Le Mouvement international pour les réparations (MIR) organise comme chaque année depuis 2004 son konvwa pou reparasyion. Théo Lubin, membre du MIR France a indiqué que cette marche avait trois revendications en ligne de mire: faire du 10 mai, journée nationale du souvenir de l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière un jour férié ; débaptiser toutes les rues portant le nom de négriers ; et obtenir la reconnaissance par le conseil de l’Europe que la traite et l’esclavage sont des crimes contre l’humanité. Cette année, le thème de la marche sera la résistance avec en sus, une mise à l’honneur de Haïti, pays pilote de l’antiesclavagisme et de l’anticolonialisme, « précurseur de la pensée des droits humains». Cette année, le MIR est parvenu à fédérer une vingtaine d’associations et la CGT. Le Martiniquais Camille Largent, dirigeant syndical de la CGT à Paris, s’explique : « Nous soutenons la démarche pour faire du 1er mai un jour férié et payé ; nous demandons des excuses publiques du président de la République ; et nous voulons l’extension à tous les peuples d’outre-mer des droits spécifiques comme les congés bonifiés. » Philippe Cook, un Guadeloupéen, représente l’association des Couleurs qui entend défiler le 10 mai. L’Association franco-brésilienne sera là aussi. Martia Moraes entend rappeler qu’au Brésil (où l’esclavage n’a été aboli qu’en 1880), « nous sommes arrivés à la paix grâce à la démocratie raciale ». Parmi les autres associations marcheuses, notons entre autres celle de l’Haïtien Claudy Myrtil, Soutien sans frontière, ou celles de Réunionnais dans la mouvance du PCR. Jusqu’alors, avec plus ou moins de succès, mais de façon régulière et tenace, le MIR oirganisait chaque année sa marche entre République et Nation. Cette fois, pour avoir plus de visibilité, le départ se fera du Champ de Mars à 11 heures pour arriver environ deux heures plus tard au Jardin du Luxembourg où aura eu lieu juste avant la cérémonie officielle et fermée au public non invité. Sera-ce une marche unitaire ? Cette année, pas question de CRAN, ni de Collectifdom qui n’ont encore pas indiqué ce qu’ils feraient chacun ce 10 mai. Quant au CM98, on sait désormais qu’il n’honore que le 23 mai, jour consacré à la mémoire des esclaves. D’autres manifestations ont été annoncées comme celle autour de la statue symbolisant le général Dumas dans le 17e arrondissement de Paris. Le MIR organisera en Martinique une marche en huit étapes du 14 au 21 mai, de Sainte-Anne au Prêcheur et se joindra à la commémoration du 10 juin en Guyane. En Guadeloupe, le MIR s’était associé à la marche du LKP sur les traces d’Ignace, le 27 mai 2009. Cette fois, rien ne semble encore prévu.
François-Xavier Guillerm (Agence de presse GHM)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire