mercredi, novembre 28, 2018

SOJOURNER TRUTH, fervente défenseur de la cause abolitionniste et du mouvement de droits des femmes


LE 26 NOVEMBRE 1883, décédait chez elle à Battle Creek, dans le Michigan, SOJOURNER TRUTH, fervente défenseur de la cause abolitionniste et du mouvement de droits des femmes.

Sojourner Truth est née esclave sous le nom d’Isabelle Baumfree autour de 1787, à Ulster County, New York. Son père James Baumfree était un esclave capturé au Ghana et sa mère, Elizabeth, connue aussi sous le nom de Mau-Mau Bet, était fille d’esclaves venus de Guinée. La famille Baumfree composée des parents et de leurs treize enfants appartenait au Colonel Hardenbergh. Après la mort de celui-ci et de son fils, les Baumfree furent séparés lors de la vente de la propriété Hardenbergh.

Agée de neuf ans, la petite fille connue alors sous le nom de Belle (la future Sojourner) fut vendue avec un troupeau de moutons pour $100 à John Neely, un homme violent.

Revendue deux fois en deux ans, elle devient la propriété de John Dumont à West Park, New York, chez qui elle apprendra l’Anglais.

En 1815, elle rencontre un homme esclave, Robert, dont elle a une fille, Diana ; mais le propriétaire de Robert, John Dumont, interdit leur union et l’enfant devient sa propriété. Belle et Robert sont séparés.

En 1817, Dumont force Belle à épouser un esclave, Thomas, avec lequel elle aura un fils, Peter, et deux filles, Elizabeth et Sophia.

L’état de New York abolit l’esclavage le 4 juillet 1827 mais dès 1826, Belle s’était échappée avec Sophia. Apprenant que Peter, alors âgé de 5 ans, avait été vendu à un propriétaire du sud, elle porte plainte au tribunal et obtient le retour de son fils. C’est le premier procès dans lequel une femme noire remporte dans un tribunal américain une victoire contre un homme blanc.

Le 1er juin 1843, Isabelle Baumfree change son nom et devient Sojourner Truth. Profondément religieuse, elle veut affirmer ainsi son rôle de voyageuse (Sojourner) qui montre aux gens la voie de la vérité (Truth). Pendant quinze ans, elle travaille à New York comme femme de ménage, puis devient prêcheur pentecôtiste. Interpellée lors d’une réunion par la foule qui lui demande si elle est femme ou homme, elle ouvre sa chemise et leur montre sa poitrine.

Un tournant s’opère quand elle rejoint une communauté utopiste à Northampton, Massachusetts. C’est là qu’elle rencontre William Lloyd Garrison, Frederick Douglass, Olive Gilbert et David Ruggles. Elle participe aux débats sur l’esclavage et est la première à faire le lien entre l’oppression des femmes et celle des esclaves. Elle devient membre du Northampton Association of Education and Industry, du Massachusetts, une association fondée par des abolitionnistes.

Sojouner Truth parcourt les États-Unis pour dénoncer l’esclavage, intervenant souvent avec Frederick Douglass et Harriet Tubman. En 1863, elle prononce un discours contre le racisme « Dieu n’aime-t-il pas autant les enfants de couleur que les enfants blancs ? » Elle se bat contre toutes les violations des droits humains. Elle s’élève contre un projet de loi qui veut alors établir la peine de mort au Michigan, faisant appel à la clémence de Dieu pour tous les pêcheurs.

En 1850, William Garrison publie les mémoires de Sojourner Truth sous le titre The Narrative of Sojourner Truth : A Northern Slave. Elle les a dictées ne sachant ni lire ni écrire.

En 1851, elle intervient à la première National Women’s Rights Convention qui se tient à Worcester, Massachusetts. Elle y prononce son plus fameux discours «Ne suis-je pas une femme?» (Ain’t I a Woman ?) (à lire ici )

Truth ne sépare pas la défense des droits des femmes des droits civiques pour tous. Consciente que la question de « priorités » (droits des femmes ou droits des noirs ?) divise et affaiblit le mouvement, elle s’écrie « Je pense que tant que les Noirs du sud et les femmes du Nord continueront chacun à parler de droits, les hommes blancs vont s’en tirer ».

Pendant la guerre de Sécession, Truth participe activement aux campagnes de recrutement de soldats noirs dans les troupes de l’Union. Elle contribue au National Freedman’s Relief Association et rencontre le président Lincoln.

En 1865, Truth entame une campagne contre la ségrégation des tramways à Washington en montant dans ceux destinés aux blancs.

Dans la dernière partie de sa vie, Truth milite activement pour l’accès des Noirs à la propriété privée, notamment à la terre, car elle est convaincue que cet accès assurera l’autonomie des Africains-Américains.

Infatigable, elle se prononce contre la peine de mort, milite pour la réforme des prisons, et continue à se battre pour l’émancipation des Africains-Américains.

Elle retourna dans le Michigan en 1867 et mourut à son domicile de Battle Creek (Michigan), le 26 novembre 1883. Elle fut enterrée dans le cimetière de Oak Hill dans la localité de Battle Creek.

En 1983, elle fut intégrée au tableau d'honneur des femmes les plus importantes du Michigan.

En 1997, le robot de la mission sonde spatiale de la NASA Mars Pathfinder fut baptisé "Sojourner", en la mémoire de l'abolitionniste Sojourner Truth.

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