mardi, août 22, 2017

MYTHE DE L’ECLIPSE SOLAIRE EN ÉGYPTE ANTIQUE

fresque du tombeau de Ramsès Ier (Père de Séthi Ier) montant le serpent Apophis (registre du bas) qui tente chaque nuit de s'opposer à la course de Rê sur sa barque solaire (registre du haut). Mais le dieu du Soleil est protégé par un autre serpent (Méhen) qui l'entoure sur sa barque et ici Râ étant Atoum durant la nuit combat Apophis.

Le périple de Râ sur sa barque solaire

La mythologie égyptienne est une abondance de cycles, la création du monde est un recommencement perpétuel en quelque sorte. Ré ou Râ, le dieu solaire, incarne ce principe fondamental de la vie qui naît, vieillie, meure et se régénère chaque jour. Il explique comment le soleil revient chaque jour éclairer le monde des hommes et le combat qu'il doit mener contre le puissant dieu serpent Apophis, dieu de la nuit et du chaos originel.

Suite à la création du monde, Râ s’était installé sur terre et la déesse Nout occupait le ciel. Chaque matin, Râ s’installait dans sa barque magique, et se lançait alors dans un long voyage de 12 heures durant la journée autour du monde afin d’apporter la lumière sur terre.

Sur son périple diurne il existe plusieurs versions, mais toutes s’accordent sur le fait que Râ passe par plusieurs phases durant son voyage. Tout d’abord il naît et sa naissance matinale Ré est représenté en tant que Khépri, un dieu à tête de scarabée qui est aussi appelé Khéper. Sa barque matinale est nommée barque-âdtet il navigue dans cette barque céleste jusqu'à l'heure de midi où il arrive au point culminant de sa course, son zénith. A ce moment-là il a évolué pour devenir Ré-harakhti ou Ré-Horus, le dieu à tête de faucon.

Le soir, après avoir parcouru son empire et le monde, il devient Atoum, un vieillard sur sa barque-meandjet, il arrive à la fin de son voyage de jour. 

Pour entamer son voyage nocturne périlleux il abandonne la barque solaire pour celle de la lune (mesketet) et c’est alors qu’il est absorbé par Nout qui l’avale littéralement avec sa bouche.

Ainsi, Râ est chaque soir absorbé par Nout, les rayons du soleil ne parviennent plus jusqu’aux humains et l’obscurité enveloppe la Terre. Durant son périple de nuit dans les ténèbres de la voie lactée et du monde des morts, Ré passe dans plusieurs royaumes, chacune de ces étapes marquent les heures de la nuit et les phases de la régénérescence de Râ. 

Juste avant le lever du jour c’est le moment fatidique de la lutte !

Tout d’abords Ré doit échapper au piège des anneaux d’Apophis, puis Apophis sous la forme d’un puissant serpent de de 450 coudées boit toute l'eau du Nil. Ré aidé de ses défenseurs et de la ruse d’Isis (selon les versions) emprunte une route secrète pour échapper à Apophis et triompher de la bataille et renaître au monde en laissant luire ses rayons solaire et reprendre sa barque solaire pour son voyage de jour.

Apophis perd chaque fois la bataille mais il arrive qu’a certaines occasions qu’Apophis attaque Râ en pleine journée, et parvient à renverser la barque magique. C’est ainsi que les Egyptiens de l’Antiquité expliquaient les éclipses de soleil.

Le voyage et les périples du dieu suprême Ré règle le cours des heures, des jours, des mois, des années et des saisons. Ce lui qui apporte l’ordre dans l’univers et rend la vie possible.


Emmanuelle Bramban

LÉGENDE DE L’ECLIPSE SOLAIRE CHEZ LE PEUPLE SHUAR (Amazonie)


Les amours d'Etsa et Nantu

"Dans un mythe des Indiens shuars d'Amazonie, Etsa, le soleil, est fils du Créateur. Celui-ci prend de la boue qu'il souffle, depuis sa bouche, sur Etsa endormi. Cette boue devient une femme, la Lune (Nantu), à qui Soleil désire s'unir.

Mais Nantu, effarouchée, reste insensible aux avances d'Etsa. Profitant d'un instant de distraction de celui-ci (il est en train de décorer son visage pour mieux la séduire), elle s'envole comme une flèche vers le monde supérieur.
Là, elle peint aussi son visage, mais avec des traits noirs, avant d'escalader la voûte du ciel en grimpant comme un jaguar. Etsa, pour la rejoindre, obtient l'aide de deux perroquets et de deux perruches, qu'il attache à ses poignets et genoux. Les oiseaux s'envolent et l'emmènent jusqu'à Nantu. Une violente dispute éclate entre eux.

Sous l'empire de la colère, Etsa finit par frapper Nantu: c'est une éclipse de lune.

Puis Nantu reprend le dessus: c'est une éclipse de soleil. Mais le résultat de cette querelle, destinée à se reproduire, est la soumission de Lune à Soleil. 
Nantu, vaincue, pleure, et son visage devient rouge: c'est la pluie, qui survient quand la lune est rouge.

Etsa et Nantu finissent par se marier et s'unir sur les bords du fleuve Kanusa.
Enceinte de Soleil, Lune croît. Elle donne naissance à un enfant, Uñushi («le Paresseux»), ancêtre des Shuars, bientôt accompagné de toute une suite de frères et des dont le dauphin amazonien, le pécari, et surtout une jeune fille, Manioc, amie et compagne intime des shuars."

Source : Les cahiers de l’Unesco, Le Soleil mythes anciens et technologies nouvelles

LÉGENDE DE L'ECLIPSE SOLAIRE DANS LES CIVILISATIONS INCAS


Le Puma céleste et La chute de la Lune

Les peuples incas, tout comme les peuples mayas et aztèques vouent de véritables cultes au soleil, des temples, des prières lui sont dédiés. 

Dans la mythologie inca le soleil est la divinité suprême, la plus importante, c’est l’inti. Source de chaleur et de lumière, l’inti est le protecteur du peuple inca. Les empereurs incas se réclamaient d'ailleurs de sa descendance, ils étaient les représentants d’inti sur terre. 

Mama Killa la déesse lune, des fêtes et des mariages est aussi célébrée chez les Incas et selon les légendes est soit la femme d’Inti, sa sœur ou sa fille. Aussi les éclipses solaires et lunaires anciennement plongeaient les peuples dans la peur voire la terreur.

La légende La chute de la Lune 

C’est la légende de l’éclipse de lune chez les incas.
Selon la culture populaire, les éclipses de Lune ont lieu quand la lune trop profondément endormie sort de son chemin habituel et risque soit de tomber, soit de se perdre ou d’être mangée par un monstre affamé.

Lors des éclipses le but était de de faire revenir le soleil ou la lune au plus vite en faisant le maximum de bruit en tapant sur les tambours, les casseroles, en faisant les chiens aboyer et crier les enfants pour réveiller la lune.

La légende du Puma céleste 

Le moment de l’éclipse solaire est le moment fatidique ou le fils de Viracocha, Inti le dieu Soleil est dévoré par le représentant des dieux des montagnes le Puma céleste, un félin monstrueux dont la colère et les rugissements provoquent orage et tonnerre. Ses yeux déclenchent les éclairs. Le Puma céleste dans les peuples andins incarne également la force et le courage des êtres surnaturels.

Quand se produit l’éclipse du soleil, les runas, les paysans andins et toutes les personnes du peuple devaient faire le plus de vacarme possible pour effrayer et chasser le Puma céleste, afin qu’il retourne dans ses contrées et laisse l’inti tranquille.

L’éclipse du soleil dans les croyances des peuples incas est un moment de bataille entre Inti et le Puma céleste, entre le Ciel et la Terre.


Emmanuelle Bramban