L'idolâtrie est toujours grotesque. Le culte napoléonien n'échappe pas à la règle et le rappel des grands crimes du héros au petit chapeau n'est jamais inutile. Même si la commémoration d'Austerlitz, 2 décembre 1805, échappe à ces travers, on comprendra que les Français d'outre-mer la trouvent un peu saumâtre : la glorieuse bataille a lieu alors qu'une répression féroce vient d'ensanglanter les Antilles. Poussé par le lobby colonial, le Premier consul a rétabli l'esclavage dans les colonies. Massacres, tortures, « enfumades » et exécutions furent les méthodes employées. Claude Ribbe (1) rappelle justement tout cela. Mais il assimile aussitôt l'affaire à la Shoah et Napoléon à Hitler, déclenchant la polémique. Carambolage chronologique très contestable et bientôt risqué. On doit craindre qu'il soit surtout un nouvel avatar de cette « concurrence des victimes » qui va finir par biaiser la recherche historique...
(1) Le Crime de Napoléon, Claude Ribbe, Privé.
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