lundi, août 15, 2011

Le peuple Zoulou



Les Zoulous sont un peuple d'Afrique Australe en partie sédentarisé qui se trouve principalement en Afrique du Sud.
Le peuple zoulou (son nom vient de l’expression ama zoulou le peuple du ciel) fut unifié par le roi Chaka, qui fit de son clan de 1 500 personnes une nation redoutable par la conquête et l'assimilation. L'unification zouloue est en partie responsable du mfecane, la vague chaotique d'émigration de clans au-delà des rivières Tugela et Pongola, nouvelles limites du KwaZulu.
Reconnus pour leur armée formidable (le impi), les Zoulous se heurtent aux colons boers et à l'armée britannique au xixe siècle (noter la victoire zouloue à la bataille d'Isandhlwana pendant la guerre anglo-zouloue de 1879). La majeure partie des Zoulous aujourd'hui sont cultivateurs, mais l'urbanisation en a attiré un grand nombre au cours du xxe siècle. Les Zoulous urbains se trouvent principalement au Witwatersrand, zone minière dans la province de Gauteng comprenant Johannesburg ; et à Durban (dont le nom zoulou est eThekwini), port important du KwaZulu-Natal. La vannerie, la garniture de perles, et les chants zoulous sont célèbres.
Sur le plan politique, les Zoulous sont actuellement profondément divisés entre partisans du Congrès national africain (ANC) et ceux du Parti de la Liberté Inkatha (IFP). De violentes émeutes éclataient entre ces partis en attendant la première élection de l'après-apartheid. L'IFP l'a emportée au KwaZulu-Natal, mais son vote est légèrement en recul aux élections récentes. Depuis quelques années l'IFP s'est joint à une coalition d'unité avec l'ANC.

La patrie d'origine des Zoulous semble se situer dans la région de la Tanzanie moderne. Leur présence en Afrique du Sud remonte au XIVe siècle. Tout comme les Xhosas qui se sont installés en Afrique du Sud au cours des vagues migratoires bantoues antérieures, les Zoulous ont assimilé de nombreux sons des langues san et khoï, celles des premiers habitants de la contrée. De ce fait, le zoulou et le xhosa ont préservé de nombreuses consonnes à clics (sons qu'on ne rencontre qu'en Afrique du Sud), en dépit de l'extinction de nombreuses langues san et khoï.
Le zoulou, comme toutes les langues indigènes d'Afrique du Sud, était une langue orale jusqu'à l'arrivée de missionnaires européens, qui l'ont transcrit en utilisant l'alphabet latin. Le premier document rédigé en zoulou fut une traduction de la Bible, parue en 1883. En 1901, John Dube, un zoulou du Natal, créa le Ohlange Institute, le premier établissement d'enseignement indigène d'Afrique du Sud.


La religion et les croyances

La religion zouloue possède un dieu créateur, Nkulunkulu, qui interagit aussi dans la vie quotidienne des humains, bien que cette croyance se révèle être le résultat des efforts des premiers missionnaires pour adapter le dieu chrétien à la culture zouloue. Traditionnellement, la croyance la plus forte chez les zoulous sont les esprits des ancêtres (Amatongo ou Amadhlozi), qui ont le pouvoir d'intervenir en bien ou en mal dans la vie des gens. Cette croyance perdure parmi la population zouloue.

Pour communiquer avec le monde spirituel, le sorcier (sangoma) doit invoquer les ancêtres a travers un rituel de divination. Alors, un herboriste (inyanga) prépare une mixture à consommer (muthi) pour influencer les ancêtres. Les sorciers et les herboristes jouent un rôle important dans la vie quotidienne des zoulous. Néanmoins, il existe une différence entre le muthi blanc (umuthi omhlope), qui a des effets positifs, comme la guérison, la prévention ou la fin de la malchance, et le muthi noir (umuthi omnyama), qui peut apporter maladies et mort aux autres, ou une santé mal acquise à celui qui en use. Les pratiquants du muthi noir sont considérés comme de sorciers du mal et sont rejetés par la société.
Le christianisme a eu du mal à s'implanter dans la population zouloue, et l'a fait de manière syncrétique. Isaiah Shembe, considéré comme le messie zoulou, présente une forme de christianisme mélangé aux traditions locales.

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