L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
mercredi, mai 19, 2010
HISTORIQUE DU DRAPEAU HAÏTIEN
Tirée de Beaubrun Ardouin et Marlène R Étienne
Le drapeau est un simple symbole, rien qu’un signe. Mais évoque les souvenirs d’un moment historique. Pour certains un signe de gloire, de fierté, de victoire, de puisssance pour d’autres signe de douleurs, de souffrance, de péripétie, d’oppression. Ce symbole peut également incarne l’idéal d’un peuple ou non. En tout c’est un simple morceau de tissus, mais qui dit long sur notre histoire en tant que Haïtien. Alors je laisse au soin de Beaubrun Ardouin et de Marlène Étienne
Les membres de la nouvelle assemblée ayant repris le titre d’assemblée générale de la partie française de Saint-Domingue et ceux de l’assemblée provinciale du Nord animés contre l’assemblée constituante par rapport au décret du 15 Mai, abandonnèrent la cocarde Nationale Tricolore pour adopter la cocarde Noire, en faisant porter aux troupes blanches des cocardes blanches, jaunes et vertes, signes de l’Aristocratie Française assiégeant en France de replacer la royauté dans les conditions de l’ancien régime.
La formation de deux régiments fut décrétée pour la colonie :
1) Le premier blanc, avec des cravates blanches, noires et rouges, ayant une salamandre au milieu avec les mots : Je vis dans le feu
2) Le second drapeau devient noir, rouge et blanc avec des cravates blanches ayant un Phénix dans le blanc portant ces morts : je renais de ma cendre
3) La coiffure des soldats était un drapeau rond à l’anglaise, avec panache noir et blanc. Ce n’est que plusieurs mois après que ces troupes reçurent des cocardes tricolores et autres insignes de la nationalité française
4) C’est de l’adaptation de ces couleurs qu’est née, parmi le plus grand nombre d’Haïtien, de ceux du Nord surtout, l’idée que le drapeau et la cocarde tricolore représentaient la couleur des trois classes d’hommes habitant Saint-Domingue : Blancs, Mulâtres et Noirs, bien que le drapeau tricolore ait le bleu au lieu de noir.
5) Dans la guerre de l’Indépendance, Dessalines retrancha le blanc du drapeau, pour indiquer que les blancs ne devaient plus faire partie de la nouvelle nation à créer. En 1805, il changea le bleu en noir, et le drapeau haïtien fut noir et rouge.
6) Christophe conserve ce drapeau, Noir et rouge, et en se faisant roi dans le Nord, il adopta un Phénix au milieu de ses armoiries, comme emblème de sa royauté, de son pouvoir avec la même devise : je renais de mes cendres
7) Dessalines, devenu empereur avait adapté le Coq gaulois
8) Pétion en fondant la République, rétablit le bleu et le rouge dans son drapeau . Ces couleurs provenaient du tricolore. Toutes ces choses indiquent l’influence des traditions parmi les peuples
9) Les esclaves révoltés adoptèrent la cocarde blanche et un drapeau blanc. Leurs chefs se décoraient dans le même sens
10) Selon Gros, le costume de Jeannot, généralissime de l’Armée des insurgés était : habit de drap gris, parement jaune, enrichi d’un crochet avec la Croix de Saint-Louis et le cordon rouge, il avait 12 gardes du corps, ceints d’une bandoulière remplie de fleurs de lis
11) Biassou portaient seulement la Croix de Saint Louis et le cordon rouge, plusieurs autres chef subalternes. Toussaint Louverture et d’autres étaient décorés de la Croix et des épaulettes. Leur passeport et leur brevet portaient toujours ces mots : Nous, généraux et brigardiers des armées du Roi, en vertu des pouvoirs qui nous ont été délégués.
12) Jean François prenait le titre de Grand Amiral de France, et Biassou celui de généralissime des pays conquis. Ils qualifiaient leur armée de gens du roi.
13) Les membres de l’assemblée siégeant au Cap avaient adopté en outre de la cocarde noire, d’autres insignes antinationaux. Ceux de l’assemblée générale portaient une écharpe noire, en signe du deuil qu’éprouvait la colonie par les insurrections des deux branches de la race noire, et ceux de l’assemblée provinciale adoptèrent une écharpe rouge en signe du sang européen que ces deux insurrections faisaient verser dans les combats. De telles idées devaient naturellement amener les colons à des résolutions insensées.
Selon différents historiens haïtiens et Marlène Étienne le drapeau de Dessalines, bleu et rouge au moment de la guerre de l’Indépendance était cousu par Catherine Flon, qui serait une mulâtresse. Mais selon Marlène il est difficile d’établir l’existence d’un personnage historique de Catherine Flon.
Selon elle, le 18 Mai à l’Arcahaie que Dessalines, dans un geste violent, arracha la partie blanche du drapeau français et présenta à ses frères et ses sœurs rassemblés les deux côtés, bleu et rouge, formant ainsi le bicolore de la révolution. Il symbolise par cet acte l’exclusion définitive des colons blancs et l’union des mulâtres et des noirs. Catherine Flon aurait été alors chargée de coudre le drapeau. Ainsi prit naissance, l’histoire de Catherine Flon, la belle mulâtresse de l’Archahaie, celle dont les longs cheveux servirent à coudre le drapeau de l’Armée indigène. Les premiers historiens ont tous ignoré ce fait. Catherine a-t-elle vraiment existé?
Selon Joseph Saint-Remy, les chefs de bandes s’embarquaient aux environs de Léogane le 13 mai 1803 sur 5 barques en direction de l’Arcahaie. Ils y déscendirent le 14 mai 1803. Allusion remarquable, car à Léogane se trouve découverte dans la section rurale Petite rivière en plaine, l’existence d’une habitation Flon. Probablement celle Catherine Flon soit originaire.
Sous l’empire de Dessalines on a retrouvé les traces d’un certain Jacques Flon, employé des domaines de l’Ouest. Les registres des actes aux archives nationales restent, mais muets sur Catherine Flon. Probable qu’elle soit été la mère, la sœur, l’épouse ou une parente de Jacques Flon, ou qu’ils aient le même nom de famille. Contrairement à ce que l’on raconte, catherine Flon n’est pas de l’Arcahaie mais de Léogane. Son séjour a été de courte durée à l’Arcahaie. Probable qu’elle ait péri à bord d’une des barques transportant les soldats indigènes de retour vers Léogane, ou qu’elle ait survécu à bord de celle transportant Gangé et les autres vers la terre ferme, suite à leur réunion de l’Archaie.
Tout tient à la tradition que Catherine Flon a été présente à l’Arcahaie pour reconnaître l’autorité de Dessalines. Faute de documentation, l’histoire haïtienne est remplie d’épisodes qui demeurent jusqu’à nos jours de véritables énigmes.
Chose certaine, la confection des drapeaux a fait suite au ralliement survenu autour de la personne et de l’autorité de Dessalines. Ce ralliement a fait suite à un serment de fidélité.
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