vendredi, septembre 30, 2011

‎30 Septembre 1991 - 30 Septembre 2004 Un cauchemar inoubliable pour la mémoire collective



Le 30 septembre 1991, les Forces Armées d'Haïti ont renversé dans le sang le Président Jean Bertrand Aristide, élu démocratiquement au cours des élections générales du 16 décembre 1990. Les militaires, aidés du groupe paramilitaire dénommé Front pour l'Avancement et le Progrès d'Haïti (FRAPH), ont établi pendant trois (3) ans, un régime de terreur caractérisé par la violence aveugle, la négation des droits fondamentaux de la personne.

La terreur imposée à la population civile tout au cours de cette période a pris des formes diverses : exécutions sommaires, enlèvements suivis de disparitions, arrestations illégales, détentions arbitraires, bastonnades, vols, viols, destructions de maisons, incendies, etc.

Nous devons rappeller que selon des estimations, ce coup d'Etat a fait des milliers de victimes. (5000)Pourtant un seul procès a été réalisé dans le cas du massacre de Raboteau.

Nous constatons avec douleur que 20 ans après ce coup d'Etat :

Les criminels continuent de bénéficier de l'impunité officielle

Les condamnés du massacre de Raboteau sont dans nos murs ;

Des anciens bourreaux du peuple haïtien reviennent avec arrogance et continuent de sacrifier les aspirations démocratiques du peuple haïtien et menacer le fondement même de l'Etat.

20ème anniversaire du coup d’Etat de 1991 : 20 ans depuis la mort du capitaine Fritz Pierre-Louis Témoignages contre l’oubli



Le capitaine Fritz Pierre-Louis fut probablement assassiné le 30 septembre 1991 au Palais National, après une folle et chaude journée au cours de laquelle les hommes placés sous son commandement et lui-même ont ramené au siège de la présidence un chef d’Etat dont le sort était pourtant déjà scellé.

Sa « journée », comme disent affectueusement les américains, aurait pu cependant se terminer différemment, de façon moins tragique, si, quelques heures seulement auparavant, le chef d’Etat en question, avait tant soit peu tenu compte de son analyse judicieuse de la situation qui se développait dès la veille au soir et qui allait se préciser avec les événements enregistrés dans la matinée du 30 septembre.

Retranché en la résidence du « président » à Tabarre, Fritz Pierre-Louis avait clairement vu venir le « coup d’Etat ». Il avait alors proposé une riposte urgente et appropriée. Mais, on attendait...

Et on a attendu...

L’exécution de Fritz Pierre-Louis, présentée par la suite comme un suicide, fut une étape décisive dans la réalisation du coup d’Etat. Ceux qui l’ont connu savent que, vivant, il aurait tout tenté pour renverser la situation. Il aurait pu alors compter sur son ascendant sur ses camarades militaires dont les plus gradés l’appelaient « le chef ».

Ce charisme, Fritz Pierre-Louis le devait à sa force de caractère, à sa discipline militaire et à sa rectitude.

Peu de gens savent que, bien avant de s’inscrire à l’Académie militaire, Fritz Pierre-Louis était épris d’idéaux de justice et de progrès.

Peu de gens savent que le pays a failli découvrir un Thomas Sankara haïtien le 7 novembre 1986, jour où, en compagnie de certains frères d’armes, le sous-lieutenant Fritz Pierre-Louis du puissant bataillon Jean Jacques Dessalines, avait projeté de « décapiter » l’armée en le débarrassant de tous ses généraux et colonels apatrides et corrompus.

Pourtant, le colonel Jean Claude Paul croyait l’avoir dans sa poche et ne ménageait aucune faveur au jeune et brillant officier. Au même moment, il contrevenait systématiquement à ses ordres, notamment en refusant d’honorer son quota de morts par jour pour instaurer la terreur ou d’exécuter prêtres, dirigeants politiques et journalistes « nuisibles ».

L’un des officiers ayant vendu la mèche, il dut prendre le chemin de l’exil.

Peu de gens savent qu’il a abandonné femme et enfants, de même que le confort matériel offert par les Etats-Unis, pour venir reprendre du service en Haïti dans des conditions qui étaient loin de conduire à la réussite individuelle.

Sait-on que, au moment de prendre la décision cruciale de regagner la mère-patrie, Fritz Pierre Louis s’était donné la peine de savoir si le père Aristide et le mouvement lavalas voulaient réellement conduire le pays à bon port ?

Sait-on aussi que son projet de retour en Haïti impliquait qu’il ne pourrait plus retourner aux Etats-Unis où il jouissait du statut de réfugié politique ? Sa décision était prise quoique, de surcroît, aucune garantie ne lui avait été donnée concernant son intégration éventuelle dans le nouvel appareil d’Etat, dans la sécurité d’Etat ou dans l’armée...

A la veille de son retour d’exil, Fritz Pierre-Louis a participé, de Miami étant, à la coordination de l’action militaire qui devait être déclenchée pour faire échec au coup d’Etat perpétré le 7 janvier 1991 par Roger Lafontant et consorts. Le commandant d’alors du Corps des Engins Lourds, le major Gérard Salomon, était en contact direct avec « le chef » se trouvant à Miami. Le Haut-commandement militaire s’était « évaporé ». Aucun membre de l’Etat-Major n’a pu être atteint par Salomon pour des instructions spécifiques. Au niveau des Engins Lourds, la décision était tout de même prise de passer à l’action contre Roger Lafontant et consorts.

De retour en Haïti au lendemain du 7 février 1991, Fritz Pierre-Louis fut admis dans le groupe des « civils » qui devaient recevoir une formation dans le domaine de la sécurité rapprochée dispensée par des instructeurs de police suisses. Très vite, il se distingua auprès de ces derniers par la précision de son tir, sa rigueur, son ardeur à l’effort physique et ses brillantes facultés intellectuelles. Il fut alors recommandé pour diriger le groupe.

En raison des frictions incessantes entre ce groupe de civils et les militaires de la sécurité présidentielle, le chef de l’Etat résolut de solliciter la réintégration au sein de l’armée de ceux d’entre eux qui en faisaient partie, jadis. C’est ainsi que Fritz Pierre-Louis et certains ex-officiers du groupe furent réintégrés dans l’armée. Le classement lui permit d’être promu au grade de capitaine.

Le commandant en chef par intérim Raoul Cédras a vainement tenté de faire comprendre au chef de l’Etat que cette réintégration posait des problèmes et que la plupart de ces ex-officiers étaient des déserteurs jugés par contumace. L’ironie de l’histoire était que Cédras fut le principal accusateur militaire dans le procès en cour martiale contre la plupart des hommes que le chef de l’Etat lui avait finalement intimé l’ordre de réintégrer au sein de l’institution militaire.

Dans d’autres sphères de l’armée, on se méfiait ouvertement de ces « officiers réintégrés » qu’on désignait alors sous le vocable peu flatteur dans l’institution militaire d’« officiers politiques ».

Fritz Pierre-Louis et consorts se sont donc vite retrouvés sous l’autorité directe de chefs militaires qui ne les appréciaient guère et qui guettaient assurément la meilleure occasion pour les expédier « en enfer ».

La réintégration dans l’armée n’était pourtant pas l’objectif premier de Fritz Pierre-Louis. Il voulait de préférence contribuer, en protégeant un « leader populaire et constitutionnel », à une entreprise qui eut pu tirer le peuple des conditions abjectes dans lesquelles il vivait depuis plus d’un siècle.

Moins d’un mois avant le coup d’Etat, il confia à un ami d’enfance alors responsable de la Télévision d’Etat et en présence d’un ami commun, que nous faisions face à des risques énormes et que nous pouvions y laisser notre peau compte tenu, d’après son constat, de la légèreté avec laquelle le président et le premier ministre traitaient des questions sensibles de sécurité nationale. Il en voulait pour preuve, entre autres exemples, le fait par le chef de l’Etat de s’être ravisé à la dernière minute sur un ordre de transfert en province du « dangereux » major Joseph Michel François.

Tirant sa propre conclusion de cette situation, Fritz Pierre-Louis a alors vaguement considéré, au cours de la conversation, l’éventualité de solliciter un transfert à un autre poste où il exercerait exclusivement sa fonction militaire.

Une autre fois, au même ami d’enfance, il a fait part de son amertume de constater que certains de ses frères d’armes en qui il avait placé sa confiance pour une cause noble, commençaient à s’enrichir par tous les moyens, « comme le faisaient les officiers sous Jean Claude Duvalier ». « Ce n’est pas ce qui m’intéresse, moi. Il se pourrait que, un de ces jours, je le leur crache au visage et que je coupe les ponts avec eux », avait-il ajouté avec dépit.

La thèse du suicide de Fritz Pierre-Louis a été annoncée par le général Cédras en personne, quelques heures seulement après son décès. Il n’y a donc pas eu d’enquête sur les circonstances exactes de la mort du responsable de la sécurité rapprochée du chef de l’Etat.

20 ans après, peu de gens savent qui était le capitaine Fritz Pierre-Louis. Mais ceux qui l’ont connu et qui savent qu’il n’appartenait pas à un parti, mais plutôt à une cause, doivent empêcher que son nom et son sacrifice tombent dans l’oubli.

jeudi, septembre 29, 2011

DISCOURS DE FREDERICK DOUGLASS SUR HAÏTI


C'est très intéressant à lire cette description multidimensionnelle d'Haiti faite par un américain en 1893.
Frederick Douglass  

Traductions

DISCOURS DE FREDERICK DOUGLASS SUR HAÏTI
Prononcé le 2 janvier 1893 à l’occasion de l’inauguration du
pavillon haïtien à la Foire Internationale de Chicago 1.
FREDERICK DOUGLASS, Lecture on Haiti : The Haitian pavilion dedication ceremonies delivered at the World’s fair, in Jackson Park, Chicago, Jan. 2d, 1893. : By the Hon. Frederick Douglass. Introductory by Prof. David Swing. Response of the Director-General Geo. R. Davis, Chicago, 1893, 57 p.

Traduction de Marlène Rigaud Apollon
Moun - Revue de philosophie 4 (2006) 124-146

Personne ne devrait avoir la présomption de se présenter devant un auditoire américain intelligent sans avoir un sujet important ou un but sérieux.

Quels que soient les autres domaines où je suis peut-être déficient, j’espère avoir les qualifications nécessaires, en ce qui concerne et mon sujet et mon but, pour m’adresser à vous ce soir.

Mon sujet est Haïti, la République Noire; la seule République Noire au monde qui se soit faite elle-même. Je dois vous parler de son caractère, de son histoire, de son importance, de sa lutte contre l’esclavage pour parvenir à la liberté et de sa condition de nation. Je dois vous parler de son progrès au point de vue civilisation ; de ses relations avec les États-Unis; de son passé et de son présent ; de son destin probable ; et de l’importance de son exemple comme République libre et indépendante pour le destin de la race africaine dans notre pays et ailleurs.

Si, par un énoncé véridique des faits et une déduction correcte faite à partir d’eux, j’arrive à promouvoir, à n’importe quel degré, une meilleure compréhension de ce qu’est Haïti et à permettre une meilleure appréciation de ses mérites et de ses services au monde ; surtout, si je peux promouvoir des sentiments plus amicaux à son égard dans ce pays et, en même temps, donner (1 Les notes sont du traducteur. Discours sur Haïti 125) à Haiti elle-même, comme amie, une idée de ce que ses amis et le monde civilisé espèrent et attendent d’elle, à juste titre, j’aurai atteint mon but.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une bonne entente devrait exister
entre Haïti et les États-Unis. Sa proximité, la similarité de son système de gouvernement, ses importantes et grandissantes relations commerciales avec nous devraient à elles seules nous rendre profondément intéressés à son bien-être, à son histoire, à son progrès et à ce que peut être son destin.

Haïti est un pays riche. Elle a beaucoup de choses dont nous avons besoin et nous avons beaucoup de choses dont elle a besoin. Les relations entre nous sont aisées. Si on mesure la distance par le nombre d’heures et l’amélioration des bateaux à vapeur, Haïti n’est qu’à trois jours de New York et à trente-six heures de la Floride; en fait, une voisine toute proche. Pour cette raison, et pour d’autres aussi importantes, des relations amicales et profitables devraient subsister entre les deux pays. Bien que nous ayons mille ans de civilisation derrière nous et Haïti seulement un siècle ; bien que nous soyons grands et Haïti petite ; bien que nous soyons puissants et Haïti faible; bien que nous soyons un continent et Haïti, elle, est bornée de toutes parts par la mer, le temps viendra peut-être où, même dans sa faiblesse, Haïti pourra être une force pour les États-Unis.

Maintenant, malgré cette évidente possibilité, c’est un fait remarquable et
déplorable qu’alors qu’Haïti est si proche de nous et tellement capable de nous être utile; alors que, comme nous, elle essaie d’être une république soeur et est désireuse d’avoir un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple; alors qu’elle est l’un de nos meilleurs clients, vendant son café et ses autres produits de valeur à l’Europe contre de l’or et nous envoyant son or pour acheter notre farine, notre poisson, notre huile, notre bœuf et notre porc; alors qu’elle enrichit ainsi nos marchands et nos fermiers et notre pays en général, elle est l’unique pays auquel nous tournons le dos.

Nous l’accusons d’être plus amicale envers la France et les autres pays européens qu’envers nous. Cette accusation, si elle est vraie, a une explication naturelle et la faute nous revient plus qu’à Haïti. Personne ne peut faire état d’aucun acte que nous ayons posé pour gagner le respect et l’amitié de cette République noire. Si, comme on le prétend, Haïti est plus cordiale envers la France qu’envers les États-Unis, c’est en partie parce qu’Haïti est elle-même française. Sa langue est française; sa littérature est française, ses mœurs et ses manières sont françaises; ses ambitions et aspirations sont françaises; ses lois et modes de gouvernement sont français ; son clergé et son éducation sont français; ses enfants vont étudier en France et leurs esprits sont remplis des idées françaises et de la gloire française.

Mais une raison plus profonde de la froideur entre nos pays est la suivante :
Haïti est noire et nous ne lui avons pas encore pardonné de l’être, [Applaudissements] ni pardonné au Très-Haut de l’avoir faite noire. [Applaudissements)

Frederick Douglass 126
Notre civilisation si vantée est loin en arrière de toutes les
autres nations en ce qui a trait à cet acte sublime de repentir et de pardon.

[Applaudissements.] Dans tous les autres pays du globe, un citoyen d’Haïti est assuré d’un traitement civil. [Applaudissements.] Dans toutes les autres nations, sa souveraineté est reconnue et acceptée. [Applaudissements.] Partout où tout autre homme peut aller, il peut aller. [Applaudissements.] Il n’est pas repoussé, exclu ou insulté à cause de sa couleur. [Applaudissements.]

Tous les lieux de divertissements et d’enseignement lui sont ouverts.
[Applaudissements.] La situation est grandement différente pour lui
quand il s’aventure à l’intérieur des frontières des États-Unis. [Applaudissements.]

De plus, après qu’Haïti eut secoué les chaînes de l’esclavage, et longtemps après que sa liberté et son indépendance eurent été reconnues par toutes les autres nations civilisées, nous avons continué à refuser de reconnaître ce fait et l’avons traitée comme si elle était en dehors de la communauté des nations.

Personne ne saurait oublier de sitôt un tel traitement ni s’empêcher d’en
éprouver des ressentiments sous une forme ou une autre [Applaudissements.]

Ne pas le faire serait attirer à bon droit le mépris.

Dans sa nature même, le pays possède beaucoup pour inspirer à son peuple force, courage et respect de soi. Topographiquement, le pays est magnifiquement beau, grandiose et impressionnant. Revêtu de son atmosphère bleue et parfumée, il s’élève de la mer environnante dans une splendeur sans égale. En décrivant la grandeur et la sublimité de leur pays, les Haïtiens pourraient également adopter la description poétique de notre propre fier pays. [Applaudissements.]

Une terre de forêts et de rochers
De mers d’un bleu profond et de grandioses rivières
De montagnes dressées dans l’air pour railler
La secousse de l’orage, le frissonnement de l’éclair
Mon vert pays à moi, pour toujours.

C’est un pays d’une beauté frappante, diversifiée par des montagnes, des vallées, des lacs, des rivières et des plaines, et qui contient en lui-même tous les éléments nécessaires pour une grande et durable richesse. La composition calcaire de ses montagnes et de son sol est une garantie de fertilité perpétuelle. Sa chaleur tropicale et son humidité insulaire maintiennent sa végétation fraîche, verte et vigoureuse toute l’année. À une altitude de huit milles pieds, ses montagnes sont encore recouvertes de forêts d’une grande variété et d’une grande valeur. Son climat, variant avec l’altitude comme celui de la Californie, s’adapte à toutes constitutions humaines et à toutes formes de productions agricoles.


Fortuné dans son climat et dans son sol, il l’est aussi dans sa géographie.

Ses côtes sont marquées de nombreuses indentations formées par des
(Discours sur Haïti  127)

bras de mers, des rivières et des ports où tous types de vaisseaux peuvent jeter l’ancre sans danger, facilitant le commerce. Protégée de chaque côté par des montagnes altières, riches en verdure tropicale de leur base à leur cime, ses eaux bleues parsemées ici et là des ailes blanches des bateaux de commerce de tous les pays et de toutes les mers, la Baie de Port au Prince rivalise presque avec celle de Naples, plus fameuse et la plus belle du monde.

L’une des baies du pays a attiré le regard du gouvernement américain.

Le Môle St. Nicolas, dont nous avons beaucoup entendu parler et entendrons parler beaucoup plus encore, est un port splendide. On le désigne, comme il se doit, le Gibraltar de ce pays. Il commande le Passage du Vent, la porte naturelle du commerce du nouveau comme de l’ancien monde. Important maintenant, nos politiciens prévoient qu’il le sera plus encore quand le Canal de Nicaragua sera achevé. Par conséquent, nous voulons de ce port comme station navale. On pense que la nation qui peut l’acquérir et le conserver sera maîtresse de la terre et de la mer dans son voisinage. Des Américains ont dit quelques paroles irréfléchies au sujet de l’acquisition de ce port.

[Applaudissements.] «Nous devons l’avoir pacifiquement, si nous pouvons, par la force si nécessaire » disent-ils. Je doute que nous l’obtiendrons par l’un ou l’autre moyen, [Applaudissements] pour la simple raison qu’Haïti ne se rendra pas paisiblement et qu’il coûterait beaucoup trop de l’arracher d’elle de force. [Applaudissements.] 

Je pensais, dans ma naïveté quand j’étais Ministre et Conseiller Général en Haïti, qu’elle pourrait, en geste de courtoisie, faire cette concession aux États-Unis, mais j’ai bientôt découvert que le jugement d’un Ministre américain n’était pas le jugement d’Haïti. Jusqu’à ce que je fasse l’effort pour l’obtenir, je ne connaissais pas la force et la vigueur du sentiment avec lequel il allait être refusé. [Applaudissements.]

Haïti a quelque répugnance à perdre contrôle d’un seul pouce de son territoire. [Applaudissements.] 

Aucun homme politique en Haïti n’oserait faire peu de cas de ce sentiment. Aucun gouvernement ne pourrait le faire sans qu’il ne coûte au pays révolution et effusion de sang. [Applaudissements.]

Je ne croyais pas que le Président Harrison souhaitait que je poursuive le sujet jusqu’à obtenir ce résultat. [Applaudissements.] 

Au contraire, je crois que, comme ami de la race noire, il désirait la paix dans ce pays. [Applaudissements.]

La tentative de créer des sentiments de colère aux États-Unis contre Haïti, parce qu’elle a jugé convenable de nous refuser le Môle St. Nicolas, n’est ni raisonnable ni honorable. Il n’y avait ni insulte ni mauvaise foi dans cette affaire. Haïti a le même droit de refuser que nous avons de demander et il n’y avait d’insulte ni dans la demande ni dans le refus. [Applaudissements.]

(Frederick Douglass   128)

Ni l’importance commerciale d’Haiti, ni son importance géographique ou numérique ne doivent être sous-estimées. [Applaudissements.] Si elle désire beaucoup du monde, le monde désire beaucoup de ce qu’elle possède.

[Applaudissements.] Elle produit du café, du coton, du bois de campêche, du bois d’ébène et du gaïac. Le revenu que le gouvernement réalise de ces produits est entre neuf et dix millions de dollars. Avec un tel revenu, si Haïti pouvait être délivrée des révolutions, elle pourrait facilement devenir, en proportion à son territoire et à sa population, le pays le plus riche du monde. [Applaudissements.] 

Et pourtant, elle est comparativement pauvre, parce qu’elle est révolutionnaire.

La population d’Haïti est estimée à près d’un million. Je pense que le nombre actuel dépasse cette estimation. Dans les villes et les cités du pays, les gens sont en grande partie de sang mixe et leur couleur va du noir au blanc. Mais les habitants de l’intérieur sont de sang noir pur. La couleur dominante parmi eux est brun foncé avec un soupçon de chocolat.

A plusieurs égards, ils sont assez beaux. Il y a en eux une sorte de majesté.

Ils se tiennent debout avec fierté comme s’ils étaient conscients de leur liberté et de leur indépendance. [Applaudissements.]

J’ai trouvé les femmes bien supérieures aux hommes. Elles sont élastiques, rigoureuses et belles. Elles se déplacent avec la cadence d’un cheval de race. 

La production, la richesse et la prospérité du pays dépendent largement d’elles.

[Applaudissements.] Elles fournissent des provisions aux villes et cités, les transportant sur des distances de quinze à vingt miles 2 et souvent elles portent un bébé comme charge additionnelle. Curieusement, ce bébé est attaché au côté de la mère. Elles ont l’air de ne faire aucun cas de leur fardeau, de la longueur du voyage ou de ce poids supplémentaire.

Des milliers de ces femmes de campagne en robes bleues simples et foulards multicolores, marchent en file le long des routes conduisant à Port au Prince. Le spectacle est certainement frappant et pittoresque. Une bonne partie des produits du marché est aussi amenée des montagnes sur des ânes, mules, petits chevaux et bétail. Dans le traitement de ces animaux, nous voyons en Haïti une cruauté héritée de l’ancien système esclavagiste.

Elles les battent sans merci.

               

J’ai dit que les hommes ne m’ont pas frappé comme étant les égaux des femmes. Je pense que cela est dû largement au fait que la plupart d’entre eux sont contraints de passer une bonne partie de leur vie comme soldats au service de leur pays et c’est une vie souvent néfaste à la croissance de toutes qualités viriles. Un homme sur trois que vous rencontrez dans les rues de Port-au-Prince est un soldat. Sa vocation est contre nature. Il est séparé de son foyer et du travail. Il est tenté de passer une bonne partie 2 1 mile = 1.61 km.

Discours sur Haïti 129
de son temps à jouer, boire et à s’adonner à d’autres vices destructeurs; des vices qui ne manquent jamais de se manifester de façon répulsive dans les manières et le comportement de ceux qui s'y adonnent. Quand j’ai marché à travers les rues de Port-au-Prince et ai vu ces hommes ternis, délabrés et mous, je me suis surpris à reprendre sur Haïti la lamentation de Jésus sur Jérusalem, me disant, « Haïti ! Pauvre Haïti!

Quand apprendra-t-elle et pratiquera-t-elle ce qui lui apportera la paix et le bonheur ? »

Aucune autre terre n’a de cieux plus lumineux. Aucune autre terre n’a d’eau plus pure, de sol plus riche ou de climat plus heureusement diversifié.

Elle a toutes les conditions naturelles essentielles pour devenir un pays noble, prospère et heureux. [Applaudissements.] Pourtant, la voici, déchirée et brisée par les révolutions de factions bruyantes et par des anarchies; pataugeant d’année en année dans un labyrinthe de misère sociale.

De temps en temps, nous la trouvons convulsée par une guerre civile, engagée dans le terrible travail de la mort; répandant avec frénésie son propre sang et conduisant ses meilleurs cerveaux à un exil sans espoir. Port-au-Prince, une ville de soixante mille âmes, capable d’être transformée en l’une des plus saines, des plus heureuses et l’une des plus belles villes des Antilles a été détruite par le feu une fois chaque vingt-cinq ans de son histoire. L’explication est celle-ci : Haïti est un pays de révolutions.

Elles éclatent sans avertissement et sans excuse. La ville peut être là au coucher du soleil et disparaître au matin. Des ruines splendides, autrefois les maisons de riches, se voient dans chaque rue. Dans différentes parties de la ville, de grands dépôts, autrefois les propriétés de riches commerçants, nous sautent à la vue avec leurs murs détériorés et détruits. Quand nous demandons: « D’où viennent ces ruines lamentables? » « Pourquoi n’ont-elles pas été reconstruites? » on nous répond par un mot… un mot d’agonie et de sombre terreur, un mot qui va au coeur de tous les malheurs de ce peuple: « la révolution ! » Les incertitudes et insécurités causées par cette folie révolutionnaire d’une partie du peuple sont telles qu’aucune compagnie d’assurance n’assurera les propriétés à un taux que les moyens du propriétaire lui permettent de payer. Dans de telles conditions, il est impossible d’avoir un esprit quiet. Il y a même une anticipation chronique, fiévreuse de désastres possibles. 

Des feux incendiaires : Feux commencés spontanément comme marque d’insatisfaction contre le gouvernement ; feux par vengeance personnelle, et feux pour promouvoir une révolution sont d’une fréquence étonnante. On pense parfois que cela est dû au caractère de la race. Loin de là. [Applaudissements.] 

Les gens ordinaires en Haïti sont assez pacifiques. Ils n’ont aucun goût pour les révolutions. La faute ne revient pas au grand nombre d’ignorants mais au (3 Cf. Lc 19,42. Frederick Douglas 130) petit nombre des éduqués ambitieux. Trop fiers pour travailler et pas disposés à faire du commerce, ils font de la politique l’affaire de leur pays. Gouvernés ni par amour ni par compassion pour leur pays, ils ne se soucient pas des abîmes où ils peuvent plonger. Aucun président, quel que soit son degré de vertu, de sagesse et de patriotisme ne leur convient quand il arrive qu’eux-mêmes n’ont pas le pouvoir.

Je souhaiterais pouvoir dire que ceux-ci sont les seuls conspirateurs contre la paix en Haïti mais je ne le peux. Ils ont des alliés aux États-Unis.

Des développements récents ont montré que même un ancien Ministre des États-Unis, résident et Consul Général de ce pays s’est prononcé contre le gouvernement actuel d’Haïti. Il se trouve que nous avons des hommes dans ce pays qui, pour réaliser leurs objectifs personnels et égoïstes éventeront la flamme de la passion entre les factions en Haïti et aideront en plus à fomenter des révolutions.

À leur honte, qu’on sache que des Américains hautement placés se sont vantés de leur habileté à commencer une révolution en Haïti à leur gré. 

Ils n’ont qu’à rassembler assez d’argent, disent-ils, avec lequel armer et équiper les mécontents de chaque faction, pour atteindre leur objectif.

Des hommes qui ont de vieilles munitions de guerre ou de vieux bateaux à vendre, des bateaux qui couleront à la première tempête, ont un intérêt à attiser une lutte en Haïti Cela leur donne un marché pour leurs viles marchandises. D’autres, aux tendances de spéculateurs et qui ont de l’argent à prêter à un taux élevé d’intérêt sont heureux de conspirer avec les chefs révolutionnaires de l’une ou l’autre faction pour leur permettre de commencer une insurrection sanglante. Pour eux, le bien d’Haïti n’est rien, l’effusion de sang humain n’est rien; le succès d’institutions libres n'est rien.

REPARATIONS SHOULD BE MADE FOR AFRICAN SLAVE TRADE, ANTIGUA AND BARBUDA TELLS UN

The Caribbean island State of Antigua and Barbuda today demanded reparations for injustices suffered by African slaves and their descendants, saying at the United Nations that segregation and violence against people of African descent had impaired their capacity for advancement as nations, communities and individuals.

“None should disagree that racism and other legacies of slavery continue to shape the lives of people of African descent – thus reparations must be directed toward repairing the damage inflicted by slavery and racism,” Baldwin Spencer, the Prime Minister and Foreign Minister, told the General Assembly’s annual general debate in New York.

He stressed that former slave-owning States should begin a reconciliation process by formally apologizing for the crimes committed by those nations or their citizens over the 400 years of the African slave trade.

“And to help counter the lingering damage inflicted on generations of peoples of African descent by generations of slave-trading and colonialism, we call on those very States to back up their apologies with new commitments to the economic development of the nations that have suffered from this human tragedy,” said Mr. Spencer.

He said that planned African Diaspora Summit in South Africa next year will provide a platform for the African diaspora to put in place economic policies that will ensure sustained economic cooperation among public and private stakeholders to promote development, entrepreneurship and business opportunities in diaspora regions. -end-

New York, Sep 24 2011

mercredi, septembre 28, 2011

ON NE PEUT PAS TUER LA VÉRITÉ"



Les violations des droits humains sous JEAN-CLAUDE DUVALIER

LES EXÉCUTIONS EXTRAJUDICIAIRES A FORT DIMANCHE:

Emmanuel Joseph, ancien membre des Léopards détenus à Fort-Dimanche a fait le récit suivant:

"Souvent la nuit nous entendions passer le peloton de la mort. On appelait des camarades qui ne revenaient jamais. Le bruit lugubres des balles assassines parvenait jusqu'à nos cellules. D'aucuns pleuraient en silence d'autres pleuraient pour les âmes des ces patriotes inutilement fauchés".
Amnesty International Sept-2011


vendredi, septembre 23, 2011

L'occupation américaine de l'île d'Haïti

M. Louis Borno reçut de la Banque Nationale de la République d’Haïti copie d’une note que le Chef de l’Occupation avait adressée a cet établissement : « En vertu des pouvoirs dont je suis investi sous l’autorité de la loi martiale, je requiers que vous donniez immédiatement les instructions nécessaires afin qu’aucun fonds déposé au crédit du Gouvernement haïtien ou sujet à son contrôle dans votre banque ou dans ses succursales en Haïti ne soit tiré que
sur mon ordre. » De cette façon, le colonel Russell faisait main basse sur tous les revenus – même sur ceux provenant des taxes intérieures que la convention réservait expressément au gouvernement – afin d’acculer le ministère
à une capitulation humiliante. Il écrivit, d’autre part, au Président de la République une lettre arrogante dans laquelle, invoquant encore la loi martiale, il disait : « J’ai la ferme conviction que les objets que le Gouvernement des Etats-Unis désire que le Gouvernement haïtien accomplisse comprennent la dépense de ses fonds sous le contrôle du conseiller financier, et le fait de n'avoir pas voté le budget national a prolongé d’une manière indue le moment ou ce contrôle aurait du passer entre ses mains. Je crois en outre qu’il est d’importance vitale pour le Gouvernement d’Haïti de mettre
immédiatement en vigueur les lois de finances telles qu’elles sont présentées par le conseiller financier, et je ne saurais trop fortement vous engager à le faire. Jusqu’au moment ou les mesures expédientes auront été prises, je crois
qu’il est de mon devoir d’empêcher le débours des fonds des contributions intérieures et j'ai à vous informer qu’a cette date j’’ai ordonné au directeur de la Banque Nationale de la République d’Haïti de ne pas dépenser des fonds du Gouvernement en sa possession, excepté sur mon ordre. ».

jeudi, septembre 22, 2011

Histoire : Les pères du Panafricanisme

L’idée panafricaine se précisa aux caraïbes et en Amérique du Nord à la fin du XIXème siècle, après une longue et parfois violente confrontation opposant les autorités et les propriétaires esclavagistes aux Nègres libres et aux Nègres esclaves. Parmi les personnalités qui participèrent à sa naissance, quatre hommes des caraïbes se démarquent. Ils se différencient nettement des autres penseurs de leur génération : Edward Wilmot Blyden, Anténor Firmin, Henry Sylvester Williams et Benito Sylvain. Ceux-ci, sont à l’origine de l’organisation de la première conférence panafricaine organisée à Londres en 1900, laquelle consacra le nom « panafricain » à un mouvement qui avait jusque-là existait sans nom pendant plus de cent ans.


Le panafricanisme apparaît tout d’abord comme la réponse des esclaves noirs du nouveau monde à la condition et situation d’infériorité qui leur est faite. Plus qu’une simple volonté d’affirmation de leur africanité et un simple désir de retour dans leur mère patrie africaine, il se veut l’expression d’une culture et d’une civilisation africaine authentiques
Le panafricanisme désigne des courants assez différents selon l’époque à laquelle on les considère. Le panafricanisme est apparu tour à tour comme un mouvement philosophico- racial, culturel et politique. Ces trois esprits se sont parfois confondus dans l’esprit de ses promoteurs.


Dans son acception philosophique, le panafricanisme est lié au Garvéyisme (le Pouvoir Racial). Influencé par l’œuvre de Booker T. Washington, Marcus Mosiah Garvey né en Jamaïque créa aux Etats-Unis l’Association Universelle pour l’Amélioration du Noir (UNIA). En 1914, il se sentait sûr de pouvoir réunir les peuples noirs du monde entier dans un seul grand ensemble, pour établir un pays et un gouvernement. Garvey était infailliblement dévoué à la doctrine de la race avant tout autre chose, non pas seulement la race, mais certainement la race d’abord.


D’un point de vue de son expression culturelle, le panafricanisme s’est manifesté à travers le mouvement de la négritude développé par Césaire, Senghor, Tirolien et Damas. La « négritude » est une attitude d’autodéfense de la société négro-africaine. Ce mouvement de pensée a donné naissance à la maison d’édition « Présence Africaine » créée par Alioune Diop en 1947. En 1956, l’équipe intellectuelle de « présence africaine qu’animait Alioune Diop organisa à Paris le premier congrès international des écrivains et artistes noirs qui soulignent l’universalité de la culture noire. Son deuxième congrès qui se tient à Rome en Mars 1959 mis l’accent sur le refus de l’assimilation culturelle.


Le premier festival mondial des arts Nègres qui se déroula à Dakar en Avril 1966, ceux qui eurent lieu en juin 1969 à Alger et à Lagos en 1974 s’inscrivent dans cette expression littéraire du Panafricanisme qui met l’accent dans une perspective du continentalisme sur ce qui rapproche plutôt que sur ce qui divise.


Dans une acception plus politique, le panafricanisme se présente comme un moyen de libération coloniale, de consolidation de l’indépendance et de réalisation de l’unité africaine que les Africains, croyant en un destin commun, se proposent de réaliser.


Ainsi, W. E Burghart Du Bois participe d’une manière décisive à la théorisation du panafricanisme au début du XXème siècle. Co- Fondateur aux Etats-Unis de l’Association Nationale pour l’Avancement des Personnes de Couleur (NAACP) en 1909, Dubois est le principal responsable de l’organisation des cinq congrès panafricains entre 1919 et 1945.


Deux autres personnalités ont également théorisé la raison d’être du Panafricanisme après la deuxième guerre mondiale. Il s’agit du Jamaïcain George Padmore et du Ghanéen Kwame Nkrumah. Dans « Panafricanisme ou communisme », Padmore raconte le combat historique des africains et des peuples d’ascendance africaine pour leurs droits et leur autodétermination dans l’unité. Par ailleurs, il écrit ce livre pour discréditer une certaine propagande nourrie selon lui par les impérialistes qui voudrait que tout l’activisme politique ou les revendications visant à obtenir l’indépendance soient d’inspiration communiste.


S’agissant de Nkrumah, il propose dans « l’Afrique doit s’unir » la création des Etats-Unis d’Afrique. En effet, d’après lui, l’unité politique, économique et militaire est la condition majeure pour relever le défi que pose la balkanisation de l’Afrique et sa domination par les puissances de la conférence de Berlin. Le Panafricanisme de Nkrumah à été caractérisé comme étant révolutionnaire ou maximaliste par opposition au panafricanisme modéré ou minimaliste qui à généré l’Organisation de l’Unité Africaine(OUA) tout comme l’Union Africaine(UA).


EDWARD WILMOT BLYDEN (1832 - 1912)

Né le 3 août 1832 à Saint-Thomas, une des colonies danoises des Caraïbes, et descendant d'esclaves, Edward Wilmot Blyden devint l'une des personnalités internationales les plus brillantes du monde africain et caraïbe. Connaissant plusieurs langues, dont le français, l'allemand, le grec, l'hébreu et l'arabe, il exerça des fonctions d'enseignement tout d'abord, au Liberia et en Sierra Leone.


JOSEPH-ANTÉNOR FIRMIN (1850 – 1911).



Joseph Anténor Firmin (18 octobre 1850 - 1911) est un homme politique et intellectuel haïtien. Anténor Firmin est candidat à la présidence à la fin du XIXe siècle. Ministre de Florvil Hippolyte en 1891, il résiste aux pressions des États-Unis, qui voulaient installer une base militaire en Haïti, au Môle Saint-Nicolas. Il a écrit :


• De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive, Paris, F. Pichon, 1885, réédition Editions L'Harmattan, Paris, mars 2004. Préface de Jean Métellus
• Haïti au point de vue politique, administratif et économique: conférence faite au Grand cercle de Paris, le 8 décembre 1891, Paris, F. Pichon, 1891
• Diplomate et diplomatie: lettre ouverte à M. Solon Ménos, Cap-Haïtien, Imprimerie du Progrès, 1899
• M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti, Paris, F. Pichon et Durand-Auzias, 1905
• Lettres de Saint Thomas. Études sociologiques, historiques et littéraires, Paris, V. Girard & E. Brière, 1910
• L'effort dans le mal, Port-au-Prince, Imprimerie H. Chauvet, 1911


Henry Sylvester-Williams

Henry Sylvester-Williams né en 1869, mort en 1911, était un avocat et un écrivain britannique. Né en 1869, mort en 1911, était un avocat et un écrivain britannique. Inscrit au barreau anglais au XIXe siècle, il fut un actif partisan du mouvement panafricain. Il avait noué des rapports étroits avec les noirs africains de Grande-Bretagne, et les conseilla juridiquement.


En 1900, au moment de l'exposition coloniale, il convoqua une conférence à Londres contre l'accaparement des terres coutumières par les Européens. Selon DuBois, c'est cette conférence qui mit pour la première fois à la mode le mot « panafricanisme ».


William Edward Burghardt (W.E.B) Du Bois (23 février 1868 – 27 août 1963)



William Edward Burghardt (W.E.B) Du Bois (23 février 1868 – 27 août 1963) est un sociologue, éditeur et poète afro-américain originaire d' Haïti qui milita pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs aux États-Unis. Il fut naturalisé ghanéen en 1963. Il fut lauréat du Prix international de la paix (décerné par le Conseil mondial de la paix) en 1952 et du prix Lénine pour la paix en 1959.


Booker Taliaferro Washington

Booker Taliaferro Washington (5 avril 1856 – 14 novembre 1915 ) fut enseignant, écrivain et surtout un militant qui défendit les droits des Américains noirs. Washington est né esclave, d'un père blanc et d'une mère noire

Marcus Mosiah Garvey




Marcus Mosiah Garvey (17 août 1887, Saint Ann's Bay, Jamaïque-10 juin 1940, Londres) est un leader noir du XXe siècle et est considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, d’où son surnom Moses ou The Black Moses, Moses se traduisant par Moïse en français. Précurseur du panafricanisme, il se fait le chantre de l’union des noirs du monde entier à travers son journal The Negro World et le promoteur obstiné du retour des descendants des esclaves noirs vers l’Afrique (ce qu'on appelle le "Back to Africa").


La Black Star Line est une compagnie maritime transatlantique, créée par Marcus Garvey en 1919 qui avait pour but de "servir de lien entre les peuples de couleur du monde dans leurs rapports commerciaux et industriels".


Elle fut entièrement financée par "la souscription et l'émission d'actions acquises par des personnes noires ordinaires, attirées par l'idée d'une « nation nègre indépendante » conceptualisée par Garvey". Cet élan de solidarité permit rapidement à Garvey l'acquisition de quatre paquebots transatlantiques (dès 1922).


Ceci répandit une onde de choc parmi l'establishment blanc international : "Voilà un homme qui, non seulement avait compris que la seule voie vers l'accession au pouvoir politique passait par la puissance économique, mais utilisait les deux avec une habilité stupéfiante. La mise en route de la Black Star Line constituait le couronnement de son action et laissait entrevoir ce qu'une nation noire unie pouvait effectivement accomplir sous l'influence d'un leader entreprenant et créatif". Quelques temps plus tard il fut emprisonné.


George Padmore



George Padmore (né Malcolm Ivan Meredith Nurse à Arouca sur l'île de Trinidad 28 juin 1903-23 septembre 1959) est un leader noir du panafricanisme au XXe siècle.


Kwame Nkrumah

Kwame Nkrumah (21 septembre 1909 à Nkroful, Ghana - 27 avril 1972 à Bucarest, Roumanie) est un homme politique indépendantiste et pan-africaniste ghanéen qui dirigea le Ghana indépendant en tant que Premier ministre de 1957 à 1960 puis en tant que président de 1960 à 1966.


Les couleurs du panafricanisme





Le Noir= le symbole du peuple noir, négro-africain
Le Vert= le symbole du renouveau, de l'espoir
Le Rouge= le symbole du sang versé dans les flots de l'histoire
dès fois, il y aussi le jaune= le symbole du Soleil qui caractérise l'Afrique.


Il ya plusieurs pays africains qui ont intégré dans leurs drapeaux les symboles du drapeau panafricain: Ghana, mali, Cameroun, etc.


Mercredi 7 Avril 2010
kamawrmesha Auditeur Libre