mercredi, février 14, 2018

LE CÉLÈBRE CARNAVAL D'ORURO EN BOLIVIE, UN CARNAVAL AUX TRADITIONS ANCESTRALES NATIVES


Le Carnaval d'Oruro en Bolivie classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité fait partie des références mondiales en matière de carnavals.

Le ministère de la culture de la République de Bolivie a dit que cette année le carnaval avait drainé entre 400 000 à 413 000 personnes !

La ministre de la Culture et du Tourisme, Wilma Alanoca, a confirmé le 10 février à Los Tiempos "que plus de 400 mille personnes , entre nationaux et étrangers, sont venues à Oruro pour observer le Carnaval" qui selon leurs estimations gouvernementales a généré des migrations d'au moins 106 millions de Boliviens.
La ministre a déclaré aussi que le mouvement des visiteurs au carnaval d'Oruro "est intense", de sorte que la capacité de l'hôtel aurait été dépassée.
Ce carnaval est à ce point célèbre que 15 chaînes internationales suivent le Carnaval d'Oruro dans le monde entier.

La ville d'Oruro située dans la partie nord du lac Coipasa a été érigée sur un ancien site de cérémonies amérindiennes à 3700 mètres d’altitude dans les montagnes de l’ouest de la Bolivie.
"La ville d’Oruro a été un important centre minier aux dix-neuvième et vingtième siècles. Refondée par les Espagnols en 1606, elle est restée un site sacré pour les peuples Uru Chipayas, qui venaient parfois de très loin accomplir leurs rituels, en particulier pour la grande fête d’Ito. 
Ces cérémonies ont perduré sous le couvert de la liturgie chrétienne malgré les interdits espagnols au dix-septième siècle. "

Les Uru dont les origines remonteraient à plus de 2500 ans avant JC ont fait comme les peuples de tradition Yoruba déportés dans les Amériques à savoir les communautés mawones Quilombola au Brésil et celles de la Santeria à Cuba. 
En effet les Uru ont usé de la même ruse en dissimulant leurs dieux andins derrières les icônes chrétiennes, devenant ainsi des saints. 
La fête d’Ito pour ne périr de la colonisation a été transformée en rituel chrétien, elle est célébrée à la chandeleur, le 2 février et la traditionnelle llama llama, ou diablada, en l’honneur du dieu Uru Tiw est devenue la danse principale du carnaval d’Oruro.

Tous les ans, pendant six jours, ce carnaval colossal donne lieu au déploiement de tout un éventail d’arts populaires s’exprimant à travers les masques, les textiles et les broderies.

"L’événement principal est la procession, ou entrada, où les danseurs parcourent vingt heures durant, sans interruption, les quatre kilomètres que suit la procession. 
Plus de 28 000 danseurs et 10000 musiciens répartis en une cinquantaine de groupes prennent part au cortège qui a su conserver nombre de caractéristiques empruntées aux mystères médiévaux."

Le déclin des activités minières traditionnelles et de l’agriculture et que la désertification du haut plateau andin sont des menaces pesant sur population d’Oruro, provoquant une émigration massive. En effet ricochet l’urbanisation a généré des phénomènes d’acculturation aux rites ancestraux, creusant un fossé entre les générations. 
Le carnaval néanmoins continu à faire le lien et perpétuer les traditions.

Mais cette année 2018 au premier jour des festivités un drame est survenu faisant 21 morts et 72 blessées dans plusieurs incidents le samedi 10 février, à Oruro (Sud-Est).
Dans l’accident le plus grave, l’explosion d’une bonbonne de gaz a fait huit morts et 47 blessés.

Emmanuelle Bramban (14-02-2018)

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