samedi, juin 27, 2020

TOMBEAU DES CARAÏBES : LA VERITABLE HISTOIRE


1658. Nicolas, chef Caraïbe en Cabesterre, monte à St Pierre accompagné de 16 autres autochtones. Tout à leur joie, ils sont à prendre un ou deux pété-pié avec quelques compères blancs au magasin-cabaret du sieur Le Maître, dans le quartier du Fort, quand ils sont encerclés par Beausoleil et ses sbires. Bilan du guet-apens : 13 Caraïbes tués, 3 prisonniers. Nicolas, blessé, tente de rallier sa pirogue. Il se jette à la mer, nageant au fond, remontant de temps à autre pour envoyer maladivement quelques pierres à ses assaillants, essuyant à chaque remontée une giclée de coups de fusils. On l’acheva d’un coup de mousqueton dans l’œil. Le 30 mai 1650, Duparquet arrive à Grenade dans le but bien avoué d’exterminer les « sauvages » là-bas, comme il dit. De nuit, son chef de troupe Jaham de Vertpré et 60 soldats tombent sur les Caraïbes en plein caouinage (« vin » rituel). Ils massacrent sans distinction les autochtones. Un groupe de fuyards est acculé sur une falaise surplombant la mer et, plutôt que de tomber aux mains des "Français" (ils savent que de toute façon ils seront passés au fil de l’épée), ces derniers se jettent dans le vide. Duparquet rentre au pays le 6 juin et longtemps après, les colons martiniquais vont s’attarder à raconter leur exploit à Grenade au tombeau des Caraïbes, ou « Coffre à mort », lieu qui s’appela là-bas « Falaise des Sauteurs ». Plus tard, on dira que Nicolas s’est suicidé, sis à Madinina, avec 16 de ses compagnons au tombeau des Caraïbes plutôt que d’être esclave ; tout ceci étant dû bien sûr au fruit d’une espèce d’amalgame fait entre les évènements déroulés à St pierre en 1658, et ceux survenus à Grenade quelques années plus tôt.

Josépha Luce

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