mardi, mai 06, 2008

"160e anniversaire de l'abolition de l'esclavage des noirs."

A.R.M.A.D.A Agir pour les Réparations Maintenant

pour les Africains et Descendants d'Africains

assoc.armada@yahoo.fr

Communiqué

«160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage des noirs»

1848-2008

ARMADA appelle fermement tous les Africains, descendants d’Africains, les Français gaulois ainsi que les amis des autres communautés qui souffrent de l’oppression raciale à venir massivement le 10 mai 2008 à la Marche des Libertés à 14 h de République à Bastille !

Un mouvement pour les Réparations existe de fait en France depuis une vingtaine d’années. Il s’est manifesté sur la scène publique à maintes reprises et avec éclat en 1992 lorsque des militants et militantes anti-colonialistes ont occupé le parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro pour contester le cinq-centenaire consacré par l’Europe à Christophe Colomb, celui qui a ouvert la voie à l’œuvre du plus grand génocide historique jamais commis contre les peuples amérindiens et noirs. Cette année 1992 pour la première fois en France, des pancartes et des banderoles déployées en plein Paris exigeaient « le classement de l’esclavage des noirs comme crime contre l’humanité. »

ARMADA, Agir pour les Réparations Maintenant pour les Africains et Descendants d’Africains, est l’héritier des luttes révolutionnaires anti-esclavagistes conduites dès la mise en œuvre de « l’entreprise de barbarie coloniale » en Afrique, sur les bateaux négriers et aux Amériques dans les immenses camps de concentration à l’air libre que représentaient les plantations esclavagistes.

Durban 2001: le tournant pour des Droits Humains pour tous les Humains

S’appuyant sur le tournant que constitue cet événement, le plus important de cette époque pour les Droits Humains, seulement quelques années après l’abolition de l’Apartheid, ARMADA déclare solennellement sa solidarité avec toutes celles et tous ceux qui ont lutté contre l’Apartheid et luttent toujours pour faire rentrer dans les faits l’égalité des droits pour l'enfant, la femme et l’homme noir en Afrique du Sud et partout dans le monde où se constitue, se reconstitue ou se maintient toute forme d'Apartheid ou de violations des droits ; ceci vaut même pour les Etats qui se drapent hypocritement dans les atours de la République mais qui n'appliquent ses principes qu'à une partie de leur population.

En ce sens, la Déclaration et le Programme d'Action adoptés lors du Forum des ONGs du 28 août au 1er septembre 2001 sont des bases fondamentales qui guident l'action de ARMADA, forte de l’avancée enregistrée lors de la Conférence Mondiale Contre le Racisme de Durban où un document des Nations Unies (reprenant en partie la Déclaration et le Programme d’Action du Forum des ONGs), mentionne pour la première fois la reconnaissance historique de la barbarie esclavagiste occidentale ainsi que les gravissimes séquelles contemporaines de la déportation et de l’esclavage sur les hommes et les femmes d’ascendance africaine.

ARMADA conduira une action énergique, intransigeante et durant tout le temps qu’il faudra pour faire rentrer dans les faits notre conclusion : non seulement les pays du Sud dits pauvres n’ont aucune dette vis à vis des pays dits riches mais au contraire ce sont les puissances coloniales occidentales qui ont contracté une dette depuis le 16e siècle, qui n’a cessé de s’accumuler jusqu’à ce jour, et pour laquelle ARMADA demande Réparation politique, économique, financière, morale, culturelle, sociale et spirituelle aux Etats et aux entreprises qui en portent la responsabilité.

Dans le quotidien, ARMADA, profondément attachée aux "Droits Humains pour Tous les Humains", mène toute action nécessaire afin de faire respecter l'égalité des droits dans tous les domaines quelles que soient les entités, privées, publiques ou étatiques qui les transgressent : contre les discriminations dans le travail, le logement, la culture, les institutions, les partis contre les expulsions; contre le mépris; contre les assassinats que ce soit par la police, par l’empoisonnement des terres aux Antilles, ou pour les intérêts carnassiers des requins de l’immobilier…

Réparer ici et maintenant les crimes du passé et les dégâts du présent

La situation de déni d’humanité pour les noirs vivant dans ce pays à atteint des sommets comparables à ceux ayant existé du temps du Code Noir édicté en 1685 par Louis 14 et Colbert qui faisait des noirs des biens meubles. En effet, certains mènent campagne pour faire de l’être humain noir le bouc émissaire des problèmes de la société française. En le traquant comme une bête sauvage le Pouvoir sarkozyste institutionnalise en plein 21e siècle le retour à l’ordre colonial esclavagiste du 17e siècle…qui avait été le précurseur du nazisme appliqué par les Européens aux Européens voici 60 ans !

Rafles, violences, camps de rétention, tortures sont le lot quotidien des femmes, enfants, et hommes africains montrés « du doigt et du fichier » par le Ministère de l’Identité Nationale de Ms. Hortefeux et Sarkozy. Lors des déportations par avion souvent meurtrières, la police et la justice tentent de bâilloner tout citoyen noir ou blanc qui s’oppose à ces atteintes intolérables aux droits humains les plus élémentaires. Des femmes et des hommes courageux demeurés humains, s’organisent dans plusieurs associations pour combattre ce retour aux tristes heures de la France vichyste. Ainsi le Réseau Education Sans Frontières (RESF) pour lequel nous disons « Honneur et Respect ! », car ses membres ne renoncent jamais malgré les peines encourrues ! Et Woulo bwavo pour Jeanne Moreau qui a rejoint avec éclat RESF dans une vidéo du mois d’avril de cette année…

Nous avons le devoir de comprendre très vite le lien entre cette barbarie moderne du 21e siècle avec celle pratiquée dès le 16e siècle par la France et les autres états européens durant le Méga-Crime Contre l’Humanité qu’à été la déportation, l’esclavage et la colonisation des Africains pendant 4 siècles. La France a reconnu le crime péniblement en 2001, soit... 153 ans après l’abolition. Mais le lobby colonialiste des descendants d’esclavagistes ne le digère pas et tente par tous les moyens de revenir sur les avancées de 2001 (loi Taubira et CMCR de Durban). Ainsi ce lobby raciste a été à l’initiative de la rédaction et du vote de la loi de réhabilitation du colonialisme en 2005. Il a fait très fort en trouvant un porte-parole institutionnel en la personne de Nicolas Sarkozy. Depuis 5 ans, comme ministre de l’intérieur puis comme président, celui-ci bat tous les records de négrophobie notamment avec son discours de Dakar en juillet 2007 sur un fond politique quotidien de négation de l’histoire et de la mémoire de l’esclavage des noirs!

La situation de violation permanente des droits humains pour les noirs qu’ils soient Français ou étrangers à atteint un seuil qui devrait conduire la France et les Français à s’abstenir désormais de donner des leçons aux autres pays ! La priorité doit être de s’occuper sincèrement et sérieusement de ce qui se passe ici, là, maintenant, en France !

Noirs d’Afrique, des Antilles et de l’Océan indien, avec les Français gaulois, ainsi que les amis des autres communautés qui souffrent de l’oppression raciale : An nou aye !


Le 10 mai 2008 à 14h :
Résistons en venant massivement
à La Marche des Libertés de République à Bastille,
afin
de Réparer ici et Maintenant
les crimes du passé et les dégâts du présent !

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