Patrick Karam, délégué interministériel pour l'Égalité des chances des Français d'outre-mer Jean-Claude Judith de Salins, président de l'Association Réunionnaise
Communication et Culture (ARCC) convie à une conférence-débat
sur le thème :
« Parole des esclaves de Bourbon (La Réunion) »
avec Prosper Eve, professeur d'Histoire moderne à l'Université de La Réunion et président de l'Association Historique Internationale de l'Océan Indien (AHIOI), à l'occasion de la sortie de son livre « Le bruit du silence » le vendredi 02 juillet 2010 à 17h30 à la Délégation interministérielle.
Quatrième de couverture du Bruit du silence, Prosper Eve, 2010, Océans Editions:
L'esclave est acheté pour être un producteur. Cependant, il n'est pas que deux bras, il a aussi une tête.
Comme tout être humain, il est un « roseau pensant ». Sa force de pensée se découvre dans le livre ouvert de la nature ; cette donne contredit ceux qui soutiennent que « longtemps les savoirs autres que ceux qui venaient de France ont été marginalisés, ostracisés, voire tout simplement interdits ». Le combat culturel et cultuel mené par les premiers grands esclaves dans la partie haute de l'île pendant leur temps de conquête illégale de la liberté s'affiche à travers les noms de lieux : Anchaingue, Cimandef, Matouta, Mafat...ainsi que dans le livre légendaire composé en un temps relativement court avec des visages de proue, tels que Pitre, Baal, Fatie, Diampare, Farla, Phaonce, Sanson, Cenkouto. Pour punir ou pour tenter de se libérer, l'esclave
est en mesure d'élaborer des projets d'incendie, d'empoisonnement, de révolte ou d'évasion. Accusé, il peut produire un discours défensif. Il peut exprimer ses désirs, improviser des chants mélodieux. Sa parole peut être frappée de suspicion, mais elle ne peut être niée. Comme à Bourbon, le législateur lui ouvre tardivement les portes de l'école, il ne peut avoir laissé des journaux intimes palpitants. Cette absence ne peut suffire à elle seule pour que son Histoire soit écrite sans lui. Preuves à l'appui, le présent ouvrage entend battre en brèche les idées reçues sur le silence des esclaves à Bourbon.
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