mardi, mai 10, 2011

journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions



Cette 6e journée de commémoration nationale des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions revêt une importance toute particulière en cette année des Outre-mer.
Quelques semaines après l'hommage national rendu à Aimé CESAIRE au Panthéon, elle est une autre occasion pour la République de regarder son histoire bien en face, et de souligner le rôle singulier des Outremer dans la défense des valeurs de liberté.

Pendant la révolution française, les grandes voix de ROUSSEAU, de l'Abbé GREGOIRE ou de l'Abbé RAYNAL s'étaient élevées, à Paris, pour réclamer la liberté pour tous les citoyens, y compris les esclaves. Après une première abolition, l'esclavage fut bien vite rétabli par le Consulat. Dès lors, les esclaves eux-mêmes ont tâché de trouver les voies de leur émancipation, de l'égalité de leurs droits. Certains ont confondu leur histoire personnelle avec celle de ce combat : Louis DELGRES en Guadeloupe, Toussaint LOUVERTURE à Saint-Domingue. L'ensemble de ces luttes, alliées à la résolution de Victor SCHOELCHER, ont finalement conduit à l'abolition définitive de l'esclavage le 27 avril 1848.

Il faut relire ce décret : « Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité. » Enfin, la République était au rendez-vous de son histoire.

Cette histoire, l'histoire de la traite négrière et de ses abolitions, ce n'est pas simplement l'histoire des Outre-mer. C'est celle de notre pays tout entier. De cette histoire complexe, il faut pouvoir tout se dire. Il faut que chaque Français se l'approprie. Il faut qu'elle devienne l'histoire de notre Nation. C'est le sens de la cérémonie d'aujourd'hui, et c'est pourquoi elle est si importante pour notre pays.
Nicolas Sarkozy

LA CÉRÉMONIE NATIONALE
Paris, Jardin du Luxembourg - 11 heures

10 ans après l'adoption de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que « crime contre l'humanité », le regard de la société française sur cette page de son histoire et de celle de l'humanité a évolué : les conditions d'une histoire partagée sont réunies.
10 ans après l'adoption à l'unanimité au Sénat, le 10 mai 2001, de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que « crime contre l'humanité », au-delà de la reconnaissance d'un crime et de ses victimes, ce que nous enseigne l'esclavage, c'est que les combats actuels contre l'asservissement des êtres humains et contre la négation de la dignité humaine découlent de la rencontre entre les idéaux des Lumières, notamment ceux des droits de l'homme, et les résistances souvent occultées de ces esclaves qui vécurent sur des terres dont certaines forment encore une part des Outre-mer français, aux Antilles, en Guyane et dans l'Océan Indien.
Dans ce contexte, renforcé par la décision du Président de la République de faire de 2011 l'Année des Outre-mer, le Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage (CPMHE) a proposé que lors de la cérémonie nationale pour la journée des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, le 10 mai 2011, soit dévoilée une stèle rendant hommage aux combats des esclaves des colonies françaises pour les droits de l'Homme et pour l'idéal républicain de Liberté, d'Égalité et de Fraternité.

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