jeudi, mars 21, 2013

L’ ÉTAT ALABAMA SE PRÉPARE A RÉPARER UN TORT HISTORIQUE – EN LAVANT L'HONNEUR DES FAMEUX SCOTTBOROS BOYS, 9 GARÇONS NOIRS FAUSSEMENT ACCUSÉS DE VIOL EN 1931.

 
(photo: les Scottboro Boys en prison en compagnie de deux gardiens et de leur avocat radical Samuel Leibowitz)

Visionnez le documentaire "Scottboro, an American Tragedy" sur le sujet  (durée 1h26)

Les « Scottsboro Boys » sont neuf garçons afro-américains, âgés de 12 à 20 ans, accusés en 1931 d’avoir violé deux femmes blanches dans un train de marchandises traversant l’État de l’Alabama. Huit des neuf accusés furent condamnés à mort par le tribunal de Scottsboro quinze jours après les faits, à l’issue de plusieurs procès n’excédant pas une journée.

L’âge des condamnés, la gravité des peines prononcées et les circonstances des procès qui semblaient avoir violé quelques-unes des règles fondamentales de la défense déclenchèrent une campagne de soutien menée par le Parti communiste américain et la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) qui dénonçaient le caractère raciste de l'affaire.

L’International Labor Defense, organisation émanant du Parti communiste, prit en charge la défense des condamnés. Les procédures d’appel menèrent jusqu’à la Cour suprême qui cassa une première fois en 1932 les jugements prononcés en première instance, estimant que les condamnés n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable (Powell v. Alabama 287 U.S. 45).

Une seconde série de procès eut lieu dans la ville de Decatur (Alabama) en 1933. Les jugements furent à nouveau cassés par la Cour suprême en 1935 (Norris v. Alabama 294 U.S. 587).

Lors de la troisième vague de procès, et malgré la rétractation d'une des femmes blanches qui reconnut finalement n’avoir jamais été touchée par les garçons, Clarence Norris fut à nouveau condamné à mort ; cinq des neuf autres accusés reçurent des peines s’échelonnant de 75 à 99 ans de prison. (La peine de Norris fut finalement commuée en peine de prison à vie par le gouverneur de l’Alabama David Bibb Graves en 1938.)

Une partie des détenus fut progressivement libérée sur parole dans les années 1940 et au début des années 1950. Le dernier détenu, Clarence Norris, fut finalement gracié par le gouverneur de l’Alabama George Wallace, pourtant favorable à la ségrégation raciale, en 1976.

La loi d’Alabama ne permet pas ce qu'on pourrait qualifier de «pardons posthumes», mais une nouvelle loi a été conçue spécifiquement pour les garçons de Scottsboro, afin de redresser le tort fait partout dans le Sud, et pendant si longtemps, aux 9 garçons innocents de Scottboro.

Saluons cette décision, même si elle semblera à certains un peu tardive après plus de 80 ans de déni de justice.

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