dimanche, mai 27, 2018

Nanny, reine des Marrons de Jamaïque

Figure emblématique de la lutte contre le système esclavagiste en Jamaïque, la reine Nanny est connue au-delà de ses frontières. À la tête de la ville qu’elle a fondée, elle a opposé une farouche résistance à l’administration britannique.


Nanny, reine des Marrons. C’est ainsi que cette femme née au Ghana dans le peuple Akan vers 1685, est passée à la postérité en Jamaïque.
Durant 30 ans, Nanny a donné du fil à retordre aux colons et aux soldats anglais. Ce n’est que par une trahison qu’elle a pu être vaincue, à l’occasion d’une énième chasse aux fugitifs.

Le traître est le Capitaine Sambo, un esclave, coutumier de la capture de ses frères de misère. Intéressé par la forte récompense promise pour la capture de Nanny, il tue celle-ci lors de l’ultime attaque contre son camp retranché, Nanny Town.

Nanny Town, une véritable ville

C’est une vraie ville, de moins de trois kilomètres carrés, édifiée dans les Montagnes Bleues, les Blue Mountains, fondée par Nanny et ses compagnons. La ville est restée libre durant toute la vie de sa cheftaine. Les nombreuses escapades opérées depuis ce repaire ont permis de libérer un bon millier d’esclaves. Nanny n’a pas été la seule à organiser des expéditions punitives dans les plantations.

Plusieurs communautés ont été créées et dirigées par des marrons, soit nés dans la colonie, soit nés en Afrique. Certains n’ont pas connu l’esclavage à proprement parler, s’étant échappés dès leur arrivée en Jamaïque. L’étendue de l’île et son relief montagneux ont favorisé le marronnage généralisé que les Espagnols, les premiers colons, puis les Anglais, n’ont pas pu empêcher.

Nanny, la reine des Marrons, est reconnue jusqu’à nos jours comme l’une des fondatrices de la nation jamaïcaine. Un billet de banque est à son effigie. Elle est devenue l’un des symboles les plus pertinents de la résistance acharnée et permanente des captifs africains au système esclavagiste.


Aucun commentaire: