samedi, juillet 16, 2011

Haïti, Quisqueya ou Bohio : Comment donc appeler cette île ?




L’acte de nommer, surtout quand il s’agit d’un être animé ou d’un lieu, revêt souvent un caractère solennel.

L’on pourrait dire, en adaptant le concept de Searle et Austin [2], qu’iI s’agit d’un acte illocutoire, c’est-à-dire qui confère au locuteur la capacité de s’approprier la chose nommée et le pouvoir d’agir sur le réel ou l’imaginaire de collectivités humaines.
D’où les passions et même les tabous qui, dans maintes cultures, entourent les noms propres.

Dans notre pays, les discussions, sur l’origine et la signification des noms de notre pays et de notre île, sont loin d’être taries.
Depuis quelque temps, se dessine, chez nous, la tendance à désigner l’île que nous partageons avec la République Dominicaine par le nom de Quisqueya (en graphie créole Kiskeya). Tandis qu’en République Dominicaine, la tendance est d’employer les vocables La Española ou Ile de Santo Domingo.
Ce sont ces appellations, et d’autres, que je vous propose de revisiter avec moi, même si je risque d’aller à l’encontre de certaines positions idéologiques fortement ancrées chez nos intellectuels et idéologues.

Les anciens noms de l’île

Tous les scolarisés haïtiens ont appris dans leurs manuels de géographie et d’histoire, que notre île s’appelait à l’origine « Haïti, Quisqueya ou Bohio » et que c’étaient les noms utilisés par les aborigènes Arawak (ou Taïno) peuplant l’île en majorité à l’arrivée de Christophe Colomb.

Pour la plupart des historiens dominicains, le nom taïno de l’île est bien Haïti [3], tandis que pour d’autres, le nom originel serait plutôt « Quisqueya ou Babeque ». Dans les ouvrages dominicains consultés, « Bohio » n’est pas mentionné comme nom de l’île.

Ces noms taïnos auraient donc un caractère « d’authenticité originelle » et renvoient, dans l’imaginaire populaire, à un passé idyllique, quand l’île était le « Paradis des Indiens ».
Puis, vinrent la Conquête et la Colonisation et les noms imposés par les Européens : « La Espanola, Hispaniola, Santo Domingo » imposés par les Espagnols et « Saint-Domingue » imposé par les Français.

Une convention, tacite chez certains historiens, voudrait que ces différents noms soient employés pour désigner différentes périodes de l’histoire de l’île, pré-colonies, colonies et post-colonies. Cependant, cette logique n’est pas toujours au rendez-vous. Par exemple, dans certains manuels scolaires dominicains, l’île s’appelle tout simplement « Isla de Santo Domingo », même quand il s’agit de la période précolombienne ou de périodes géologiques plus reculées [4].

Il règne donc une certaine confusion.

Aujourd’hui, certaines voix remettent en question ces assertions sur les noms taïnos de l’île, ou offrent des interprétations différentes sur ces appellations.

Ainsi, selon certains auteurs dominicains, Haïti ne serait-elle pas le nom de l’île, mais seulement d’une région connue -jusqu’à aujourd’hui- comme Los Haitises [5].

Selon les mêmes sources, Quisqueya ne serait pas véritablement un nom taïno, mais aurait été introduit par le chroniqueur italien Pietro Martyr d’Anghiera, lequel n’avait jamais visité les Indes. Et, selon certains auteurs haïtiens et dominicains, le vocable bohio, interprété à tort par Colomb comme le nom de l’île, aurait plutôt comme signification « chez moi » et désignerait seulement l’habitat typique des Tainos.

Il serait souhaitable que les historiens de l’île fassent la lumière sur ces points.

Malheureusement, comme le soulignait déjà Jean Fouchard (1988 : 7), très peu de documents sur la période précolombienne et la conquête de notre île nous sont parvenus, la perspective des Tainos est fragmentaire et indirecte, et nous ne pouvons nous fier qu’aux témoignages des chroniqueurs espagnols, avec toutes les limites qu’ils comportent.

La source première reste et demeure le Journal de bord de Christophe Colomb.

Dans son récit du premier voyage (1492-1493), l’Amiral se réfère constamment à notre île par les noms qu’il lui a lui-même donnés : La Española, Hispaniola et celui utilisé par ses interprètes : « Bohio, comme les Indiens appellent l’île Hispaniola ».

Dans les entrées du Journal, comprises entre le 26 novembre 1492, où ses guides lui parlent pour la première fois de Bohio [6] et le 16 janvier 1493, où il perd de vue Hispaniola, Colomb ne mentionne même pas une fois les noms de Quisqueya et d’Ayiti. Fait assez curieux, car les vingt interprètes de Colomb - venant des Lucayes et de Cuba, et qui parlaient le lucayo et le taino [7], même s’ils ne parlaient pas le marcorix dominant à l’île d’Ayiti – devraient, au moins, en connaître le ou les toponymes.

Est-ce à dire que ces termes n’étaient pas en usage ?
Non, car d’autres chroniqueurs, témoins privilégiés de la conquête et de la vie à l’île Espagnole, comme Frère Bartolomé de Las Casas, Frère Romain Pane et Gonzalo Fernandez de Oviedo y Valvez, affirment que les Tainos appelaient leur île Ayiti [8].

On est tenté de conclure que, même s’il y avait d’autres appellations, le nom le plus répandu parmi les aborigènes de l’île était bien Ayiti.

D’où la décision de Dessalines qui, pour bien marquer la rupture avec toute forme d’esclavage et de colonisation, en proclamant l’indépendance le 1er janvier 1804, créa la République d’Haïti et, dans un geste symbolique et politique fort, « redonna à l’île entière le nom indien d’Haïti ».

Cet exemple fut suivi, quelques années plus tard, par Nuñez de Cáceres qui, en proclamant le premier Etat indépendant à l’Est en 1821, le nomma « El Haïti Español  »

Cependant, l’origine taino de Ayiti ne fait pas l’unanimité.
Une autre source pour rechercher la signification du mot Ayiti, est la tradition africaine.

Max Beauvoir [9] soutient que les Africains nommaient ce bout de terre « Ayiti Toma », Ayiti signifiant "notre pays, notre terre, la terre qui nous appartient désormais », et le mot Toma « chaque parcelle de terre à l’intérieur des lignes frontières de ce pays ».

A l’appui de sa thèse, Beauvoir présente un chant, transmis par la tradition orale vodou, intitulé « Houenouho", qui serait de langue fon et dont le titre signifierait « Témoignage historique » ou « Histoire très importante ».

Certains auteurs ont signalé la présence dans la colonie française de Saint-Domingue, du groupe ethnique des Toma [10] qui, toutefois, n’étaient pas en supériorité numérique.

L’expression « Ayiti Toma » s’expliquerait par le fait que Dessalines faisait partie de ce groupe. [11].

Les autres vocables, utilisés de la période coloniale jusqu’aux indépendances au XIXe siècle ,pour désigner l’île scindée en deux colonies, sont bien documentés [12] : à partir de 1697, Santo Domingo pour la colonie espagnole et Saint-Domingue pour la colonie française.

Quant au nom donné à toute l’île, c’est tantôt « l’île de Santo Domingo », tantôt « l’île de Saint Domingue », selon que l’on soit rattaché à l’une ou l’autre puissance, et parfois « Hispaniola ».

A partir de 1804, le monde francophone désigne la nouvelle République et l’île entière par le vocable Haïti, tandis que dans le monde hispanique, et en République Dominicaine en particulier, la tendance est d’employer « l’île de Santo Domingo  » ou l’ l’île Espagnole (la Isla Española) ou tout simplement l’Espagnole (La Española) et assez, rarement la Hispaniola.

Les usages contemporains

Notre pays s’est approprié le nom taïno de l’île, orthographié désormais Haïti en français (moderne) et Ayiti en créole.
Les Dominicains eux, se sont appropriés le vocable Quisqueya pour désigner leur portion de terre, même si le nom ne figure pas dans l’appellation de la République Dominicaine.

Quiconque en douterait, n’aurait qu’à se référer à l’hymne national dominicain qui célèbreQuisqueya la indómita, (Quisqueya l’insoumise). L’hymne ne mentionne pas le terme « Dominicanos » mais bien « Quisqueyanos » et l’appel aux « Quisqueyanos valientes » (vaillants Quisqueyens) fait vibrer, sans ambigüité aucune, nos valeureux voisins.

L’adjectif quisqueyano/a (quisqueyen), utilisé en République Dominicaine ou en diaspora, fait référence sans équivoque et exclusivement, à nos voisins, ou à leurs descendants. Qu’il s’agisse de Quisqueya Heights à Manhattan, des Bodegas Quisqueyanas de l’avenue Amsterdam ou du Bronx, de l’Estadio Quisqueyano, du Partido Democratico Cristiano Quisqueyano de Santo-Domingo : ce sont des icônes qui font référence exclusivement à la culture dominicaine.

Nous voilà donc dans une situation assez confuse.
Les Haïtiens continuent d’appeler l’île entière Haïti et les Dominicains « île de Santo Domingo  » ou, de plus en plus, « île Espagnole ».

Alors que Quisqueya, pour les Dominicains, fait nettement référence à la République Dominicaine, pour certains Haïtiens, le vocable devrait désigner l’île entière et ses deux républiques.
La promotion du vocable Quisqueya par ces professionnels, artistes et intellectuels haïtiens part d’un bon sentiment. Il s’agirait de faire amende honorable, en cessant de « noyer » nos voisins Dominicains dans le terme « île d’Haïti » -qu’ils rejettent d’ailleurs- et de chercher un terrain d’entente, en se tournant vers un passé taino commun. Il s’agirait aussi, pour ces protagonistes haïtiens, de marquer un tournant dans les rapports entre les deux peuples à placer désormais sous le sceau de la compréhension mutuelle et de la cordialité.
Très bien.

Mais le vocable Quisqueya est-il bien choisi ?

Si la nation dominicaine s’identifie tellement fort avec ce nom-symbole, ne risque-t-on pas de créer des ambigüités et d’ajouter encore davantage à la confusion régnante ? Car ce que l’on propose en fait, c’est de remplacer une polysémie ancienne (Haïti désignant la partie et le tout) par une nouvelle (Quisqueya désignant la partie et le tout).

Qu’y gagne-t-on ? Cette question a des implications non seulement symboliques et idéologiques, mais aussi pratiques.

Dans le même ordre d’idée, parler de « l’île Quisqueya » implique qu’il faut aussi nommer les habitants de cette île, i.e. les « Quisqueyens », (Quisqueyanos), comme l’a suggéré un auteur haïtien.

Proposer aux Dominicains que leur mot icônique « quisqueyano/a » puisse désigner l’espace insulaire, cela pourrait peut-être marcher, puisque dans une perspective dominicaine, le nom de leur territoire est celui qui colore l’ensemble. Que la référence explicite à Haïti disparaisse ne les gênerait pas trop, d’autant plus que cet effacement est proposé par les Haïtiens eux-mêmes.

Mais suggérer que le mot quisqueyano/a désigne les citoyens de l’île, i.e. Dominicains et Haïtiens, c’est, à mon sens, faire peu cas de la sensibilité historique et culturelle des Dominicains. Cela risque d’être perçu tout simplement comme une hérésie pour tout Dominicain, tant soit peu patriote.

Ce serait apporter de l’eau au moulin des ultranationalistes. Les vieux malentendus, autour de la crainte de la « fusion » et de « l’union » des deux pays, de la perte de la dominicanité, etc. ne manqueraient pas de surgir.

En plus des questions symboliques et idéologiques, toujours délicates à aborder, se posent aussi des problèmes pratiques, eux, relativement plus faciles à résoudre.

Si l’Initiative Quisqueya, lancée par les hommes d’affaires haïtiens, semble avoir été bien reçue par leurs homologues dominicains [13], c’est peut-être parce qu’elle est circonscrite à des activités concrètes,- la promotion d’un label commun pour certains produits - où les gains économiques mutuels prennent le pas sur les problèmes idéologiques.

Dans un contexte plus large, au niveau de la coopération bilatérale par exemple, les obstacles idéologiques et pratiques prennent une autre dimension.

Il faudrait, à tout moment, savoir quand le vocable Quisqueya se réfère à l’ensemble des deux pays ou seulement à la République Dominicaine.

Ce qui implique des accords entre les deux gouvernements et même la mise en place d’un cadre régulateur.

Un exemple suffira à illustrer mon propos.

Le projet Quisqueya Verde, lancé en 1997 par le président Leonel Fernandez et le ministère de l’environnement dominicain, concerne des actions de reboisement à mener sur le territoire dominicain. Tous les fonds, alloués à ce projet, devraient être gérés par le gouvernement dominicain.

Dans l’hypothèse, où l’appellation Quisqueya Verde désignerait l’ensemble des deux Républiques, il y a des possibilités que des fonds levés pour l’île Quisqueya soient dépensés uniquement dans la partie dominicaine, ce qui entrerait normalement dans la logique du plan initial. Une fois de plus, on court le risque de confondre la partie et le tout.

Les bons comptes faisant les bons amis, l’on aurait intérêt, de part et d’autre, à éviter des termes prêtant à confusion.

Comment donc nommer cette île, car il faut bien la nommer !

En fait, deux questions se posent : la première, faut-il changer le nom de l’île, et si oui, qui est habilité à la faire ? Et la deuxième, s’il faut changer le nom de l’île, quel nouveau nom choisir ?

Pour répondre à la première question, il faudrait se référer aux textes de lois en vigueur.

Les chartes des deux pays, mentionnent clairement les appellations « Ile d’Haïti » dans la constitution haïtienne de 1987 (article 8, alinéa a), et « Ile de Santo Domingo », dans la constitution dominicaine de 2010 (article 9, alinéa 1).

Ces textes s’inscrivent dans la continuité des textes officiels des XIXe et XXe siècle où les deux pays utilisent respectivement ces deux appellations [14].

Changer le nom de l’île devient donc une affaire nationale d’abord, liée à la souveraineté, à l’identité et l’imaginaire collectifs.

Tout changement impliquerait, dans chaque pays, une très large concertation de la population et ne saurait se limiter à des cercles d’intellectuels et d’artistes. Elle devient aussi une importante question bilatérale et les deux pays décideraient, d’un commun accord, et sur une base de réciprocité, à renoncer aux appellations consacrées dans les textes de loi, pour en adopter une nouvelle.

A la deuxième question, s’il fallait renoncer aux noms « d’ île d’Haïti » et « d’ île de Santo Domingo », je suggèrerais, au risque de froisser la fibre nationaliste haïtienne, d’utiliser le vocableHispaniola pour désigner l’île entière.

C’est le choix que je ferais, pour des raisons pratiques avant tout.

En procédant par élimination, Haïti et Quisqueya, renvoyant, avant tout, à chacune des deux républiques, se disqualifient, pour les raisons de polysémie et d’ambigüité exposées plus haut.
Bohio, approprié surtout par les Porto-Ricains et par le monde caribéen en général pour désigner un style d’architecture vernaculaire popularisé par le tourisme de masse, est aussi à exclure.

Reste Hispaniola.

Ce vocable s’est imposé dans la littérature scientifique du monde anglo-saxon (cartographie, géographie, géologie, sciences sociales, etc.) où la forme latinisée de La Española utilisée par les chroniqueurs espagnols et italiens, a été réintroduite depuis de nombreuses décennies [15].

En République Dominicaine, on lui préfère La Española et parfois même le terme ¨La Isla¨, choix sur lesquels je ne m’aligne pas.
Le terme Hispaniola gagne du terrain dans le monde francophone également. Pourquoi ne pas suivre le courant ?
Il est vrai que, d’un point de vue idéologique, la référence aux conquérants espagnols et aux souffrances des Tainos est associée à ce terme. Certes, mais la plupart des pays latino-américains, y compris la République Dominicaine, ont depuis longtemps établi des rapports privilégies avec leur ex-métropole.
Devons-nous rester figés dans une posture de victimes ou prétendre gommer le passé quand il nous gêne ?

Dans cette logique, il faudrait éliminer tous les toponymes à consonance française ou espagnole de notre portion d’île, en commençant par Port-au-Prince, Mirebalais, Cap-Haitien, sans oublier Lascahobas, Hinche, Los Cacaos, Cerca-la-Source, San Pèd, etc.

Par ailleurs, cela n’empêche pas que, symboliquement, chacune des deux républiques se raccroche, à des degrés divers, à son héritage taïno.

A Hispaniola, il y a eu du bon et du mauvais, et c’est au temps d’Hispaniola que s’est forgée notre identité aux trois composantes tainos, européennes et africaines.

Ce terme, aux consonances hispaniques, pourrait probablement rencontrer l’adhésion des Dominicains, puisque ces derniers revendiquent toutes choses espagnoles comme éléments forts de leur identité.

Reste à savoir si la population haïtienne, intellectuels et idéologues en tête, sont prêts à faire le saut, à se réconcilier avec l’autre face de leur douloureux passé colonial et à se réinventer une identité multiple dans le concert des nations latino-américaines, surtout dans un contexte où l’Espagne affirme, par des gestes concrets, son intention de se rapprocher d’Haïti ? [16].

Pour toutes ces raisons, s’il nous faut absolument renoncer à l’Ile d’Haïti, alors, le vocableHispaniola me semble être un « accommodement raisonnable ».

La construction d’une vision nouvelle pour notre île, côte-à-côte avec nos voisins dominicains, dans le respect et la sauvegarde nos intérêts mutuels, sera un long processus qui demandera une très large concertation.

Une chose est certaine, on ne touche pas unilatéralement et de manière volontariste aux symboles, surtout ceux des autres, sans bien préparer le terrain.

En tout cas, le débat mérite d’être relancé !


Rachelle Charlier Doucet




[1] L’auteure est anthropologue, spécialiste en anthropologie linguistique et en études caribéennes et latino-américaines. Elle fait partie de groupes de citoyens qui, en Haïti et en République Dominicaine, travaillent à l’amélioration des rapports entre les deux peuples.
Elle est membre du Laboratoire des relations haïtiano-dominicaines (Larehdo).
Le point de vue exprimé ici est strictement personnel et ne reflète pas nécessairement celui de cette organisation.
[2] Austin, J.L. How to Do Things with Words. Second Edition, Oxford : Oxford University Press, 1975. John Searle, Speech Acts : An Essay in the Philosophy of Language, (1969)
[3] Par exemple, Don Carlos Nouel, 1876, parle de « l’île d’Haïti » ; cité par Fouchard, 1988, p.78.
[4] Geografía, antropología e historia dominicana. J.D. Núñez y J. Colon. Educando : 1999
[5] Selon l’encyclopédie en ligne www.wikidominicana.edu.do.
[6] Fouchard rapporte aussi le mot bouhii, qui, dit-il « parait signifier « bien habité ».
[7] Jean Fouchard, Langue des Aborigènes d’Haiti, Port-au-Prince : Deschamps, 1988 p. 33.
[8] Les deux premiers parlent de l’île Espagnole, La Española ou de Hispaniola, la forme latinisée. R. Pane décrit les noms des provinces et des caciquats, mais ne dit rien du nom de l’île entière. Cf. Romain Pane [1571] « Ecrit de Frère Romain Pane des antiquités des Indiens qu’il a recueillies avec soin en homme qui sait leur langue par ordre de l’Amiral  » reproduit dans Fouchard 1988. Las Casas, dans la « Très brève relation de la destruction des Indes » ne mentionne Haïti qu’une seule fois. Le reste du temps il parle de l’île Española ou Hispaniola.
[9] Max Beauvoir : AYITI TOMA or The Name of The Republic of Haitihttp://www.vodou.org/ayiti_toma.htm.
[10] Les Loma (ou Toma) forment un peuple d’Afrique de l’Ouest, présent aux confins du Libéria, de la Guinée et du Burkino Fasso. Selon Henri Moniot, Cahiers d’études africaines, note 3, les Loma ont été dénommés « Toma » par l’administration coloniale. Encyclopédie en ligne Wikipedia.
[11] Jacqueline Scott Lemoine, Haïti en Afrique, l’Afrique en Haïti, In Pambazuka News no. 164, 25-10-2010 (édition en ligne).
[12] Dans les archives écrites occidentales, alors que les archives orales de notre ethnohistoire sont encore très peu explorées et menacées de disparition.
[13] Roberson Alphonse, Initiative Quisqueya, Le Nouvelliste 28 avril 2010
[14] Dans le « Traité de Paix, d’Amitié, de Commerce, de Navigation et d’Extradition » signé entre la République d’Haïti et la République dominicaine le 9 novembre 1874, les deux appellations sont utilisées. L’article.1 se lit : « La République d’Haïti et la République dominicaine déclarent solennellement être les seules qui possèdent la souveraineté de l’Ile d’Haïti ou St-Domingue
 », reproduit dans Georges. Michel, Panorama des relations haïtiano-dominicaines.2005
[15] En fait, depuis la création en 1890 de l’US Board on Geographic Names, qui a travaillé à la standardisation des noms de lieux américains et étrangers utilises par le Département d’Etat.
[16] L’Espagne est le 3e bailleur en importance dans la CIRH, et le président Martelly semble lui donner également une importance stratégique dans la reconstruction d’Haïti.

Aucun commentaire: