L'histoire et la sociologie de la caraïbe, des antilles et du monde noir. Naviguons dans le passé de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion et de l'Afrique
dimanche, mai 02, 2010
John Brown - 1800-1859 (États-Unis)
« Le corps de John Brown gît dans la tombe. Son âme, elle, marche parmi nous », dit une célèbre chanson populaire américaine.
Le 2 décembre 1859, l’un des grands abolitionnistes des États-Unis d’Amérique, John Brown, prédicateur “blanc”, est exécuté par pendaison. Quelques semaines plus tôt, il avait tenté de provoquer une révolution d’esclaves, mais avait échoué. Ayant vécu quelque temps, pendant son enfance, dans la demeure d’un homme violent possédant un esclave, John Brown avait été témoin des mauvais traitements et les châtiments subis par ce dernier. Ces scènes l’avaient traumatisé, et il s’était juré de lutter toute sa vie contre l’esclavage. À partir de 1855, il avait, avec cinq de ses fils, décidé de sillonner les États du Sud pour s’en prendre physiquement aux esclavagistes. Quelque temps avant l’exécution de John Brown, Victor Hugo avait fait parvenir aux autorités américaines une lettre dans laquelle il demandait — en vain — sa grâce.
« [...] Au point de vue politique, le meurtre de Brown serait une faute irréparable. Il ferait à l’Union une fissure latente qui finirait par la disloquer. Il serait possible que le supplice de Brown consolidât l’esclavage en Virginie, mais il est certain qu’il ébranlerait toute la démocratie américaine. Vous sauvez votre honte, mais vous tuez votre gloire. Au point de vue moral, il semble qu’une partie de la lumière humaine s’éclipserait, que la notion même du juste et de l’injuste s’obscurcirait, le jour où l’on verrait se consommer l’assassinat de la Délivrance par la Liberté ».
Victor Hugo, Hauteville-House, 2 décembre 1859
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