Dakar, 23 mars (APS) -
mardi 23 mars 2010, par Boubacar Kante
Les députés sénégalais réunis mardi en séance plénière ont adopté à l’unanimité un projet de loi déclarant l’esclavage et la traite négrière, crimes contre l’humanité, faisant ainsi du Sénégal le premier pays anciennement colonisé à prendre une telle disposition législative.
Le garde ses Sceaux, ministre de la Justice Me Al Hadj Amadou Sall, cité dans un apport soumis aux députés, a rappelé que l’esclavage et la Traite négrière ont fondamentalement changé l’ordre économique mondial préexistant à partir du 16-ème siècle, entraînant une modification de l’équilibre géostratégique.
‘’Par conséquent, le devoir de mémoire impose à tous les peuples d’Afrique et de la diaspora de ne rien laisser tomber dans l’oubli’’, a dit le ministre, selon le rapport de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains.
Refusant de ‘’s’attarder sur la question des réparations pécuniaires incompatibles avec notre dignité’’, El Hadj Amadou Sall a relevé qu’il est important que chaque élève, dans chaque classe du monde, apprenne l’histoire de l’esclavage et de la Traite négrière.
‘’Aussi, a-t-il poursuivi, il est nécessaire que chaque peuple, partout où il se trouve, intègre cette problématique dans l’histoire de son pays et dans ses relations avec les autres, pour en tirer des leçons, aux fins de bâtir un monde respectueux de l’espèce humaine, sans considération de race, d’ethnie ou autres’’.
Selon le garde des Sceaux, ministre de la Justice, ce projet de loi ‘’procède d’une vision claire et d’une démarche cohérente’’ du président de la République, en rapport avec ‘’des chantiers ouverts pour la Renaissance africaine’’.
La motivation de ce texte de loi ‘’reste un devoir de mémoire avec le choix d’un jour de commémoration, mais aussi et surtout un enseignement destiné aux enfants’’, a encore noté le ministre de la Justice.
La France est le seul pays au monde à avoir légiféré en 2001 sur l’esclavage et la traité négrière, avec loi Taubira, du nom de la député guyanaise Christiane Taubira présidente de Walwari (éventail, en amérindien) et candidate du Parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle de 2002.
La loi Taubira dispose, en son article premier, que ‘’la République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du 15-ème siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité’’.
P.-S.
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