Depuis le 13 janvier 2017, Serge ROMANA, président d’un comité dénommé Comité de Mémoire 98 (CM98), a entrepris de faire une grève de la faim devant le Sénat.
Motifs ? La suppression par le sénat, suite à un amendement d’un sénateur guadeloupéen dans le projet de loi sur l’égalité réelle, d’un article 20A qui prévoyait de scinder la commémoration de la mémoire de l’esclavage entre le 10 mai journée nationale des mémoires sur la traite de l’esclavage et de leurs commémorations et le 23 mai prévu comme journée des victimes l’esclavage colonial.
Quand on connaît le positionnement résolument révisionniste voire négationniste de Serge ROMANA sur la traite négrière et l’esclavage des noirs, on comprend très vite que cette grève de la faim ne peut être qu’une mise en scène bien organisée via les réseaux sociaux afin d’occuper les devants de la scène et se faire passer pour le chantre de la mémoire de l’esclavage.
Or, tous ceux qui mènent depuis plus de 30 ans un véritable combat pour la mémoire et la réparation ne peuvent que se rendre à l’évidence : M. ROMANA soutenu par les descendants esclavagistes et les représentants de l’état français, met tout en œuvre pour étouffer l’émergence de cette mémoire et la mise en place de la nécessaire réparation des afro-descendants qui subissent encore les conséquences dramatiques de ce crime contre l’humanité.
Ainsi, dans la fondation qu’il a mise en place avec des grands blancs créoles, et quelques créolisés sbires des ministères français, M. ROMANA prône la Réconciliation avec les descendants de nos tortionnaires esclavagistes en affirmant notamment qu’il nous faut « une mémoire vidée d’accusations contre les blancs.
M. ROMANA une mémoire vidée est une mémoire tronquée !
Vous osez nous demander d’accepter que ce crime contre l’humanité a été commis sans criminel !!! Mais cependant avec des victimes puisque vous faites une grève de la faim pour avoir la date qui vous convient afin de commémorer la mémoire des victimes de l’esclavage colonial.
N’est ce pas honteux ? Surtout quand nous savons tous que ces descendants d’esclavagistes continuent de nous dominer grâce à la possession des richesses générées par la sueur et le sang de nos ancêtres.
Sous couvert de réconciliation, vous entendez de nouveau, comme l’a fait l’Etat français après 1848, organiser l’oubli des victimes du crime que vous sommez de ne pas accuser leurs tortionnaires toujours bien vivants et actifs.
Vous allez même plus loin que l’Etat français, dans votre démarche négationniste, puisque ce sont les victimes qui sont mis en accusation : d’avoir oublié leur ancêtres de ne pas les commémorer comme il se doit etc….
M. ROMANA c’est trop tard, votre grève de la faim pour la suppression d’un article dans une loi française, destinées à retenir une date pour commémorer la mémoire des victimes (de qui puisque pour vous il n’y a pas de criminel), ne trompe plus personne car tout un chacun sait qu’elle n’est destinée qu’à satisfaire votre mégalomanie galopante.
Pour conclure permettez-moi de vous poser ces questions, vous qui êtes associés avec les puissances économiques de nos pays et qui avez vos entrées dans tous les ministères de la république française :
- Pourquoi n’avez-vous pas fait une grève de la faim quand les magistrats de la cour de cassation nous a rejetés hors humanité en estimant qu’il n’y avait pas lieu de condamner un blanc créole qui avait estimé que l’esclavage avait de bons cotés au motif qu’aucun texte ne le permettait, la loi TAUBIRA n’étant qu’une coquille vide.
- Où étiez-vous quand des avocats de Martinique et de Guadeloupe sont venus à plusieurs reprises plaider à la 17 ème chambre correctionnelle de PARIS pour faire sanctionner les agissements discriminatoires de ces magistrats.
Peut être estimez vous qu’un tel combat ne peut être le vôtre puisqu’il aboutit à mettre en accusation un système raciste fondé sur la domination du….blanc créole ce que vous refusez de faire dans votre démarche de….Réconciliation.
Monsieur ROMANA contrairement aux membres de la communauté des afro- descendants que vous tentez de couillonner nous savons que vos amis députés de l’assemblée nationale française vous accordera votre jouet que vous appelez pompeusement une « arme politique » à savoir l’adoption de la date du 23 mai pour la une commémoration des victimes de l’esclavage colonial.
Et alors vous bénéficierez de l’aura nécessaire pour accéder au poste que vous souhaitez au sein du pouvoir colonial français puisque c’est vous qui avez présidé le comité qui a organisé le 23 mai 1998 cette marche des afros descendants à l’initiative de nombreuses associations dont vous ne semblez nullement vous souciez actuellement.
Ce qui est sur c’est que votre démarche résolument négationniste ainsi que tout le fric que les HAYOT, DE LUCY et DE JAHAM et autres blancs créoles, mettront dans votre fondation pour créer une mémoire expurgée du crime et orientée dans l’acceptation de la domination du blanc, ne suffiront pas à arrêter notre marche inexorable pour la reconnaissance pleine et entière de notre dignité humaine qui implique la réparation.
Le 14 janvier 2017
Pour le MIR Martinique
C. DUHAMEL
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