, sans être cependant suivi par la majorité de l'Assemblée. Celle-ci conclut toutefois à la nécessité d'une révision intégrale des listes électorales à la Martinique.

Léopold Bissol siège dans de nombreuses commissions parlementaires. Outre celle des territoires d'outre-mer (1946), et celle de la marine marchande et des pêches (1947 à 1951), évidemment importante pour l'élu d'une île, il est également membre de la Commission du travail et de la sécurité sociale (1947), et de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1948, 1949, 1950, 1951).

Léopold Bissol intervient souvent dans les discussions parlementaires, et notamment lorsqu'elles couvrent des questions relatives à l'outre-mer : ainsi, le 18 juillet 1947, pour déplorer que la loi de départementalisation de mars 1946 n'ait pas été suivie des décrets d'application correspondants. De même, il intervient à plusieurs reprises dans les discussions budgétaires. Le 8 juin 1950, à propos du budget de la marine marchande, il s'étonne des tarifs appliqués vers les Antilles et souligne que la départementalisation s'est accompagnée d'une augmentation très importante du prix du passage, alors que la Compagnie générale transatlantique jouit d'un monopole absolu. Il déplore également qu'il soit fait de moins en moins appel à des marins antillais. Le 12 juin suivant, il présente, à propos du budget de la santé publique, des observations sur la lutte contre la lèpre dans les territoires d'Outre-mer. Enfin, il dépose, le 22 novembre 1950, une proposition de résolution invitant le Gouvernement à attribuer un premier secours de 15 millions de francs aux victimes de l'incendie de Marin, chef-lieu de canton du Sud de la Martinique.

Léopold Bissol vote pour la candidature de Léon Blum comme président du Gouvernement provisoire (12 décembre 1946) et contre la question de confiance à la suite du vote de laquelle Paul Ramadier se séparera de ses ministres communistes (4 mai 1947), et il s'abstient volontairement lors du vote du 27 août suivant sur le statut de l'Algérie.

Le parti communiste présente à la Martinique, pour les élections législatives du 17 juin 1951, une liste toujours conduite par Aimé Césaire, maire de Fort-de-France. Ses engagements électoraux insistent tout particulièrement sur le fait que les communistes, écartés du pouvoir depuis 1947, ne peuvent être tenus pour responsables de l'aggravation de la situation, qu'ils décrivent. La liste communiste obtient 41 231 voix sur 65 626 suffrages exprimés (107 432 inscrits), et remporte deux des trois sièges à pourvoir. Léopold Bissol, en seconde position sur la liste, est donc réélu député de la Martinique pour la seconde législature.

Il est à nouveau nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches (1951, 1953, 1954, 1955), et dépose un très grand nombre de textes qui concernent pratiquement tous la Martinique, les Antilles, ou, plus largement, la France d'outre-mer. Il s'agissait notamment, à la suite de la « départementalisation », de faire appliquer outre-mer certaines dispositions régissant la France métropolitaine. Ainsi, sa proposition de loi du 13 novembre 1951 vise à introduire à la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, les dispositions de la loi du 5 avril 1884 sur l'organisation municipale qui n'y sont pas encore en vigueur. Le 27 mai 1952, il demande que l'on commémore officiellement le cent cinquantième anniversaire de la mort, survenue le 28 mai 1802 à la Guadeloupe, du colonel Louis Delgrès, qui aurait résisté aux troupes du général Richepanse, « chargées par Bonaparte de rétablir l'esclavage ».

Léopold Bissol intervient en outre très largement dans les discussions. Le 14 septembre 1951, il dépose une demande d'interpellation à propos des violences exercées par les gendarmes à Fort-de-France, puis une autre, le 19 février 1952, à propos des incidents graves qui s'étaient déroulés au Moule, chef-lieu de canton de la côte Nord de la Guadeloupe. Il intervient également sur les questions budgétaires lorsqu'elle intéressent les Antilles ou les affaires maritimes.

Léopold Bissol vote contre la ratification du traité de Paris sur la C.E.C.A (13 décembre 1951), contre l'ordre du jour gouvernemental lors des débats sur l'Indochine (27 octobre 1953), pour l'adoption de la question préalable opposée à la ratification du traité de Paris sur la C.E.D. (Communauté européenne de défense), vote équivalant au rejet du traité (30 août 1954), contre la confiance au Gouvernement à propos de la politique et de la situation en Algérie (18 décembre 1954), et contre la confiance à Pierre Mendès-France (5 février 1955). Le 31 mars suivant, il vote contre la loi d'urgence en Algérie, puis, le 29 novembre, contre la confiance à Edgar Faure.

Lors des élections du 2 janvier 1956 pour la troisième législature, Léopold Bissol figure à nouveau en seconde position sur la liste communiste conduite par Aimé Césaire à la Martinique. Ses engagements électoraux insistent sur les difficultés très grandes de la Martinique : « la plupart des distilleries ont cessé toute activité (...), la Martinique est devenue une terre de misère et de marasme ». Avec 46 915 voix sur 75 868 suffrage exprimés (121 668 inscrits), la liste communiste conserve ses deux sièges, et lui-même est donc réélu député de la Martinique. Il est à nouveau nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches (1956-1957). Député particulièrement actif, il ne dépose pas moins de onze textes au cours de cette brève législature. Sa proposition de loi du 7 février 1956 tend à normaliser les rapports entre les usines à sucre ou les distilleries et les petits planteurs qui les fournissent habituellement, et celle du 13 mai 1958 à développer la lutte contre la lèpre.

Il vote contre la confiance au Gouvernement sur sa politique générale et la situation à Suez et en Algérie (25 octobre 1956), contre la confiance à M. Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), contre la ratification des traités instituant la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet 1957), et contre la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957). S'il se prononce pour l'état d'urgence (16 mai 1958) et la révision constitutionnelle (27 mai 1958), il vote contre la confiance au Général de Gaulle (1er juin 1958) contre les pleins pouvoirs et la loi constitutionnelle (2 juin 1958).

Léopold Bissol s'était marié à Fort-de-France (Martinique) le 23 juin 1917 avec Marie-Marguerite Marie-Joséphine, dont il eut 8 enfants. Il est décédé à Fort-de-France le 18 septembre 1982

vendredi, décembre 17, 2010

Victor Sévère

Victor Sévère, Ancien Maire de Fort-de-France 1867/1957

C'est certainement l'un des noms les plus connus au péyi Martinik avec les Césaire, Aliker, Schoelher etc... Fils de Case-Pilote, il fut avocat, député et conseiller général à Cayenne. Nommé maire de Fort-de-France en 1899, il le resta pendant 45 ans, et fut l'initiateur de l'assainissement des marécages aux Terres-Sainville afin d'agrandir la ville. Il modernisa le port de la ville, et initia l'électrification pour toute l'île. Les blancs créoles le détestaient, il s'opposa à l'Amiral Robert. Franc-Maçon et Résistant il reste une grande figures de la Martinique. Il meurt à 90 ans en Octobre 
1957...

Une rue porte son nom : jadis rue du Gouverneur puis rue Amiral Gueydon. Au début du 19ième siècle la rue Victor Sévère concentre les services de l'état : administration préfectorale, la police et le théâtre municipal. La Cité Judiciaire s'érige aujourd'hui à la place de l'ancienne prison.

M.M.F.

SudOnLine - Le Portail de Sud Quotidien SENEGAL | DECONSTRUCTION DES MYTHES SEXISTES ET RACISTES, CONSTITUTION DES NOUVEAUX ESPACES DE SENS CULTUREL ET RENAISSANCE AFRICAINE

"La renaissance africaine est une notion ancienne réintroduite dans un contexte de mondialisation. De Amo, philosophe ghanéen du 18è siècle au président Abdoulaye Wade en passant par le penseur afro américain Marcus Garvey, le Martiniquais Frantz Fanon, le nigérian Azikiwe, les sénégalais Cheikh Anta Diop et Senghor, le ghanéen Kwameh Kroumah, le tanzanien Julius Nyerere, le sud africain Steve Biko, les intellectuels noirs, les penseurs panafricanistes ont toujours tenté, chacun à sa façon, d’exprimer une identité africaine collective et singulière opposable au reste du monde. Forgé comme concept par Cheikh Anta, elle a vu sa formalisation en tant que discours par le président Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud lorsqu’il proclamait le 16 Juin 1999, lors de son investiture, que « le XXIè siècle sera africain ».
Pourquoi parle-t-on de renaissance africaine ? Qu’entend-t-on par renaissance africaine aujourd’hui ? Par qui et comment se réalisera-t-elle ? Telles sont les questions qui seront abordées tour à tour dans la présente contribution.

Le terme renaissance renvoie à une nouvelle naissance, à un nouvel essor, un renouveau. La Renaissance dans l’histoire de l’Europe occidentale par exemple est un essor intellectuel provoqué à partir du 15è siècle en Italie puis dans tout le continent par le retour aux idées, à l’art antique gréco-latin. Parler de renaissance africaine revient donc à prôner un renouveau africain, un retour au passé de l’Afrique résolument orienté vers l’avenir.
Ce sentiment qui anime les africains du continent et de la diaspora est sans aucun doute causé par une insatisfaction, une désarticulation très profonde et très marquée entre une situation réelle vécue et des aspirations légitimes.

Point n’est besoin de dire que la situation actuelle de l’Afrique préoccupe tout esprit conscient. Face à cela, la renaissance africaine s’impose comme un «policy paradigm » aux acteurs de la vie civile et politique, notamment aux institutions africaines. En effet, l’Afrique berceau de l’humanité (Lucy en Ethiopie et Toumaï au Tchad qui sont les vestiges les plus anciens de l’homme), a connu de grandes époques de progrès avant sa métamorphose. L’Égypte ancienne et les grands empires ont offert aux africains, bien avant le développement des autres parties du globe, des civilisations florissantes. Cela est confirmé par Aristote, Isocrate et Platon qui ont écrit que l’Egypte pharaonique est le berceau de la philosophie et des théories mathématiques. Par ailleurs, la recherche égyptologique, entamée dès 1831 par Champollion et développée plus tard par Cheikh Anta Diop corrobore de manière rigoureuse ce fait.

C’est ainsi que, pour mettre l’Afrique à genoux, les africanistes ont créé des mythes qui donnent une image avachissante de l’africain. Les mythes, comme le dit Lévi Strauss, influencent et modèlent inconsciemment notre imagination. Ils structurent la pensée et les actions de l’homme et façonne profondément la vie en Afrique plus qu’ailleurs. Aussi sont-ils des paradigmes qui légitiment le statu quo de la domination et expliquent certaines valeurs ou modèles sociaux. Ils sont aussi des outils qui permettent d’imposer certaines références épistémologiques. En conséquence, il est facile d’y greffer des arguments discriminatoires fondés sur la race dans tous les domaines de la vie et d’établir donc des codes de conduites qui normalisent partout la visibilité de l’homme blanc. L’école et aujourd’hui les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ont joué un rôle prépondérant dans la transmission de ces valeurs développées par les piliers de l’africanisme. Sous ce rapport, Montesquieu, écrivain et philosophe français du XVIIIe siècle, nie chez le noir africain « le corps, l’âme et la raison » ; le philosophe et historien britannique David Hume qui défend que « le noir est inférieur par nature et qu’il n’a jamais été responsable d’aucune civilisation. » ; les esclavagistes qui disaient à nos ancêtres que « le noir est le cinquième de l’être humain » et qui ont diabolisé la femme noire à travers les mythes de Mammy, de Jézabel et de Saphir ; le philosophe allemand Hegel a théorisé qu’en raison du « climat torride et caniculaire », l’esprit africain ne peut se développer ; l’Egypte pharaonique ne peut en aucun cas appartenir à l’esprit africain, elle est reliée au monde méditerranéen oriental ; et enfin le contact avec les européens durant l’esclavage a permis aux Africains d’être civilisés.

Des images aussi infamantes pour l’Homme noir sont renforcées par une interprétation fallacieuse de la religion et une pensée binaire qui caractérise le blanc et le noir en termes de différence, mais surtout d’opposition. On peut citer comme exemple les relations binaires suivantes : Blanc/Noir, Raison/Emotion, Culture/Nature, Fait/Opinion, Esprit/Corps et Sujet/Objet. Chaque terme dans ces relations n’a de sens qu’en rapport avec l’autre. Ainsi le blanc dirige le noir, la raison est supérieure à l’émotion dans la recherche de la vérité, le fait remplace l’opinion dans l’évaluation de la connaissance, le blanc est civilisé et le noir est à l’état de nature, et enfin les sujets gouvernent les objets.

Si l’on conçoit avec Rolland Barthes que « le mythe est une parole choisie par l'histoire : il ne saurait surgir de la nature des choses » , on pourrait dire que les mythes et stéréotypes créés autour du noir sont des paroles choisies par l’histoire coloniale et esclavagiste en Afrique et en Amérique. A la parole de l’homme noir, l’on a substitué une parole choisie, c’est-à-dire le mythe. Il est donc clair que l’objectif de ces créateurs de mythes est de le réduire au silence pour parler à sa place, appauvrissant du coup son histoire. Une telle substitution est, selon Barthes, un élément essentiel à la fabrication d’un mythe : « Le mythe ne supprime pas l’histoire de l’objet mythifié, il l’appauvrit. »
C’est, en un mot, un camouflage subtil qui, comme le dit Malinowski, fournit une justification de l’ordre social. Il vous vole la parole, vous la restitue, mais non sans la remplacer par un discours teinté de stéréotypes, c’est-à-dire de clichés racistes et sexistes.

Les mythes, outre le fait qu’ils stigmatisent l’homme noir, ont pour fonction essentielle de naturaliser et de pérenniser toutes les formes d’injustice sociale (sexisme, racisme, pauvreté) qui inhibent sa personnalité. C’est ainsi que les atrocités de l’histoire à travers les razzias et déportations arabes et transatlantiques, la colonisation et aujourd’hui le néocolonialisme ont fini par mettre l’Afrique à genoux. Ses dignes fils qui, depuis ces temps immémoriaux, voulaient lui redonner la dignité et la fierté par le travail et les valeurs ancestrales sont vite étiquetés et assassinés. Ils sont suppléés par des gens peu respectueux des peuples dont ils se disent pourtant issus.

Parler de renaissance africaine suppose qu’on en ait une claire conscience.

Nous avons vu dans l’analyse qui précède que les dynamiques africaines « sont lues, dites et interprétées par des regards extérieurs » . Le discours de la renaissance africaine doit donc permettre à l’Afrique d’être productrice de son propre sens. Comme le disait feu le président Senghor la culture est au début et à la fin du développement ; elle doit ainsi participer à l’ouverture d’un « espace de sens » culturel et artistique qui sert de référent aux comportements des différents acteurs du continent et de la diaspora.

Aussi, puisant dans le répertoire du panafricanisme, la renaissance africaine vise à revaloriser le passé de l’Afrique en affirmant qu’elle a une histoire riche et fait partie intégrante de la civilisation humaine. Il s’agira de « restituer au peuple noir l’autorité et l’initiative culturelles qui sont les siennes » comme le disait Alioune Diop. Par ailleurs tournée vers l’avenir, elle permet aussi de catalyser les dynamiques qui animent le continent dans tous les domaines en mettant l’accent sur la diversité culturelle et l’unité africaine.

A travers la réhabilitation des sociétés noires, la renaissance africaine entend ainsi casser le dogme de l’«exception africaine » et projeter une image alternative à celle de « l’africain dépourvu de passé et d’avenir ». En ce sens, elle est fondamentalement un rejet de l’afro pessimisme et milite pour une reprise en main, par les africains, de leur propre destinée.

En outre, le thème de la renaissance africaine invite les pays du continent, à travers une union forte, à se repositionner sur la scène internationale, notamment en repensant leurs rapports avec les grandes puissances sur une base égalitaire. Inspirée des idées des panafricanistes émérites, des expériences de coopération et d’intégration du passé, la vision de la renaissance africaine se doit de réinterpréter et de revaloriser l’imaginaire africain traditionnel pour l’articuler à l’environnement actuel caractérisé par les exigences de l’élargissement et de l’approfondissement de la démocratie mais aussi et surtout par les contraintes et les opportunités d’une mondialisation irréversible. Car la tradition, en tant qu’elle est ce qui est transmis, ne saurait être dévoyée par rapport à sa signification profonde pour devenir contemplation immobile et stérile de soi. Elle doit être plutôt, un ensemble de références plus ou moins stables, qui permettent d’encaisser et de digérer les inévitables ruptures liées à l’évolution politique, économique, culturelle et sociale des sociétés humaines.

A ce niveau deux questions s’imposent à nous : par qui se fera la renaissance africaine et comment se fera la renaissance africaine ?

La renaissance africaine du XXIè siècle se fera par les africains du continent et de la diaspora en général, par les intellectuels, les hommes de culture et les éducateurs en particulier. Pris dans le tourbillon de la crise, acculés par les urgences et les nécessités d’ordre alimentaire, les intellectuels africains tendent à renoncer à leur mission de critique et de veille sociale, perdant de vue ainsi, que la pensée comme le dit Umberto Ecco, est une vigilance de chaque instant . Cette mission est aujourd’hui plus que jamais importante et nécessaire.

La renaissance africaine doit reposer sur trois éléments fondateurs : l’image de soi, l’estime de soi et la confiance en soi qui furent, selon le philosophe Henri Bergson, les principes fondamentaux de la civilisation grecque. Pour parvenir à la création, un peuple doit avoir confiance en lui-même, pouvoir disposer de sa pensée et ne doit subir de pression d’aucune sorte. En réalité, la créativité n’a jamais fait défaut aux africains tout au long des siècles, depuis la haute antiquité. Cependant, le peuple africain doit aujourd’hui reconquérir ces éléments qui ont permis à Obama d’accéder à la maison blanche et au peuple de l’empire du soleil levant de connaître le miracle économique.

La confiance en soi est, selon Théophile Obenga, directement relié à « l’africanisme colonial ou postcolonial. » En effet, nous l’avons vu dans l’analyse qui précède, l’africanisme colonial ou postcolonial n’a qu’une visée : « baisser continuellement, par l’écrit, l’audiovisuel, la presse, le film, l’image, le taux de confiance des africains en eux-mêmes », c'est-à-dire ôter aux africains la possibilité d’imposer au monde une image positive, créatrice, esthétique, historique et intellectuelle qui ouvre les perspectives de la renaissance.

Il semble donc opportun d’agir sur la conscience collective et individuelle des africains pour déconstruire les images et stéréotypes tenaces, qui nous enferment dans un fatalisme foncier. Il faudra ensuite reconstruire de nouvelles images qui revalorisent la culture et les valeurs africaines à travers surtout l’école et les médias. C’est donc dire qu’il faille opérer une rupture épistémologique en élaborant un projet de société qui, à travers une politique générale de refonte de la conscience historique africaine, mettra l’accent sur la petite enfance sans oublier les jeunes et les adultes. Ces paradigmes majeurs représentent les bases fondatrices de la renaissance africaine pour que le continent soit en mesure de prendre en charge ses défis politiques, économiques et culturels. C’est aussi et surtout le moyen, pour le peuple africain, de recouvrer l’image de soi, l’estime de soi et la confiance en soi, pour parler comme Cheikh Anta qui disait que « l’Africain qui nous a compris est celui là qui, après la lecture de nos ouvrages, aura senti monter en lui un autre homme, animé d’une conscience historique, un vrai créateur, un prométhée porteur d’une nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre entière doit à son génie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion ».

Pour cela, il faut des intellectuels, des éducateurs et des hommes d’état comme le Président Abdoulaye Wade, qui croient en l’Afrique pour théoriser et mettre en pratique la politique de refonte de la conscience historique africaine orientée vers l’avenir. A cet effet, le FESMAN 10 (le plus grand rendez-vous des arts et cultures noirs à travers le monde) dont le thème est la renaissance africaine, diversité culturelle et unité africaine, est une activité intégrante ; il est aussi un catalyseur des changements des secteurs politiques, économiques, culturels et éducatifs fondés sur nos valeurs intrinsèques, seuls gages d’un développement durable en Afrique et non sur des modèles importés.

Papa Baba DIASSE
Inspecteur d’académie de Sédhiou
Professeur d’Enseignement Secondaire (Anglais)
Doctorant en littératures et civilisations américaines UCAD
babadiasse@hotmail.com
77 535 73 84

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Un historien sénégalais déplore la marginalisation 'extrême' de l’Afrique

"Dakar, Sénégal - Le président de la Commission Forums et colloques du Festival mondial des arts nègres, l’historien sénégalais Iba Der Thiam a déploré jeudi à Dakar, la place «extrêmement marginale» de l’Afrique malgré les sacrifices que ses fils ont consentis.

«Nous ne sommes associés absolument à rien du tout», a-t-il martelé au cours d’une conférence portant sur la participation des peuples noirs à l’avènement du monde libre, la place et le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.

Le Pr. Thiam a appelé les Africains à se libérer de la confusion dans laquelle le monde occidental les a installés, soulignant l’importance de connaître son passé et de l’évoquer.

«Il faut qu’on se libère de la confusion dans laquelle nous a installés le monde occidental, car nous avons subi ce qu’aucun autre peuple n’a subi, la traite négrière, la colonisation, l’Apartheid», a déclaré l’historien sénégalais.

«Si vous demandez de quoi est composé le monde libre, ils vous citeront les pays occidentaux et l’Australie, mais ils ne vont jamais citer l’Afrique. Nous voulons maintenant que cela cesse. Nous voulons désormais que l’Afrique soit citée parmi les continents qui ont participé à l’avènement du monde libre», a-t-il ajouté.

Selon le Pr. Thiam, il faut que les Africains cessent de dire que le passé n’a pas d’importance, mais de prendre conscience de ce qu’ils sont pour savoir ensuite ce qu’ils ont fait.

«Nous fondons notre passé sur des faits et non sur des mythes comme le font certains pays européens», a-t-il affirmé.

Pana 17 décembre 2010

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mardi, décembre 14, 2010

Théophile Obenga, l’historien et linguiste congolais: ‘La question de l’Egypte nègre a été réglée lors du colloque du Caire’

"L’historien et linguiste congolais Théophile Obenga a affirmé, lundi à Dakar, que la question de l’origine noire des anciens Egyptiens ne se discute plus et qu’elle a été réglée depuis 1974 lors du colloque organisé au Caire, en Egypte.

‘On m’avait invité à débattre sur les anciens Egyptiens étaient-ils oui ou non des Noirs ?. La question ne m’a plu. C’est comme si on doutait encore. Il n’y a point d’interrogation, c’est affirmatif : les anciens Egyptiens étaient des Noirs’, a-t-il lancé à l’assistance lors d’un forum organisé dans le cadre du festival mondial des arts nègres.

Il explique que c’est ce qui l’a poussé à intituler son intervention : ‘La thèse de l’Egypte nègre du colloque du Caire à nos jours’.

Pour Théophile Obenga, l’égyptologie est née en 1882 quand Champollion est arrivé à déchiffrer les hiéroglyphes. Avec lui, a-t-il indiqué, ‘on voyait les hiéroglyphes comme écriture, mais pas comme structure symbolique’.

‘152 ans après le déchiffrement des hiéroglyphes, Cheikh Anta Diop a introduit l’Afrique dans la science de l’égyptologie en publiant en 1954 son ouvrage Nations nègres et culture’. Du coup, il y a eu la ‘naissance de l’historiographie africaine contemporaine’.

Pour l’historien congolais, le savant sénégalais a vaincu la peur intellectuelle en fondant l’égyptologie africaine.

De fait, la question ‘sont-ils noirs ou blancs’ n’est rien d’autre que de l’empirisme, a-t-il affirmé, expliquant qu’’’on était plus sensible aux questionnements qu’à la raison’.

C’est ce qui explique qu’en Occident, on appelait à ‘se méfier de son œuvre’, a-t-il expliqué, ajoutant que cela est à l’origine de ‘l’isolement de Cheikh Anta Diop jusqu’à 1974’

‘Son problème, ce n’était pas que les anciens Egyptiens étaient des noirs ou blancs, son objectif, c’était de retrouver l’histoire africaine’.

Selon Théophile Obenga, la question ce n’est pas de savoir s’il a raison ou s’il a tort, ’on voulait un débat et Cheikh l’a fait’.

Rappelant que le colloque du Caire s’est tenu 20 ans après la publication de ‘Nations nègres et culture’, il a souligné que Cheikh Anta Diop a tenu pendant 20 ans dans l’isolement.

Nations nègres a été également comme un monument inébranlable. Le colloque du Caire avait affirmé de manière définitive que l’Egypte appartient à la civilisation négro-africaine. ‘Les anciens Egyptiens étaient des Noirs’, a-t-il rappelé.

Les savants grecs avaient eux aussi déclaré que l’Egypte est comme un pays africain et que les habitants autochtones étaient des noirs, a-t-il ajouté.

L’historien congolais relève que les choses ont commencé à se renverser à partir de la traite négrière, la colonisation et l’indigénat, ajoutant que ‘l’Europe a créé un grand désordre épistémologique’.

‘Il n’y a jamais eu de système carcéral en Egypte pendant 35 siècles, il n’y a pas de prison d’Etat et de peine capitale. Il y a eu des femmes pharaons, la misogynie est européenne’, a martelé Théophile Obenga.

(Aps)

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dimanche, décembre 12, 2010

Les mots durs de Richard Nixon sur les Juifs, les Noirs et les Irlandais


La diffusion de nouveaux enregistrements audio de Richard Nixon alors qu'il était à la Maison Blanche ont été rendus publics ce week-end, et le moins que l'on puisse dire est que l'ancien président américain n'y apparaît pas sous son meilleur jour. Les 265 heures d'enregistrements, dont le New York Times a publié des extraits, contiennent de nombreuses insultes, blagues douteuses et autres propos injurieux sur les Juifs, les Noirs, les Irlandais et les Italiens.
A propos des Irlandais, Richard Nixon constate qu'ils "ne tiennent pas l'alcool". "Ce que vous devez toujours vous rappeler en ce qui concerne les Irlandais, c'est qu'ils deviennent mauvais. Pratiquement tous les Irlandais que j'ai connus deviennent mauvais quand ils boivent. Spécialement les vrais Irlandais", confie-t-il à un conseiller. Quant aux Italiens, "ces gens n'ont pas la tête bien fixée sur les épaules. Ce sont des gens merveilleux, mais...", dit Nixon, sans terminer sa phrase.
Les propos de l'ancien président américain sur les Noirs sont bien plus durs. Richard Nixon se démarque tout d'abord de son secrétaire d'Etat William Rogers, qu'il accuse d'avoir "une sorte d'aveuglement pour ce qui est des Noirs". "Il dit qu'ils sont en train de progresser et qu'après tout, au bout du compte, ils vont renforcer notre pays, parce qu'ils sont forts physiquement et que certains d'entre eux sont intelligents, explique-t-il.  Mon sentiment, c'est que je crois qu'il a raison si on parle de 500 ans. Mais je crois que c'est faux si on parle de 50 ans".
LES JUIFS "ONT CERTAINES CARACTÉRISTIQUES"
Mais ses mots les plus durs, Richard Nixon les réserve pour les Juifs. Des gens qui"ont certaines caractéristiques", a savoir "une personnalité très agressive, mordante et odieuse", dit-il. Il fait également une distinction entre les Juifs israéliens - qu'il admirait - et les Juifs américains.
Quant à Henry Kissinger, qui était alors son conseiller à la sécurité nationale, il rejette lors d'une conversation les appels demandant à Washington de presser les autorités soviétiques de permettre aux Juifs d'émigrer pour échapper aux persécutions. "L'émigration des Juifs d'Union soviétique n'est pas un objectif de la politique étrangère américaine, affirme-t-il. Et s'ils mettent les Juifs dans des chambres à gaz en Union soviétique, ce n'est pas une affaire américaine. Peut-être une affaire humanitaire".
Ces enregistrements couvrent la période allant de février à mars 1973, soit quelques mois seulement avant que le scandale du Watergate ne prenne de l'ampleur et lui coûte finalement son poste de président. Selon Timothy Naftali, dirigeant de la bibliothèque Richard Nixon, il reste encore 400 heures d'enregistrements à diffuser. Ces derniers couvrent les ultimes mois de sa présidence jusqu'à sa démission forcée en 1974.

mercredi, décembre 08, 2010

AFP: Haïti livré à la violence après une présidentielle contestée

"PORT-AU-PRINCE — Haïti redoutait un embrasement mercredi au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle, jugés 'incohérents' par les Etats-Unis, le candidat du pouvoir s'étant qualifié d'extrême justesse pour le second tour.

Le quartier général d'Inité, le parti au pouvoir, a été incendié dans la matinée à Port-au-Prince, après une nuit de violences sporadiques qui se sont répandues dans tout le pays dès l'annonce tardive des résultats préliminaires du scrutin par le Conseil électoral.

Tandis que des milliers de manifestants, jeunes pour la plupart, convergeaient de bonne heure vers le centre-ville de Port-au-Prince, les pompiers entouraient le siège du parti de Jude Célestin, le candidat adoubé par le président René Préval pour lui succéder.

M. Célestin est arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle du 28 novembre, derrière l'ex-Première Dame Mirlande Manigat, mais il ne devance que de quelque 6.000 voix le chanteur populaire Michel Martelly, dont les partisans sont descendus dans la rue.

A moins d'une modification des résultats d'ici à la publication définitive des résultats le 20 décembre, le second tour opposera le 16 janvier Mme Manigat, qui a obtenu 31% des voix, à M. Célestin (22%). Malgré son score de plus de 21% des voix, Michel Martelly, mieux connu sous son nom de scène de 'Sweet Micky', est exclu de la compétition.

Empêchés d'approcher du palais présidentiel par des unités anti-émeutes, les partisans du chanteur se déplaçaient mercredi dans toute la ville. Certains brandissaient des portraits de M. Martelly, d'autres, armés de bâtons, frappaient des poubelles ou jetaient des pierres.

Des milliers de manifestants étaient également rassemblés à Cap-Haïtien (nord), la deuxième ville du pays, selon des journalistes locaux.

A Pétion-Ville, dans la banlieue de Port-au-Prince, un jeune partisan de M. Martelly a appelé la population dès 05H00, aux cris de 'Réveillez-vous!', à soutenir son candidat.

Témoin des violences de la nuit, des bennes à ordures étaient déversées sur la chaussée où des carcasses de voitures finissaient de se consumer. Les habitants se déplaçaient à pied, mais les commerces restaient obstinément fermés.

'Nous allons détruire le pays jusqu'à ce qu'on nous donne Martelly comme président', a lancé pendant la nuit à l'AFP un jeune manifestant cagoulé.

Les manifestations semblaient être les plus grosses dans le pays depuis la réélection de M. Préval en 2006. Haïti a entre-temps été meurtri par le séisme du 12 janvier dernier (250.000 morts) et est aux prises avec une épidémie de choléra qui a fait 2.120 morts depuis mi-octobre. Les Casques bleus présents dans le pays sont accusés d'avoir introduit la bactérie mortelle.

Les Etats-Unis se sont dits 'préoccupés' par les résultats 'incohérents' de l'élection, au regard de résultats partiels donnés lundi par des observateurs homologués par l'Union européenne, qui avaient mis le candidat du pouvoir en troisième position, loin derrière M. Martelly.

La France a appelé au calme et demandé à ce que les recours soient traités 'de manière rigoureuse et transparente' par le Conseil électoral.

Mme Manigat, 70 ans, a été brièvement la Première dame d'Haïti en 1998 sous le mandat de son mari Leslie Manigat, renversé par les militaires. Si elle l'emporte le 16 janvier, cette universitaire sera la première femme à diriger le pays depuis son indépendance en 1804.

Disant vouloir lutter contre la corruption et pour l'éducation des jeunes, elle s'est aussi prononcée pour le départ progressif des Casques bleus, présents depuis 2004.

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Les excuses de Kadhafi au nom des Arabes pour la traite négrière

Syrte- Libye (PANA) -- Le guide Mouammar Kadhafi a présenté, dimanche, devant le deuxième sommet afro-arabe de Syrte, les excuses des Arabes pour la traite négrière dans laquelle certains ont été impliqués, a constaté la PANA sur place.
Le leader libyen a évoqué, avec une grande franchise, cet épineux dossier des rapports arabo-africains, sous les applaudissements des chefs d'Etat et de gouvernement des pays participant à ce sommet.
Il a énergiquement dénoncé cette pratique que certains Arabes, en particulier, 'les riches' ont exécutée contre des Africains, en présentant les excuses de tous les Arabes.
Il a rappelé à cet égard que les riches Arabes ont, dans le passé, acheté des enfants africains ensuite convoyés en Afrique du Nord, en Arabie et dans les autres régions arabes, pour les réduire à l'esclavage ou pour les vendre.
Il a accusé ces Arabes d'avoir pratiqué de manière scandaleuse la traite négrière et le trafic des personnes, qui suscitent de nos jours l'embarras des Arabes devant les Africains.
'Nous sommes aujourd'hui embarrassés et choqués par ces pratiques scandaleuses des riches Arabes qui avaient regardé leurs frères africains avec mépris et condescendance', a-t-il martelé, estimant que ce comportement était identique à celui de l'Occident, de l'Amérique à l'Europe, qui avaient transporté les Africains comme des animaux, après les avoir capturés, traités en esclaves, pour ensuite les coloniser et continuer à les exploiter jusqu'à nos jours.
'Nous devrions aujourd'hui reconnaître cette question, la dénoncer vigoureusement et la placer dans sa véritable dimension', a-t-il dit, rappelant que certains intellectuels et écrivains africains l'avaient auparavant et récemment encore évoquée.
'Tant que nous, Africains, nous aurons oublié ou pardonné à l'Occident de nous avoir réduits à un esclavage de grande envergure, réprimés, massacrés, et d'avoir pillé nos richesses au profit du bien-être de ses peuples, au dépens de nos souffrance, il est tout à fait logique de débarrasser de nos coeurs les rancoeurs nées de ces pratiques des riches Arabes, jadis trafiquants d'êtres humains', a affirmé Mouammar Kadhafi.
Le guide Kadhafi, qui évoque, publiquement et pour la première fois du haut de la tribune d'un sommet afro-arabe, cet épineux dossier, fonde ce devoir d'indulgence sur le pardon que 'nous avons accordé aux Européens et Américains avec qui certains d'entre nous traitent aujourd'hui, avec loyalisme, voire dépendance et respect du Blanc qui nous avait asservis par le passé'.
11 Outubro 2010 08:50:00

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dimanche, décembre 05, 2010

Ahmed Sékou Touré: Négritude, un concept d’aliénation de l’Afrique

La négritude, répandue pendant les périodes sombres de l’Afrique, fut un concept philosophique largement combattu par le président Ahmed Sékou Touré, qui la considérait comme un concept d’aliénation de l’homme africain, conçu pour une justification morale de la traite des Noirs, puis de la colonisation

"Pour les négriers, le commerce triangulaire était une traite des nègres par les hommes et non d’hommes par l’homme. Dans les plantations d’Amérique, disait Ahmed Sékou Touré, les chevaux vapeurs étaient renforcés par des nègres vapeurs. Ce réflexe subjectif s’est développé avec la colonisation et a repris une vigueur nouvelle avec la néo-colonisation. Le nègre, estimaient les colonisateurs, est colonisé parce que bon à coloniser, puisque n’appartenant pas à la même espèce que les blancs. Raison pour laquelle Sékou Touré a considéré la négritude comme une sorte de négation de l’homme noir. Alors que, dit-il, elle est subjective, car, la couleur de la peau n’est qu’un fait conforme aux conditions du milieu et il en est de même de la texture de la peau, des glandes sudoripares. Chez les animaux, les bovidés ont-ils tous la même couleur ? S’interroge-t-il. Bien sur que non ! Et l’ont veut, à travers la couleur, déterminer la nature des hommes.

Les conditions de vie, les rapports économiques et socioculturels des peuples ne sont, nulle part, le résultat du fait que leur peau soit plus ou moins blanche, jaune ou noire. Y a-t-il une ‘blanchitude’ une ‘jaunitude’…, une âme blanche ou jaune, une justice blanche ou jaune ? Sinon la ‘négritude’ peut-elle alors se justifier et s’ériger en doctrine scientifique ? Il est compréhensible, poursuit Ahmed Sékou Touré, que les colonisateurs veuillent que certains de nos penseurs, écrivains, soient à leur dévotion pour donner conscience morale a leur idéologie raciste de ‘négritude’.Ces intellectuels, des africanisés, n’hésitent pas de présenter la négritude comme un courant philosophique mobilisateur.

Ils affirment à la face du monde si ‘la raison est hellène, l’émotion est nègre’, ce qui signifie en terme clair que le noir considéré comme nègre n’est pas capable de réflexion, d’analyse et de compréhension, étant dominé par l’émotion. Ces qualités humaines reviennent à l’hellène (le blanc), majestueux héritier des civilisations gréco-romaine, anglo-saxonne, germano saxonne. Les nègres, eux, n’ont pas de civilisation. Il faut alors leur en donner. Regrettant que ces conceptions viennent des Africains très instruits, le président Sékou affirme qu’aucune conscience ne saurait être blanche, jaune ou noire. La négritude, conclura-t-il, n’est que l’expression d’une dépersonnalisation, d’une aliénation des valeurs humaines des hommes à peau noire.

Fakémo Camara

Le Démocrate, Numéro 163 du lundi 24 au dimanche 30 mars 2003 * page 6

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vendredi, décembre 03, 2010

Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage (02.12.10) - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères et européennes

Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage (2 décembre 2010)

Aujourd’hui, dans le monde entier, est célébrée la date anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies de la Convention pour la répression de la traite des êtres humains, le 2 décembre 1949.

Cette journée internationale pour l’abolition de l’esclavage perpétue la mémoire de l’esclavage et de la traite qui ont meurtri le monde.

La France commémore chaque année la mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition, à la date anniversaire de l’adoption d’une loi, la première dans le monde, reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité, le 10 mai 2001.

Cette journée est également l’occasion de rappeler que la traite des êtres humains n’appartient pas qu’au passé. Sur tous les continents, des millions d’individus, dont des enfants et des femmes, en sont victimes. Réduites en esclavage, privées de liberté, des personnes sont livrées à la prostitution, des employés domestiques sont astreints au travail forcé, d’autres subissent les pires formes contemporaines de l’esclavage.

Le ministère des Affaires étrangères et européennes est particulièrement engagé pour lutter contre ces graves atteintes aux droits de l’Homme et à la dignité humaine. Nous appelons notamment à la ratification universelle du Protocole additionnel à la Convention de Palerme qui vise à prévenir, réprimer et punir la traite des êtres humains.

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