dimanche, mai 02, 2010

Bernardin de Saint-Pierre - 1737-1814 (France)


Bernardin de Saint-Pierre voyage en Martinique, à Malte, en Russie, et à l’Île de France (actuelle île Maurice). C’est sur cette île que se déroule l’action de “Paul et Virginie”.

Ce roman, publié en 1787, dessine le rêve de l’auteur d’une société républicaine idéale, sans esclavage, « dont tous les habitants seraient unis par une mutuelle bienveillance… ». Mais c’est surtout dans le “Voyage à l’île de France” qu’il dénonce la violence du système esclavagiste :

« Voici comment on les traite. Au point du jour, trois coups de fouet sont le signal qui les appelle à l’ouvrage. Chacun se rend avec sa pioche dans les plantations, où ils travaillent, presque nus, à l’ardeur du soleil. On leur donne pour nourriture du maïs broyé, cuit à l’eau, ou des pains de manioc ; pour habit, un morceau de toile. A la moindre négligence, on les attache, par les pieds et par les mains, sur une échelle ; le commandeur, armé d’un fouet de poste, leur donne sur le derrière nu cinquante, cent, et jusqu’à deux cents coups. Chaque coup enlève une portion de la peau. Ensuite on détache le misérable tout sanglant ; on lui met au cou un collier de fer à trois pointes, et on le ramène au travail. Il y en a qui sont plus d’un mois avant d’être en état de s’asseoir. Les femmes sont punies de la même manière ».

Et Bernardin de Saint-Pierre ironise, ajoutant :

« Le soir, de retour dans leurs cases, on les fait prier Dieu pour la prospérité de leurs maîtres ».

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