Le Congrès des droits civiques (CRC) prend position.
Les chefs traditionnels africains devraient s'excuser pour le rôle que leurs ancêtres ont joué dans la traite des esclaves, ont estimé mercredi des organisations de défense des droits de l'homme au Nigeria.
Le Congrès des droits civiques (CRC), une coalition de dizaines d'organisations de défense des droits de l'Homme, a estimé dans un communiqué qu'après les excuses du Sénat américain en juin et celle de l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, c'était au tour des dirigeants traditionnels du continent noir.
Ils doivent présenter des excuses au nom de leurs ancêtres pour "mettre un point final à l'histoire de la traite des esclaves", écrit le CRC dans un courrier adressé à ces dirigeants.
"Nous ne pouvons pas continuer à accuser les hommes blancs alors que les Africains, en particulier les chefs traditionnels, ne sont pas irréprochables".
Selon le CRC, ils ont participé à la traite des esclaves en "aidant systématiquement à mener des raids et des enlèvements (...) dans les communautés sans défense (...) puis à les échanger avec des collaborateurs européens, américains et autres".
La ville côtière nigériane de Badagry a servi de point de départ pour le voyage de nombreux esclaves vers l'Europe, les Etats-Unis et les Caraïbes.
Shehu Sani, qui dirige le CRC, a expliqué que la demande d'excuses intervenait maintenant, avant que les chefs traditionnels au Nigeria, qui ne sont pour l'heure pas reconnus par les lois du pays, ne figurent dans la nouvelle Constitution.
"Ils n'ont pas à être reconnus par la Constitution tant qu'ils n'ont pas présenté leurs excuses aux familles des descendants des victimes de l'esclavage", a-t-il affirmé à l'AFP.
Il a dit espérer que des excuses de chefs nigérians pourraient inciter d'autres chefs, dans d'autres pays d'Afrique, à faire de même.
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