L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
mardi, mai 15, 2018
XVIIe siècle : la traite des Irlandais, esclaves blancs, vers les plantations des West Indies
Il faut remonter au début du XVIIe siècle avec la bataille de Kinsale, puis à Cromwell qui débarque en Irlande en 1649 et perpètre un véritable massacre, pour découvrir une politique d’exil et la traite des Irlandais, d’abord vers le fleuve Amazone puis vers les Antilles , à Antigua, Montserrat, puis la Guyane, la Virginie, la Caroline du Nord, la Géorgie et la Nouvelle-Angleterre.
Au XVIIe siècle, les troupes de Cromwell ont conquis l’Irlande et pris Drogheda le 11 septembre 1649. Dix mille habitants ont été massacrés. Plus de cent mille hommes, femmes et enfants ont été déportés. Leur crime : être de confession catholique. 30.000 prisonniers militaires, puis 100.000 Irlandais, beaucoup de femmes et d’enfants, seront vendus comme esclaves.
Le mot ici est à prendre dans sa définition absolue. La monarchie anglaise projette sur l’Irlandais une haine ancestrale, jusqu’à détruire l’aspect social, culturel et religieux de ce pays. On peut parler ouvertement de génocide.
La Reine Elizabeth Ière, James II, Charles Cromwell ont commis, sous la bannière de Dieu, des horreurs que l’histoire civilisée ne peut oublier. Déportation, colonisation, éradication, la proclamation de 1625 initialise le bannissement outre-mer des prisonniers politiques, vendus comme travailleurs des plantations, autrement dit, comme esclaves. Mais indigents, prisonniers, déserteurs, sans domicile, orphelins, fermiers révoltés, prêtres, professeurs vont suivre. Tout est prétexte à la déportation car la main d’œuvre, là-bas, est nécessaire.
Le constat est effrayant, la population irlandaise de l’île est réduite alors de moitié en dix ans. L’Angleterre va exploiter ce filon et cette matière première, de traités en accords, de rebellions sanglantes en révoltes brutales, pendant des décennies.Une infime minorité survivra aux douze semaines que nécessite la traversée de l’Atlantique.
En septembre 1655, Cromwell exige que mille cinq cent jeunes Irlandais de douze à quatorze ans soient envoyés en Jamaïque et dans les Antilles anglaises pour compenser la mortalité des esclaves blancs. Ce plan est adopté par le Conseil d’Etat. Selon "The Curse of Cromwell : A History of the Ironside Conquest of Ireland", les prêtres irlandais sont systématiquement déportés en Amérique avec des vieillards de plus de quatre-vingts ans.
Le 25 mars 1659, la mise en esclavage de prisonniers politiques blancs est débattue au parlement anglais. Sa pratique s’intensifie après le 16 avril 1746, quand les fantassins du Scottish Highland, Français et Irlandais combattant de l’armée jacobite, perdent la bataille de Culloden. Ils sont déportés à la Barbade à partir des ports de Londres, Plymouth, Southampton, Douvres, Aberdeen. En Angleterre, les protestants les plus démunis sont également victimes de Cromwell qui en février 1656 a ordonné de déporter mille deux cent Anglaises. Deux mille autres les rejoindront le mois suivant. La même année Cromwell fait déporter en Jamaïque tous les Ecossais sans habitation.
On ne peut occulter le rôle actif et déterminant de Cromwell dans l’esclavage sans parler de son appartenance à la franc-maçonnerie primitive, celle qui commence avant Anderson et Desaguliers. Niée par les historiens officiels, cette origine de la franc-maçonnerie n’est jamais relatée...
Source : La traite des esclaves irlandais - Les esclaves "Blancs" oubliés
Les esclaves que l'histoire a convenu d'oublier
par John Martin -2008-
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