Ce jeune virtuose métis particulièrement doué, fut accompagné par Beethoven qui composa spécialement pour qu'il puisse exprimer tout son talent, une de ses sonates...
Il s'appelle George Augustus Polgreen Bridgetower...
Sa mère était polonaise, et son père, un "libre" des Antilles anglaises qui s'étant rendu en Europe, officiait au château d'Esterazy en Hongrie, dans une famille qui fut mécène du compositeur Haydn, et c'est là que le jeune Georges reçut ses premières leçons de violon, prodiguées précisément par ce grand homme.
Son éducation se poursuivit à Londres, mais c'est à Paris qu'il fera ses débuts de violoniste, alors qu'il n'avait que onze ans, au cours d'un concert donné au Panthéon, dit "concert spirituel", en l'honneur de Thomas Jefferson le 13 avril 1789, et qui sera ainsi le dernier concert donné à Paris avant la révolution...
Il impressionnera par son talent la société de Londres, mais sa destinée prendra un nouveau tournant lorsqu'en 1802 il part rejoindre sa mère qui résidait alors à Dresde. Car le grand succès de ses récitals lui fera rencontrer là-bas, Beethoven.
Celui-ci va composer spécialement pour le jeune Bridgetower, sa sonate pour violon n° 9, qui sera jouée pour la première fois en public par celui-ci, à l'Auergarten de Vienne, le 24 mai 1803, alors que le grand compositeur lui-même, l'accompagnait au piano...
Beethoven et Bridgetower avait une relation très proche, trop peut-être, car malheureusement, un différent intervenu entre eux avant la publication de l'oeuvre, fit que Beethoven la dédia à un autre violoniste, Rodolph Kreutzer qui quant à lui, n'apprécia pas la chose et ne la joua jamais...
Devenue ainsi "Sonate à Kreutzer", cette dédicace sera reprise en titre pour le Roman de Léon Tolstoï où celui-ci évoque la question du mariage et de la condition de la femme, et dans lequel un des protagonistes joue cette oeuvre...
Bridgetower restera quelques années en Autriche, puis reviendra en Angleterre pour enseigner la musique à l'université de Cambridge. Faisant partie de la Royal Philarmonic Society, il composera lui-même plusieurs oeuvres dont une intitulée "Diatonica Armonica" pour pianoforte, et qui sera publiée à Londres en 1812...
Beau parcours non...?
Richard Pulvar
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