samedi, juin 18, 2016

18 Juin Haiti – Ephéméride du jour

Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. 18 Juin 2000. Massacre des Haïtiens à Guayubin, en République Dominicaine:

Dans la région septentrionale de la République Dominicaine, des militaires de ce pays ouvrirent le feu sur un camion transportant des Haïtiens. Six compatriotes et un Dominicain furent tués et plusieurs autres grièvement blessés. Selon des témoignages, ces militaires continuèrent faire feu sur les survivants qui demandèrent de l’aide et essayèrent de sortir du camion. Les quatre militaires furent plus tard traduits devant le Conseil de Guerre de Première Instance pour homicide, mais les victimes n’ont eu droit à aucune réparation. 18 Juin 1799. Victoire d’André Rigaud sur les troupes fidèles à Toussaint Louverture:

Rigaud qui s’était révolté contre l’autorité sans cesse grandissante de Toussaint marcha avec sa troupe sur le département de l’ouest et attaqua en chemin Fort Garit située à Petit-Goâve. Mettant en déroute la garnison commandée par Laplume, il continua sa marche. Ce fut le début d’une guerre civile, le mulâtre Rigaud pretextant que son rival Toussaint allait livré la colonie aux Anglais.

mardi, juin 14, 2016

Le peuple le plus méprisé sur terre et qui n'en n'a même pas conscience.



La première image représente le Monument de l'Holocauste à Berlin, inauguré en 2005 et situé en plein centre-ville, à la Potsdamer Platz, à un jet de pierre du Bundestag, le parlement fédéral. Il est composé de 2711 tombeaux sur une surface de 20 000 m2.

La deuxième photo représente le monument du massacre des tribus namibiennes Herero et Nama en 1904 par ces mêmes Allemands. Mais à la différence du monument de l'holocauste, celui-ci n'est constitué que d'une "pierre", et d'un socle sur lequel est gravé une petite épitaphe de consolation. Et contrairement au premier, il n'est pas en ville, mais dans une petite forêt du cimetière de la Garnison (Garnisonfriedhof), dans le quartier populaire de Kreuzberg. On peut d'ailleurs très bien voir à quel point le triste ouvrage construit en 1975 est isolé de toute civilisation.


Conclusion:
Les Noirs qui usent leurs forces à défendre l'Autre, à lui consacrer leur vie, Les Noirs qui ont écrit des poèmes aux 50 victimes d'Orlando en Floride cette semaine, tout en étant restés muets sur les 147 étudiants de Garissa au Kenya en mars 2015. Les Charlinoirs qui ont le bleu-blanc-rouge en profil et sont incapables de dire le jour de la tragédie de Thiaroye. Prière d'ouvrir vos yeux et de sortir du coma. Réveille-toi mon peuple. Peuple des Damnés de la terre selon Frantz Fanon; peuple mal parti selon René Dumont. Peuple pas assez rentré dans l'histoire selon Sarkozy. Quand vas-tu enfin comprendre que tu es la risée de la planète?

Personne ne vous demande de détester l'Europe et les USA. Ce qu'on vous demande, c'est d'AIMER l'AFRIQUE. C'est un service que vous êtes les seuls à pouvoir rendre à vous-mêmes. Personne ne viendra pleurer vos morts pour vous et commémorez vos tragédies à leur juste valeur. Pendant que le même Bundestag reconnaît le génocide commis par les Turcs contre les Arminiens en 1915, l'Africain est le seul à qui on demande d'oublier le passé, de cesser de jouer la victime, et cetera... Le seul à qui au lieu de le dédommager, on préfère rappeler qu'il a vendu ses propres frères

Le peuple le plus méprisé sur terre et qui n'en n'a même pas conscience.



Claude Wilfried

dimanche, juin 12, 2016

Ils font dire à Césaire...


Marre que des gens (de bonne ou mauvaise foi) fassent croire qu'Aimé Césaire était contre les réparations. La citation est le plus souvent tronquée. Lisez jusqu'au bout et vous verrez ce qu'il en est. J'ai même fait toute une anthologie sur les réparations pour rétablir les faits. A ceux qui ne l'ont pas lu je me permets de citer à nouveau le grand homme.

Louis-George Tin



 "On est en effet venu me voir à ce sujet et, quand on m'a parlé de demande de réparations, j'ai répondu : « Ecoutez-moi, faites comme vous pouvez. Si cela marche, tant mieux, mais moi je considère que c'est tiré par les cheveux ». Ce serait trop facile : « Alors toi, tu as été esclave pendant tant d'années, il y a longtemps, donc on multiplie par tant : voici ta réparation. » Et puis ce serait terminé. Pour moi, l'action ne sera jamais terminée. C'est irréparable. C'est fait. C'est l'histoire, je n'y peux rien. La réparation, c'est une affaire d'interprétation. Je connais suffisamment les Occidentaux : « Alors mon cher, combien ? Je t'en donne la moitié pour payer la traite. D'accord ? Tope-là ». Puis c'est fini : ils ont réparé. Or, selon moi, c'est tout à fait irréparable (…). Quelle réparation peut-il y avoir ? Il faut trouver un terme, oui, mais il est secondaire que ce soit « réparation » ou autre chose. Je crois que l'Afrique a droit moralement à une réparation. Essayons d'employer d'autres termes, et ne nous présentons pas comme une bande de mendiants qui viennent demander réparation pour un crime commis, il y a deux ou trois siècles. Bon on va croire que je suis contre la réparation ; ce serait une polémique de plus absolument inutile. Je pense que les Européens ont des devoirs envers nous, comme à l'égard de tous les malheureux, mais plus encore à notre égard pour des maux dont ils sont la cause. C'est cela que j'appelle réparations, même si le terme est plus ou moins heureux"